Synopsis : On a dit du cinéma qu’il était une usine à rêves… Côté rêves, il y a un metteur en scène : Gaspard Bazin qui prépare son film et fait des essais pour recruter des figurants. Côté usine, il y a Jean Almereyda, le producteur qui a eu son heure de gloire et qui a de plus en plus de mal à réunir des capitaux pour monter ses affaires. Entre eux, il y a Eurydice, la femme d’Almereyda, qui voudrait être actrice. Tandis qu’Almereyda cherche de l’argent pour boucler le financement du film, et cela au péril de sa vie – car l’argent qu’on lui promet n’a pas très bonne odeur, Gaspard fait des essais avec Eurydice.

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Grandeur et decadence dun petit commerce de cinema - affiche

Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma – affiche

Plus de vingt ans après sa diffusion sur TF1, Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma de Jean-Luc Godard arrive dans les salles de cinéma grâce à Capprici Films. Tourné dans le cadre d’une émission proposée par Pierre Grimblat, qui visait à rendre hommage à la « Série Noire » de Gallimard, ce film est à l’origine une adaptation de Chantons en cÅ“ur, un roman de James Hadley Chase. Entre les mains de Godard, tout devient très vite autre chose. S’il parvient à conserver l’atmosphère du genre noir, l’esthète suisse pense son intrigue comme un métadiscours sur l’industrie du cinéma, à l’aube de la libéralisation de la télévision publique. Il offre ici une double lecture intéressante, avec d’abord Jean Almereyda (Jean-Pierre Mocky), un producteur de cinéma contraint de se fier à des truands pour surmonter son endettement. Et une réflexion sur le secteur de l’audiovisuel à une époque charnière, via un récit éclaté qui multiplie les références et les clins d’œil, à la fois au métier d’acteurs, au film noir et à la propre filmographie de Godard. Toute cette atmosphère, entre film noir et polar, est mise à l’honneur dans des dialogues tirés du roman de Hadley Chase et de Sépulture Sud de William Faulkner dont un extrait est longuement récité en boucle par pléthore de figurants. Par cette interactivité, le cinéaste offre un regard sur l’opposition entre la haute culture, qui serait celle de Faulkner, et la subculture, représentée par celle de Hadley Chase. Cette stratégie godardienne – on pense à Détective ou à Histoire(s) du cinéma – permet de mettre au même niveau deux textes considérés de façon très différente par la critique. Godard étend la réflexion jusqu’à d’autres manifestations artistiques, comme le cinéma et la télévision. Le cinéaste se livre ainsi à une critique de cette usine à rêves qui délaisse les petites productions qui peinent à atteindre le grand public, à l’instar de ses derniers films ou de ceux de Jean-Pierre Mocky. Sa glose métalinguistique et cette mise en abyme touchent aussi le casting. Jean-Pierre Léaud est à la fois réalisateur du film en train de se faire, acteur fétiche de la Nouvelle Vague et double de Godard. De même pour Jean-Pierre Mocky, qui incarne un producteur ruiné mais aussi sa propre trajectoire dans cette même fonction. Les deux sont excellents dans leurs prestations caricaturales et tragiques. Si Grandeur et décadence d’un petit commerce de cinéma est un film profondément ancré dans son époque des années 1980, le discours reste contemporain. Les problématiques résonnent encore dans l’actualité, faisant de cet objet télévisuel un bijou à caractère universel ; il est lucide et drôle, critique et caricatural, modeste et ambitieux. Godard parvient à nouveau à rendre une réflexion sur l’écriture, le cinéma et l’art en général toujours aussi pertinente.

 

 

 

  • GRANDEUR ET DECANDENCE D’UN PETIT COMMERCE DE CINÉMA
  • Sortie salles : 4 octobre 2017
  • Réalisation : Jean-Luc Godard
  • Avec : Jean-Pierre Léaud, Marie Valera, Jean-Pierre Mocky, Caroline Champetier, et les chômeurs de l’A.N.P.E.
  • Scénario: Jean-Luc Godard, James Hadley Chase
  • Production: Jean-Luc Godard
  • Photographie: Caroline Champetier, Serge LeFrançois.
  • Montage: Jean-Luc Godard
  • Son : François Musy, Pierre-Alain Besse
  • Distribution: Capricci Films / Les Bookmakers
  • Durée: 1h32

 

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