Série/ Stranger Things (saison 1) : critique

Publié par Laurianne de Casanove le 25 juillet 2016

Synopsis : Hawkins, Indiana, 1983. Lorsque Will Byers disparaît de son domicile, ses amis se lancent dans une recherche semée d’embûches pour le retrouver. Dans leur quête de réponses, les garçons rencontrent une étrange jeune fille en fuite. Les garçons se lient d’amitié avec la demoiselle tatouée du chiffre « 11 » sur son poignet et au crâne rasé et découvrent petit à petit les détails sur son inquiétante situation. Elle est peut-être la clé de tous les mystères qui se cachent dans cette petite ville en apparence tranquille…

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Stranger Things - poster

Stranger Things – poster

Stranger Things, la dernière création des frères Duffer disponible en intégralité sur Netflix depuis le 15 juillet, est d’abord un hommage appuyé aux années 1980. De ce point de vue, l’oeuvre est particulièrement réussie. Lister toutes les références cinématographiques qui jalonnent la série serait fastidieux. Mais, il est indéniable que l’ombre de Steven Spielberg plane sur chacun des huit épisodes. Cette histoire d’enfants, qui parcourent leur petite ville paisible juchés sur leurs vélos, rappelle en effet beaucoup E.T : L’extra-terrestre. Mike remplace Eliott, et Eleven n’est pas moins mystérieuse que la créature de cette comédie fantastique culte sortie en 1982. Si l’on voulait poursuivre la liste, on évoquerait une touche de Goonies de Richard Donner, un brin de SUPER 8 de JJ Abrams (notre critique) et même un zeste de Shining de Stanley Kubrick, lorsque Winona Ryder s’endort une hache dans les bras. Ou encore de Carrie, au bal du diable de Brian de Palma lorsque Eleven utilise ses pouvoirs télékinésiques pour défendre ses amis. Une multitude de détails nous replongent dans cette époque et qui feront sans doute mouche auprès des plus nostalgiques. Dans l’épisode 6, The Monster, on découvre ainsi un poster de The Thing de John Carpenter dans la maison de Mike et dans le 7, The Bathtub, le gentil professeur de sciences est en train de regarder ce film au moment où Dustin lui téléphone. Il y a aussi une affiche d’Evil Dead, des jouets tirés de la saga Star Wars, des parties de Donjons et Dragons, Musclor et les Maîtres de l’Univers sur le petit écran, une intervention télévisée de Ronald Reagan et une publicité pour Coca Cola datant de ces années-là.

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Winona Ryder dans Stranger Things - serie Netflix

Winona Ryder dans Stranger Things – serie Netflix

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Ross et Matt Duffer sont très méticuleux jusqu’à utiliser pour le générique sonore une typo spécifique de l’époque (ITC Benguiat). Par ailleurs, en choisissant également le synthé pour le générique sonore, Kyle Dixon et Michael Stein, les compositeurs de Stranger Things, recréent l’ambiance des années 80. Les premières notes agissent comme une machine à remonter dans le temps. Moderne et minimaliste, cette musique étrange fait écho au caractère mystérieux de la série et est, à elle seule, digne d’intérêt. Quelques tubes de l’époque, de Toto à Joy Division, viennent agréablement boucler la boucle. La photographie contribue elle aussi au dépaysement. La série ne ressemble à rien de ce qui se fait actuellement. La lumière rasante et la dominance de couleurs renvoient plusieurs dizaines d’années en arrière. Dans sa forme, Stranger Things est une pure réussite, à l’instar du montage, remarquable. Chaque plan qui précède un changement de lieu, comporte une clef qui introduit un deuxième niveau de lecture. Les frères Duffer s’amusent à créer un jeu de piste qui encourage l’imagination du spectateur, comme lorsque les protagonistes s’interrogent sur le petit garçon disparu ; l’image suivante est un gros plan sur le nom d’un café baptisé « Hideaway » (cachette, refuge).

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Stranger Things - série Netflix

Stranger Things Рs̩rie Netflix

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Reste que l’on est moins convaincu par le fond. En installant le spectateur dans un univers familier et donc confortable, Ross et Matt Duffer finissent par donner à l’ensemble un air de déjà-vu. On devine ce qui va se passer, et chaque nouveau rebondissement, au lieu de nous surprendre, nous fait nous demander « où ai-je vu cela auparavant ? ». On regrette donc qu’il n’y ait pas plus de suspense, plus de frissons, et ce, même si les derniers épisodes voient l’intrigue s’accélérer. Quant à Winona Ryder, son interprétation est hélas trop dans le pathos entre crises de nerf et larmes. À force, ses gesticulations ne parviennent étrangement plus à émouvoir. Même lorsqu’elle se bat, on la sent trop fragile et au bord de la rupture. Ses yeux éternellement inquiets l’empêchent de devenir cette mère combative, prête à tout pour sauver son fils, que l’on aurait aimé voir. Face à elle, on salue la performance de David Harbour dans le rôle du Chef Hopper. Son jeu complexe et tout en nuances fait qu’il retient notre attention de prime abord. Lui et les quatre enfants confrontés à ces événements qui les dépassent. Dans la peau de Mike, Dustin, Lucas et Eleven, les comédiens Finn Wolfhard, Gaten Matarazzo, Caleb McLaughlin et Millie Brown sont justes et attachants et font en grande partie le charme de la série. À l’arrivée, si on admire la prouesse cinématographique, on regrette que l’intrigue ne soit pas plus originale. Reste que les frères Duffer laissent suffisamment de portes ouvertes, tout en répondant à la majorité des questions à la fin de l’épisode 8, pour laisser place à une deuxième saison. De quoi nous donner envie de savoir jusqu’où peut aller la série et de réserver un deuxième aller-retour pour Hawkins, Indiana.

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  • Série américaine STRANGER THINGS, disponible sur Netflix depuis le 15 juillet 2016.
  • Création et scénario : Matt et Ross Duffer.
  • Avec : Winona Ryder, David Harbour, Finn Wolfhard, Millie Brown, Gaten Matarazzo, Caleb McLaughlin, Noah Schnapp, Matthew Modine, Natalia Dyer, Charlie Heaton…
  • Réalisation : Matt Duffer, Ross Duffer, Shawn Levy.
  • Production : Justin Doble, Matt Duffer
  • Musique : Kyle Dixon, Michael Stein.
  • Photographie : Tim Ives, Tod Campbell.
  • Décors : Jess Royal.
  • Costumes : Malgosia Turzanska, Timberly Adams-Galligan.
  • Montage : Kevin D. Ross, Dean Zimmerman.
  • Une saison de 8 épisodes de  50 minutes chacun

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