Synopsis : Everly, une call girl devenue indic pour la Police, doit affronter une armée de tueurs professionnels envoyés par son ex, un ponte de la mafia… Retranchée dans un appartement, Everly est prête à tout pour se défendre et sauver sa fille… Le sang va couler à flots…
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Salma Hayek revient en vengeresse badass dans Everly de Joe Lynch (Knight of Badassdom, Détour mortel 2) qui sort le 17 juillet en e-cinéma. Après une ouverture sur une fusillade pêchue et efficacement emballée, la suite des événements a tendance à se gâter quelque peu, oscillant entre positif et négatif… Faute d’un budget modeste, Everly, remarqué au Comic Con de San Diego, joue la carte du huis-clos, cloîtrant son héroïne dans un immeuble à la manière de The Raid. Derrière cette production à la griffe Grindhouse se ressent fortement l’influence du cinéma de Robert Rodriguez et Quentin Tarantino. Mêmes style, personnages et atmosphère. Après avoir joué l’amoureuse d’Antonio Banderas dans Desperado, la femme-vampire lascive et endiablée dans Une Nuit en Enfer, ou encore plus récemment la reine et matriarche d’un cartel dans SAVAGES d’Oliver Stone (notre critique), Salma Hayek fait preuve ici d’une belle énergie en call girl retenue contre son gré pendant des années dans un appartement luxueux par des gangsters asiatiques sexistes. Son but : repousser ces tueurs de prostituées sadiques en costards envoyés par son ex, un mafieux dangereux, pour sauver sa fille et s’offrir une nouvelle vie. Héroïne d’action, l’actrice de 48 ans s’investit ainsi pleinement dans le rôle de cette victime sexuelle avec son imposant tatouage dans le dos, déterminée à dézinguer tout ce qui bouge, à l’image de la mariée endeuillée de Kill Bill volume 1 et 2, incarnée par Uma Thurman. Joe Lynch la fait vraiment briller devant sa caméra, car disons-le d’emblée, elle porte totalement le film. Le récit, écrit par Yale Hannon sur un concept du réalisateur, n’est en effet pas exempt de fêlures certaines, avec des dialogues exagérément appuyés, une touche torture porn brouillonne et des seconds rôles souvent construits en carton-pâte (de la mère aux assaillants qui surgissent de partout).
Cependant, si l’on met de côté l’invraisemblance, Everly se révèle malgré tout un objet bis attrayant. Lynch parvient à gérer correctement le second degré (entre gimmicks volontaires et chants de Noël à la Die Hard), les giclées de violence exutoires, l’émotion de-ci de-là et l’aspect mélodramatique dans ses moments d’accalmie. Il signe un mélange de genres dans une série b qui emprunte volontiers les codes du cinéma d’action asiatique. Everly pourrait s’apparenter en outre à une adaptation d’un roman graphique tant les plans semblent sortir tout droit des cases d’une planche à dessin. C’est ce qui fait sans doute l’étrange attraction pour ce thriller trash, pavé de bonnes intentions mais aussi souvent bancal et ennuyeux pour les spectateurs plus exigeants sur la psychologie des personnages. Si Everly manque de profondeur et d’une vraie direction artistique, en l’état le divertissement reste fort sympathique et recommandable.
- EVERLY réalisé par Joe Lynch diffusé directement en e-cinema le 17 juillet 2015.
- Avec : Salma Hayek, Togo Igawa, Hiroyuki Watanabe, Jennifer Blanc, Akie Kotabe, Gabriella Wright, Masashi Fujimoto…
- Scénario : Yale Hannon, Joe Lynch
- Production : Rob Paris, Andrew Pfeffer, Adam Ripp, Luke Rivett
- Photographie : Steve Gainer
- Montage : Evan Schiff
- Décors : Ondrej Nekvasil, Mina Buric
- Costumes : Momirka Bailovic
- Musique : Bear McCreary
- Distribution : TF1 Vidéo
- Durée : 1h32
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