Musique/ Hommage à Lalo Schifrin au Festival de La Baule 2016

Publié par Jérôme Nicod le 26 novembre 2016
Lalo Schifrin - Festival de la Baule 2016

Lalo Schifrin – Festival de la Baule 2016

Honoré le 9 novembre par ses pairs de la Cinémathèque Française, décoré le jour suivant par la Ministre de la Culture, Lalo Schifrin a ensuite reçu un véritable hommage musical lors de la clôture de la troisième édition du Festival du Cinéma et Musique de La Baule. Retour sur l’événement.

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Lalo Schifrin - cine-concert - FEstival de Baule

Lalo Schifrin – cine-concert – Festival de Baule

La dernière fois que Lalo Schifrin était apparu sur une scène européenne, c’était à l’occasion du prix Max Steiner, pour l’ensemble de sa carrière décerné en Autriche, dans le cadre du Festival Hollywood in Vienna. David Newman avait brillamment conduit l’orchestre sur la route des grands succès du compositeur argentin. Sous le feu de standing ovation à répétition, il s’était assis au piano pour livrer une interprétation libre du thème de la série Mannix.

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Parmi les oeuvres fondatrices de son style, subtile mélange de jazz et de classique, il faut citer Le Kid de Cincinnati (Norman Jewison, 1965), les séries Mission : Impossible (1966) et Mannix (1967), L’inspecteur Harry (Don Siegel, 1971), Opération Dragon (Bruce Lee, 1973), Bullitt (Peter Yates, 1968), la série Starsky & Hutch (1975). Sans compter son influence sur le jazz, qui le verra travailler avec les plus grands, comme Dizzy Gillespie, Stan Getz, Count Basie, Jimmy Smith et bien d’autres.

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Universal édite d’ailleurs un coffret de 5 CD, qui rassemble quelques-unes des oeuvres fondatrices du compositeur et des extraits du concert donné en 2007 dans le cadre du Festival Jules Verne. Pour découvrir véritablement l’étendu de son talent, on ne saura trop conseiller l’incontournable coffret My Life In Music, auto-édité par le compositeur et disponible uniquement sur son site internet.

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Ce samedi 12 novembre, malgré une cadence soutenue et très professionnelle lors de la cérémonie de clôture du Festival du Cinéma et Musique de la Baule, c’est le concert qui a surtout rempli la salle du Palais des Congrès Atlantia. Toujours très humble, Schifrin avance sur scène, entouré de Christophe Barratier, un des présidents fondateurs du festival. Après quelques mots, il quitte la lumière et s’installe en coulisse au bord de la scène, pour pouvoir assister discrètement à l’intégralité du concert réglé au piano par Jean-Michel Bernard, le compositeur français attitré d’Anne Giafferi.

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Concert Lalo Schifrin - Festival de la Baule

Concert Lalo Schifrin – Festival de la Baule

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UN CINÉ-CONCERT ÉNERGISANT ET MALIN

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Le concert débute avec panache en proposant Mannix. L’introduction à la batterie confère un punch supplémentaire à ce thème musical qui a survécu à la série télévisée dont il illustrait le générique en split-screen. Commencer une rétrospective de Lalo Schifrin par un thème de télévision pourrait paraître inapproprié mais ce serait oublier que le compositeur est à la fois protéiforme et universel : jazz, classique, arrangements orchestraux, cinéma, télévision ou festival, il a excellé à chaque fois. Sa richesse provient justement des contrastes entre Samba, Bossa Nova et riffs lancinants pour justicier solitaire. Schifrin a mis un pied à la télévision lorsque son voisin de l’époque, Bruce Geller, a mis le sien dans son jardin mitoyen. Ils sont vite devenus amis, et d’autres thèmes ont suivi. La version de Mannix est fidèle dans son rythme et son interprétation. Elle a une classe folle. On ne pouvait rêver mieux. Luke La Main Froide (1967) porte bien son nom, le rythme décélère pour une mélodie superbement portée à la clarinette par Charles Papasoff. Samba Para Dos (1963) a l’élégance du rythme d’un gentleman compositeur. Les sons nous ramènent dans les années soixante, lorsque Henry Mancini illustrait les meilleurs Blake Edwards de cette époque où le John Barry Orchestra interprétait un autre thème iconique pour espion anglais…

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Le thème du Kid de Cincinnati (1965) est un autre morceau de légende, chanté en son temps par Ray Charles. À chaque morceau, l’écran projette une minute d’images extraites du film, puis s’éteint.  Une très bonne idée pour situer chaque partition dans son contexte et ensuite terminer l’émotion à l’imaginaire, porté par la mélodie. Une magnifique exécution, à nouveau. Le Renard (1968) donne l’occasion à Jean-Michel Bernard d’une belle introduction au piano, qui fait écho à un autre compositeur à succès du moment, Michel Legrand, d’ailleurs célébré lors de l’édition 2015.

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Lalo Schifrin - Le Kid de CincinnatiLalo Schifrin - MannixLalo Schifrin -Tango

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Dirty Harry aura droit à une suite de plusieurs couleurs : celles de La Dernière Cible (1988), Magnum Force (1973) et L’Inspecteur Harry (1971), provoquant un couac visuel. Le projectionniste, n’ayant pas compris la pause entre deux thèmes, lance les images des Félins (1964) sur Magnum Force. Une occasion rarissime de comprendre pourquoi chaque séquence filmée mérite sa propre musique. La trompette d’Eric Giausserand forme un très joli duo avec le saxophone, qui révèle tout le savoir de Schifrin. Dans la dernière partie, la batterie de François Laizeau se fait plus forte. Elle sonne comme des tirs de balles après les longs échos de films noirs en provenance de la trompette bouchée. Dix minutes de bonheur. Les Félins finissent par arriver, un autre film dont le score a conféré à l’oeuvre une forme de postérité, n’étant pas le meilleur film de son illustre auteur, René Clément. Mais c’est plus encore le thème The Cat, popularisé par Jimmy Smith, qui fait entrer la soirée dans le jazz, avec un son finalement très blues, un grain de folie qui swingue. S’ensuit Tango (1998), une sublime partition de Lalo Schifrin, donnant ici la part belle aux percussions chargées de se substituer à tout l’orchestre qui manque ici, violons, accordéon… Le grand Daniel Ciampoli relève le défi avec maestria. D’un coin de scène, on peut apercevoir le pied et la main de Lalo Schifrin, en cadence, au rythme du tango argentin.

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Pas de répit avec Bullitt (1968), un des grands moments attendus de la soirée. L’attaque est sèche, les deux instruments à vent s’accordent. C’est fascinant de voir le morceau prendre vie sur scène, comment un ensemble de six musiciens peut le porter bien au-delà des versions enregistrées et combien ils se l’approprient. Après deux minutes, batterie et percussions s’emparent du thème, avec seule la basse pour entretenir la mélodie. La base de jazz, derrière la mélodie de Lalo Schifrin, permet une liberté d’interprétation sans sentiment de trahison, ce qui serait impossible pour tout compositeur classique.

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