Un documentaire a été réalisé par les salariés de LTC du groupe Quinta Industries avec la volonté de conserver un témoignage sur cette entreprise particulière et sur leur vécu.
Une source de CineChronicle nous a informés que les 115 salariés licenciés du laboratoire LTC du groupe Quinta Industries avaient décidé de réaliser un documentaire amateur en début d’année 2012 sur les derniers jours avant la liquidation judiciaire, pour ne pas oublier ce fleuron français de l’industrie cinématographique créé en 1935 par Marius Franay, qui avait un savoir faire unique dans le domaine de la photochimie. Pour clore les news traitées sur le site en décembre 2011, nous avons décidé de vous le montrer. On visite les locaux vides désormais, d’où sont sortis des longs métrages qui nous ont marqués. Chaque employé se présente et explique son travail, parfois dans des conditions très insalubres, au sein de cette entreprise qui avait su cependant créer une ambiance familiale, parle de son ressenti, de sa frustration d’avoir été totalement « mener en bateau » par la direction. On ressent le gâchis humain, la désinvolture de la direction qui n’a pas anticipé ni formé le personnel aux nouvelles technologies. C’est un témoignage digne, de salariés qui ont pour certains donné de leur temps et de leur énergie pendant des dizaines d’années.
Pour rappel, fin d’année 2011, nous avions rapporté les difficultés financières rencontrées par le groupe de postproduction Quinta Industries, détenu par l’homme d’affaires franco-tunisien Tarak Ben Ammar, finalement placé en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre le 15 décembre 2011. Trois filiales du groupe ont été reprises par le groupe Technicolor, mais le laboratoire LTC est laissé sur la touche. Les producteurs de films, qui sont aussi en partie responsables de la faillite de LTC, ont profité d’une faille du système liée à la concurrence en se faisant accorder des remises et des délais de paiement à 180 jours. C’est une somme exorbitante qui est due sur les quinze dernières années : 39,1 millions d’euros. Europacorp s’est vu accorder 772.976 € de crédit et Mars Distribution 858.970 € sur la dernière année. Et malheureusement ils sont nombreux dans ce cas. Le Film Français a rapporté que le tribunal de commerce de Paris, a condamné en référé EuropaCorp à payer plus de 257.000 €, de créance à Quinta.
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