James Horner est décédé tragiquement à l’âge de 61 ans ce lundi 22 juin 2015, suite à un crash d’avion qu’il pilotait près de Santa Barbara aux Etats-Unis, laissant abasourdis ses proches et ses nombreux fans à travers le monde.
Né en 1953, le compositeur américain a écrit pour plus de 150 films de cinéma et de télévision. Au milieu des années 80, il a su très vite trouver sa place entre John Williams et Jerry Goldsmith, avec des orchestrations riches mais dotées d’une sensibilité plus prononcée que ses illustres prédécesseurs.
À cette époque, il a souvent pris la place de Jerry Goldsmith, à la demande des producteurs qui l’incitaient à suivre ses pas. C’est ainsi qu’il lui a succédé, à sa façon, pour Aliens de James Cameron (1986) et les deux volets Star Trek, La Colère de Khan de Nicholas Meyer (1982) et À la Recherche de Spock réalisé par Leonard Nimoy (1984).
C’est sans doute avec Cocoon en 1985 que l’on a pour la première fois remarqué l’originalité de sa musique orchestrale. La même année, il compose une partition vraiment originale pour Commando de Mark L. Lester (1985). Et avec Le Nom de la Rose de Jean-Jacques Annaud (1986), sa carrière est lancée.
En 1988, Willow de Ron Howard bénéficie d’une orchestration mémorable et en 1991, Rocketeer de Joe Johnston hérite d’un extraordinaire thème digne de John Williams. Plus récemment, le monde entier a salué son travail pour James Cameron avec Titanic (1997) et surtout Avatar (2009). Pour ce dernier, il a composé une forme d’opéra, synthétisant le meilleur de son art dans l’utilisation des choeurs, des percussions et de la mysticité. On retrouve véritablement toute son oeuvre dans cette suite musicale. Un sommet, digne des plus grands compositeurs de bandes originales.
Ses pairs l’ont récompensé à maintes reprises : 3 Grammys (meilleure chanson pour le film d’animation Fievel et le Nouveau Monde en 1986, meilleures musiques pour Glory en 1989 et Titanic), 1 Golden Globe et 1 Oscar pour Titanic. Ces récompenses n’occultent aucunement les dizaines de nominations dans les festivals du monde entier.
L’événement symphonique annuel Hollywood in Vienna lui rendait hommage en 2013. L’auteur de ce papier y était. À la baguette, David Newman, et dans la salle, un petit homme discret, James Horner. Il avait participé au programme et choisi les morceaux. La salle du Wiener Konzerthaus a vibré de l’extraordinaire variété de ses compositions qui ont toutes le style d’un grand génie. De cette soirée mémorable, l’émotion était palpable, sur le visage des spectateurs et sur celui à l’honneur.
James Horner a su devenir l’alter ego musical de plusieurs réalisateurs : Ron Howard (7 films), James Cameron (3 films), Jean-Jacques Annaud (4 films), Joe Johnston (4 films), Walter Hill (3 films). Il faisait bien entendu partie de la franchise Avatar en préparation, qui devra, avec difficultés, lui trouver un digne successeur. Dans notre mémoire émotionnelle, il aura toujours sa place.
Voici les titres qui ont été joué ce soir-là lors du Hollywood in Vienna et qui constitue, sans nul doute, une playlist hommage idéale :
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Universal Fanfare
(James Horner a illustré musicalement le logo avant que ne le fasse Jerry Goldsmith en 1997)
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Star Trek 2 – La Colère de Khan (end title)
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Braveheart (end titles)
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Willow, Un Homme d’Exception, Apollo 13, Aliens, The Mask of Zorro, Rocketeer
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Fievel et le Nouveau Monde (Somewhere out There)
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Titanic (suite)
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Avatar (suite)
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