Résumé : Les zombies au cinéma retrace l’histoire de ces monstres devenus icônes de la culture populaire. C’est en effet au septième art qu’ils doivent de marcher en traînant des pieds et de manger de la chair humaine. L’ouvrage dessine le parcours de ce genre qui a émergé avec l’expressionnisme des années 1920 avant d’être repris par la série B, puis consacré par les cultures alternatives, se nourrissant d’influences multiples transmises au fil de générations d’auteurs, de réalisateurs et d’artistes. À travers plus de 300 photos et affiches de films ou autres clichés de tournages, Ozzy Inguanzo explore un siècle de classiques du cinéma, de White Zombie (1932) avec Bela Lugosi au succès international de World War Z (2013), en passant par le monument qu’est La Nuit des morts-vivants (1968) de George A. Romero et la série incontournable The Walking Dead (2010-).
♥♥♥♥♥
Que le lecteur ne se fie pas à la préface pleine d’humour rédigée par Max Landis (fils de John), écrivain, réalisateur et scénariste, ouvrant cette histoire des morts-vivants au cinéma. Avec le plus grand sérieux, Ozzy Inguano, écrivain, réalisateur et véritable touche-à -tout dans l’industrie cinématographique, retrace les grandes lignes de l’errance des zombies, de leur arrivée à Hollywood au début des années trente à leur retour sur le devant de la scène au tournant du XXIe siècle. Après une brève description des caractéristiques de la figure zombiesque, l’auteur s’attelle à son entreprise historique. Huit chapitres, plus de deux cent pages et de nombreuses illustrations, l’étude prend les atours d’un magnus opus associant la beauté de sa forme à la qualité de son fond. Car loin de se limiter à l’ouvrage réservé aux fans (écueil souvent synonyme d’impasse qui concerne un grand nombre d’écrits consacrés au cinéma de genre). Didactique et pédagogique dans son approche, Les Zombies au cinéma vise un public pluriel, se présentant à la fois comme une excellente introduction pour les néophytes et un prolongement particulièrement instructif pour les spécialistes. Ainsi, si pour de nombreux cinéphiles, le mort-vivant arrive au cinéma avec le désuet White Zombie avant d’être ressuscité par la poésie du Vaudou de Jacques Tourneur, Inguanzo rappelle la présence de métrages oubliés mais non moins importants (Le Fantôme vivant ; Le Mort qui marche ; La Révolte des zombies, la première adaptation de Je suis une légende qui apparaît comme la véritable matrice de La Nuit des morts-vivants de Romero). Par le biais de l’interprétation de Boris Karloff, le zombie accueille la démarche lourde de la créature de Frankenstein et l’identité incertaine de la momie. Cette hybridation iconologique deviendra l’une des marques récurrentes du mort-vivant au cinéma, véritable matière malléable accueillant les hybridations les plus diverses. Inguanzo ne se limite ainsi pas qu’au genre horrifique, à la cinématographie américaine, ou à la seule sphère du Septième art. Les magnifiques films de l’italien Lucio Fulci occupent une place de choix, tandis qu’un chapitre entier est consacré au média vidéoludique et à sa rencontre avec l’industrie cinématographique. Au vu de la complétude de l’ouvrage, on ne peut donc que conseiller sa lecture aux aficionados des revenants putréfiés et à tous les spectateurs désireux de découvrir plus à fond les territoires d’outre-tombe.
- LES ZOMBIES AU CINÉMA. L’HISTOIRE ULTILE DES MORTS-VIVANTS À L’ÉCRAN
- Auteur(s) : Ozzy Iguanzo
- Traduction : Frédéric Le Berre
- Éditions : Hoëbeke
- Collection : Cinéma
- Date de parution : 5 octobre 2017
- Première édition : 2014
- Format : 224 pages
- Tarif : 29,90 €