De la magnifique campagne anglaise aux contrées d’une Europe plongée en pleine Première Guerre Mondiale, « Cheval de guerre » raconte l’amitié exceptionnelle qui unit un jeune homme, Albert, et le cheval qu’il a dressé, Joey. Séparés aux premières heures du conflit, l’histoire suit l’extraordinaire périple du cheval alors que de son côté Albert va tout faire pour le retrouver. Joey, animal hors du commun, va changer la vie de tous ceux dont il croisera la route : soldats de la cavalerie britannique, combattants allemands, et même un fermier français et sa petite-fille…

 

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Avec Cheval de Guerre, adapté de l’œuvre éponyme pour enfants de l’écrivain britannique Michael Morpurgo, Steven Spielberg s’élance avec ferveur dans un voyage épique spectaculaire où il parvient à générer une émotion intense qui va toujours crescendo. C’est d’autant plus remarquable que son sujet portant sur l’amitié entre un cheval et un garçon pendant la Première Guerre Mondiale aurait pu vite basculer dans le sentimentalisme ou la naïveté. Mais il n’en est rien. Le Maître, qui a signé fin 2011 une adaptation réussie et respectueuse de l’univers d’Hergé avec TINTIN (notre critique) en animation 3D et performance capture, transpose ici de manière étonnante un périple odysséen romanesque sur fond de guerre, sans surenchère sur les thèmes universels de l’espoir, la loyauté, l’amitié, le courage et la fidélité. Si l’on peut citer bon nombre de films mettant en scène des chiens ou des chats dans l’histoire du cinéma, très peu utilisent le cheval en tant que personnage principal, pourtant représenté comme meilleur que l’homme. On pense essentiellement à Crin Blanc, Pur Sang ou encore L’Etalon Noir, dont on admire la beauté et la majesté de l’animal, et qui dans les intrigues, se lient d’amitié avec un enfant. Steven Spielberg rend ici justice et sa place méritée à cette storyline de base, en traçant le portrait symbolique d’un cheval de guerre, en hommage à tous ceux qui ont péri et ont été sacrifiés sur les champs de bataille, à ceux utilisés pour le transport ou encore à ceux voués aux travaux agricoles en faisant vivre des fermiers et fructifier une économie.

 

Le film s’ouvre à l’aube de la Première Guerre Mondiale et se concentre sur une famille de fermiers anglais en difficultés financières, dont le patriarche (Peter Mullan) a sombré dans l’alcoolisme depuis son retour de la guerre des Boers. Il décide d’affronter son propriétaire avare (David Thewlis) au cours d’enchères dans le village, en acquérant un magnifique étalon pur-sang. Cet achat met sa famille et sa ferme en péril, mais son fils Albert (Jeremy Irvine, à qui l’on peut reprocher un manque d’envergure), fasciné par l’animal, prend la responsabilité de l’apprivoiser et de le dresser afin de prouver que ce cheval spécial nommé Joey est capable de tirer une charrue et labourer les champs. Mais la grande guerre éclate et le poulain est vendu à un capitaine de cavalerie incarné par Tom Hiddleston (Thor) qui se lance dans une compétition amicale avec un major joué par Benedict Cumberbatch (vu dans LA TAUPE (notre critique) et la nouvelle série britannique Sherlock), qui monte quant à lui un étalon noir appelé Topthorn. Les deux hommes meurent au combat et les chevaux – qui ont fini par se lier – tombent entre les mains allemandes. Protégés par deux jeunes soldats déserteurs qui les cachent dans un vieux moulin, ils sont adoptés par une jeune fille (Céline Buckens) et son grand-père (le magistral Niels Arestrup). Mais comme le répète souvent le film ‘la guerre prend tout’, les chevaux sont récupérés par les allemands et l’on retrouve plus tard notre Joey hors du commun vendu aux enchères. Parallèlement, Albert est enrôlé comme soldat pour combattre dans les tranchées.

 

Dans ce voyage épique, Spielberg grand faiseur de rêve livre une critique puissante sur la guerre, emballée dans un somptueux film sur la paix. Si l’une des scènes les plus transcendantes et chargées en émotion reste sans doute celle où Joey s’enfuyant au galop, s’emprisonne dans un entrelacs de fils de fer barbelés qui le clouent au sol blessé en plein No Man’s Land entre deux camps ennemis, l’animal dans toute sa noblesse parvient à tirer le meilleur de chaque individu, révélant ainsi la bêtise et la boucherie insensées des hommes. Spielberg a préféré utiliser pour cette fameuse séquence un cheval animatronique, mais qui reste cependant bluffant de réalisme et d’authenticité. Cheval de Guerre est une œuvre familiale sublimée par une photographie certes esthétique mais sans jamais amoindrir l’horreur des charges de cavaleries se ruant au front des batailles sanglantes, des bombardements et des tranchées où les corps des jeunes hommes s’entassent, à la manière de Il faut sauver le Soldat Ryan. Janusz Kaminski, qui collabore depuis longtemps avec Spielberg, réalise ici un travail formidable allié à celui de la bande originale de John Williams, cependant plus discrète que celle de Tintin. Le directeur de la photo signe particulièrement un ultime visuel de toute beauté dans la ferme anglaise et sans doute l’un des plus intenses couchers de soleil, à la texture soigneuse et aux couleurs sursaturées, depuis Autant en emporte le Vent, rattachant ainsi l’œuvre au cachet de l’ancien Hollywood. Pour tous les passionnés, Cheval de Guerre reste l’un des plus grands films hommages à cette force amicale de la nature et pour les autres (comme moi), le Maître parvient avec son génie et la magie de son cinéma à faire verser sans mal la petite larme…

 

 

 

CHEVAL DE GUERRE (War Horse) de Steen Spielberg en salles le 22 février avec Emily Watson, David Thexlis, Peter Mullan, Niels Arestrup, Tom Hiddleston, Jeremy Irvine, Benedict Cumberbatch. Scénario : Lee Hall et Richard Curtis d’après le roman éponyme de Michael Morpugo. Production : Steven Spielberg, Kathleen Kennedy. Directeur Photographie : Janusz Kaminski. Chef Décorateur : Rick Carter. Chef Monteur : Michael Kahn. Chef Costumière : Joanna Johnston.  Superviseur des Effets Visuels : Ben Morris. Compositeur : John Williams. Distribution : Walt Disney Company. Durée : 2h27.

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