Everest de Baltasar Kormákur: critique

Publié par Lucia Miguel le 26 septembre 2015

Synopsis: Inspiré d’une désastreuse tentative d’ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l’homme ait connues. Luttant contre l’extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l’épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.

 

♥♥♥♥♥

 

Everest - affiche francaise

Everest Рaffiche fran̤aise

Everest est avant tout l’expérience visuelle d’une aventure humaine et vaut le détour rien que pour sa 3D époustouflante sublimée par le classicisme de la mise en scène. Puis, dans un second temps, l’œuvre de Baltasar Kormákur, derrière Survivre, 2 Guns ou encore Contrebande, se construit en un hommage au courage de l’être humain. Cette adaptation du livre de Jon Krakauer, Tragédie à l’Everest, relate les événements survenus lors d’une expédition, en 1996, au cours de laquelle sept alpinistes et leur guide Rob Hall, incarné par Jason Clarke, ont péri dans cette descente du plus haut sommet du monde. Le récit expose ainsi la thématique universelle de ‘l’homme contre la nature’. Cette nature devient ici anthropomorphe : la montagne est le personnage principal, ‘un monstre’ contre lequel ils doivent se battre. S’inscrivant dans la tradition du film de catastrophe, la mise en scène sobre et épurée et l’absence d’excès de sentimentalisme s’éloignent pourtant des codes du genre. Les conséquences des morts sur les survivants évitent le mélodrame poussif. Il n’y a pas de cris de colère ni d’impuissance, la déchirure se révèle chez les vivants aussi doucement que la mort advient chez les victimes. Le destin se confronte à tous sans une vraie résistance, car dépasser les limites de sa passion devient ici synonyme de jouer avec la mort.

 

Everest de Baltasar Kormakur

Everest de Baltasar Kormakur

 

Pourtant, le casting prestigieux n’atteint pas toujours sa promesse : les personnages ne restent qu’une esquisse de ces individus ayant existé et manquent souvent de profondeur. Le réalisateur aurait notamment gagné à développer davantage le personnage de Beck Weathers (Josh Brolin), car sous l’apparence du stéréotype du Texan, il laisse entrevoir des subtilités de caractère que n’ont pas d’autres personnages, plus hiératiques, comme la japonaise Yasuko Namba (Naoko Mori) ou la chef du camp de base Helen Wilton (Emily Watson). L’autre point faible émane du silence gardé sur des sujets inhérents à l’Everest et à la région du Tibet, comme la dimension religieuse ou l’exploitation de sherpas. Kormákur préfère s’attarder sur les effets de commercialisation de l’Everest qui, depuis les années 1990, ont rendu le mont accessible aux moins expérimentés. En outre, celui-ci n’est pas non plus traité en profondeur. Le film montre seulement les conséquences de cette nouvelle approche de l’alpinisme et oublie les effets (considérables) sur la région et la nature qui les subissent.

 

En dépit de ces irrégularités, le divertissement assure pleinement et les longueurs à l’ouverture s’effacent grâce au suspense trépidant du second acte. Si l’on ne parvient pas toujours à s’identifier aux personnages et à compatir à leur sort, on est pris de vertige face aux images et à l’immensité de ce décor naturel. Devant cette nature imprévisible ressortent les plus belles valeurs humaines : courage, force de l’esprit, solidarité et amitié. Everest parvient dès lors à convaincre par sa simplicité nous captivant grâce à la beauté des perspectives, et réussit ainsi son pari, celui de transporter le spectateur, littéralement, au sommet du monde.

 

 

Lucia Miguel

 

 

 

  • EVEREST réalisé par Baltasar Kormákur en salles depuis le 23 septembre 2015.
  • Avec : Jason Clarke, Jake Gyllenhaal, Josh Brolin, John Hawkes, Keira Knightley, Robin Wright, Emily Watson, Michael Kelly…
  • Scénario : Simon Beaufoy, William Nicholson d’après Tragédie à l’Everest de Jon Krakauer
  • Production : Tim Bevan, Eric Fellner, Baltasar Kormákur, Nicky Kentish, Brian Oliver, Tyler Thompson
  • Photographie : Salvatore Totino
  • Montage : Mick Audsley
  • Décors : Gary Freeman
  • Costumes : Guy Speranza
  • Musique : Dario Marianelli
  • Distribution : Universal Pictures
  • Durée : 2h02

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