Synopsis : Une adolescente solitaire va se retrouver bien malgré elle dans une aventure hors du temps…
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En signant son quatrième court métrage, Fabien Montagner choisit d’aborder le cinéma fantastique avec une histoire mêlant voyage dans le passé et initiation. Le Passage, présenté dans plusieurs festivals internationaux, repose sur le périple de Faustine, interprétée avec grâce par Cindy Colpaert, une adolescente solitaire et bornée. Habitant avec son grand-père (Pierre Hatet, connu pour prêter sa voix entre autres à Christopher Lloyd dans la trilogie légendaire de Robert Zemeckis), elle refuse catégoriquement d’écouter son discours qui ressasse constamment le passé. Elle décide rapidement de partir s’isoler en balade avec son chien, sans se douter que ce petit périple va changer sa vision du monde. Les choses prennent alors une tournure étonnante lorsque la jeune fille rencontre un homme étrange (Vernon Dobtcheff) et découvre à son insu un passage vers un autre univers. Si le récit de Fabien Montagner lui permet de retranscrire une atmosphère emplie de mysticisme, Le Passage souffre de quelques longueurs qui viennent ralentir la bonne dynamique instaurée dès le début. Jusqu’au basculement temporel, les séquences s’enchaînent parfaitement avec une mise en scène propre et soignée. Mais une fois que Faustine découvre la nature réelle de son nouvel environnement, le cinéaste français oublie quelque peu de rythmer les scènes, choisissant de laisser place à la contemplation. La rupture du temps se limite ainsi à l’exposition de deux blocs narratifs, la confrontation avec les soldats allemands et la découverte d’une femme à l’aura fantomatique. Bien que trop longues, ces deux séquences ne sont nullement dénuées d’intérêt et de pertinence au vu de la compréhension du récit – la découverte de ses origines. Fabien Montagner revisite intelligemment l’histoire d’Alice aux pays des Merveilles et démontre son excellente maîtrise de la réalisation. Le travail du chef opérateur, Arnaud Carney, mérite également de retenir l’attention tant les plans permettent merveilleusement de sublimer le décor (la belle forêt brumeuse). L’ensemble est renforcé par la bande originale réussie et immersive de Cyrille Aufort (Splice de Vincenzo Natali). Si le récit reflète une démarche vraie, forte et authentique, le spectateur comprend assez rapidement l’enjeu qui se trame sans une réelle révélation. Mais qu’importe, le film, qui poursuit sa carrière en ligne depuis quelques temps maintenant, démontre une vision artistique singulière de la part du réalisateur français, monteur de profession, qui attend impatiemment de pouvoir démontrer son savoir-faire sur un long métrage.
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- LE PASSAGE de Fabien Montagner disponible en ligne.
- Avec : Cindy Colpaert, Pierre Hatet, Vernon Dobtcheff, Fanny Capretta, Philippe Ohrel, Rainer Sievert, Totem
- Scénario : Fabien Montagner
- Production : Laurent Montagner
- Photographie : Arnaud Carney
- Montage : Olivier Protais
- Décors : Annie Finet
- Costumes : Aurélie Thuillier
- Son : François Sempé, Joseph de Laage
- Musique : Cyrille Aufort
- Durée : 17 minutes
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