Synopsis : Dave Skylark anime le talk-show Skylark Tonight, au cours duquel il interviewe des célébrités sur des sujets intimes. Alors que Dave et son équipe fêtent leur 1000e épisode, ils découvrent que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un est un fan de leur émission, ce qui incite le producteur du spectacle Aaron à lui proposer une interview. Cependant l’agent de la CIA Lacey propose à Dave et Aaron d’assassiner Kim pour faciliter un coup d’Etat. Ces derniers acceptent à contrecœur. Arrivés en Corée du Nord, ils s’apercevront que tout ne se passera pas aussi bien que prévu.
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L’Interview qui tue est le buzz de ce début d’année, mais en dehors de toute la médiatisation autour qui a valu à Sony Pictures le plus grand piratage de tous les temps, qu’en est-il vraiment de cette comédie rentrée instantanément dans l’Histoire ? Cette œuvre s’inscrit finalement dans la veine des autres productions de Seth Rogen et Evan Goldberg. C’est cocasse, potache, trash et un peu gore dans la dernière partie. Mais L’Interview qui tue est vraiment réservée aux fans de Seth Rogen et de James Franco. Tous deux bénéficient d’un énorme capital sympathie et nous divertissent avec leur esprit léger et déjanté. A l’instar de C’EST LA FIN (notre critique), certaines célébrités comme Eminem jouent de leurs images et nous livrent quelques séquences loufoques. Si la scène d’ouverture impose d’emblée le ton sans se prendre au sérieux, l’intrigue est composée de blagues souvent ridicules mais qui prêtent quand même à rire. Bien que le pitch ait fait grand bruit, on pouvait se douter plus ou moins à quoi s’attendre. Chaque plaisanterie fait écho à la culture pop américaine. Quant à Seth Rogen et James Franco, les deux comparses restent fidèles à eux-mêmes. C’était cependant peut-être l’occasion pour Lizzy Caplan (Masters Of Sex) de se faire connaître du grand public, mais toute la controverse l’éclipse malheureusement, alors qu’elle apporte une touche féminine à cette comédie au machisme bien prononcé. De son côté, Randall Park (Fresh Off The Boat) parvient à s’en sortir en incarnant le fameux dictateur Kim Jong-Un. Il ne sombre ni dans le ridicule ni dans la caricature grâce à un personnage relativement bien caractérisé par Dan Sterling.
Après tout ce battage médiatique, marqué par les menaces, la censure, la razzia sur les plateformes en VOD récoltant déjà 40M$ et sa diffusion sur Netflix, on ne s’étonne finalement pas tellement de la fine satire sur ce tortionnaire récalcitrant et la partie critique de cette comédie. Seth Rogen et Evan Goldberg livrent un très léger pamphlet sur les médias et sur l’image que les personnalités, tant people que politiques, fabriquent à la télévision. En nous montrant les dessous de la télévision d’infotainment, L’interview qui tue se moque gentiment de l’Amérique. Correctement réalisé et monté, le film trouve une bonne dynamique entre les moments de bravoure et les blagues plus potaches. Sony s’est quand même donné les moyens avec un budget assez conséquent de retranscrire une Corée du Nord assez fidèle à la réalité et filmer des scènes relativement renversantes. La comédie redonne aussi souffle à Firework de Katy Perry, marquant d’un grand coup le climax dans notre esprit. L’interview qui tue ne marquera bien sûr les esprits que par son pitch polémique de départ, et non par sa qualité cinématographique. Il n’empêche que l’on passe un bon moment à se marrer devant ces deux journalistes attachants…
- L’INTERVIEW QUI TUE (The Interview) réalisé par Seth Rogen et Evan Goldberg en salles le 28 Janvier 2015.
- Avec : Seth Rogen, James Franco, Lizzy Caplan, Randall Park, Diana Bang, Timothy Simons, Reese Alexander, Anders Homl (IV), James Yi, Paul Bae, Geoff Gustafson
- Scénario : Dan Sterling, Seth Rogen, Evan Goldberg
- Production : Evan Goldberg, Seth Rogen & James Weaver (II)
- Photographie : Brandon Trost
- Montage : Zene Baker & Evan Henke
- Décors : Jon Billington
- Costumes : Carla Hetland
- Musique : Henry Jackman
- Distribution : Sony Pictures
- Durée : 1H52
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