L’histoire de Liesel, une jeune fille envoyée dans sa famille d’adoption allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle apprend à lire avec le soutien de sa nouvelle famille, et de Max, un réfugié Juif qu’ils cachent sous leurs escaliers. Pour Liesel et Max, le pouvoir des mots ainsi que leur propre imagination vont devenir leur seule échappatoire face à la guerre.

 

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La Voleuse de Livres afficheParmi les nombreux films traitant de la Seconde Guerre mondiale, La Voleuse de Livres, tiré du roman à succès pour jeunes adultes de l’Australien Markus Zusak, propose dans son genre un regard parfois trop caricatural et édulcoré, mais il reste néanmoins humain et attachant. Le Britannique Brian Percival (Downton Abbey), qui signe ici son second long métrage au cinéma, livre une fable touchante sur la force et le pouvoir de la littérature dans laquelle il choisit d’exclure du cadre l’horreur du génocide pour se focaliser en toile de fond sur les conséquences de l’oppression sous l’Allemagne Nazie. C’est par le prisme de Liesel, une enfant issue d’une famille communiste envoyée dans sa famille d’adoption allemande avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, que La Voleuse de Livres donne vie à une poignée de personnages  évoluant dans une petite rue appelée ‘Paradis’. L’histoire, racontée par la voix d’un narrateur atypique, La Mort (Roger Allam), démarre sur l’enterrement de son frère où Liesel récupère un livre tombé du manteau de l’un des fossoyeurs. Si elle le garde comme un précieux souvenir, cette jeune fille ne peut savoir ce qu’il contient puisqu’elle ne sait pas lire.

 

La Voleuse de Livres Sophie Nelisse

 

Le film dépeint ainsi le parcours de cette orpheline qui, à partir de son analphabétisme, va vouer une adoration obsessionnelle pour tous les livres à sa portée. Cette trajectoire personnelle dénote tant l’accomplissement que la transformation de Liesel, apeurée et différente, en une jeune femme courageuse et attentionnée, fascinante et fascinée par les mots, qui tente de donner un sens à l’insensé. Si le récit s’étend un peu en longueur – méritant bien vingt minutes de coupes sur les 2h11 –, ce drame historique puise sa force dans la performance de son casting, avec bien sûr au premier plan Sophie Nélisse. Cette jeune actrice québécoise aux grands yeux bleus captivants s’impose naturellement à l’écran, avec simplicité et conviction, symbolisant à la fois l’innocence et la rébellion. Emily Watson et Geoffrey Rush lui prêtent d’ailleurs fabuleusement mains fortes en parents adoptifs, générant l’émotion du film sans tomber dans le mélodrame à l’excès. Ils deviennent en outre le visage de ces quelques citoyens allemands courageux mais hantés par la peur et l’incertitude dans cette Allemagne absorbée par le régime nazi. Si Geoffrey Rush est tout aussi attentionné que dans Le Discours d’un Roi apprenant à lire à cette enfant en quête de liberté intellectuelle et spirituelle, Emily Watson est excellente en mère grincheuse et autoritaire dont le coeur s’ouvre au fur et à mesure. Tous deux donnent ainsi des couleurs à certains instants très sombres du film.

 

La Voleuse de Livres Sophie Nelisse et Ben Schnetzer

 

L’autre point intéressant dans le traitement narratif de Michael Petroni (le troisième volet du Monde de Narnia) se trouve dans les liens qu’il établit entre tous ces personnages qui gravitent autour de cette jeune fille, comme son meilleur ami Rudy amoureux d’elle (l’étonnant Nico Liersch), un jeune athlète potentiel fan de Jesse Owens, et Max le jeune homme juif (Ben Schnetzer) que ses parents cachent dans leur cave et avec lequel elle va partager le goût des livres. Mais là encore, on peut reprocher à ces relations d’être souvent un peu trop linéaires, douceâtres et fades. C’est sans doute la faille de l’adaptation de Brian Percival. Outre la malnutrition, le manque de travail, l’autodafé des livres en place publique, la chorale de l’école en uniforme nazi et les bombardements, tout ce décorum anxiogène, qui dépeint en toile de fond la société civile sous le règne d’Hitler, reste malgré lui bien trop aseptisé, lisse et trop soft. Cependant La Voleuse de Livres, rythmé par la bande originale du grand John Williams, fonctionne à sa manière grâce notamment à tous ces moments profondément humains.

 

 

LA VOLEUSE DE LIVRES (The Book Thief) de Brian Percival en salles le 5 février 2014 avec Sophie Nélisse, Emily Watson, Geoffrey Rush, Nico Liersch, Ben Schnetzer. Scénario : Michael Petroni d’après l’œuvre de Markus Zusak. Producteurs : Karen Rosenfelt, Ken Blancato. Photographie : Florian Balhaus. Compositeur : John Williams. Montage : John Wilson. Costumes : Anna B. Sheppard. Superviseur des effets spéciaux : Uli Nefzer. Décors : Simon Elliott. Distribution : 20th Century Fox. Durée : 2h11.

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