Synopsis : Joe Tynan, sénateur, marié et père de deux enfants, et qui ambitionne de devenir président, voit sa vie bouleversée lorsqu’il entreprend d’affronter la Cour Suprême. Le Président des États-Unis veut nommer un homme connu pour ses opinions racistes à la tête de cette cour, ce que Tynan ne peut accepter. Il rencontre alors Karen Traynor, avocate, pour l’aider dans son combat, mais elle va chambouler sa vie aussi bien professionnelle que sentimentale…
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Dans les quatre titres disponibles grâce à Elephant Films le 17 janvier, La vie privée d’un sénateur est proposé en combo Blu-ray/DVD ou en DVD simple. Jerry Schatzberg dirige Alan Alda, alors star de la série MASH, qui incarne ici Joe Tynan, jeune sénateur américain en campagne pour la présidentielle. Sa vie privée tranquille de père de famille de deux enfants et marié à Ellie (Barbara Harris) va connaître un rebondissement lorsqu’il découvre que le Président des États-Unis veut nommer à la tête de la Cour Suprême un raciste notaire. Le combat s’engage pour Joe qui va s’allier à la jeune avocate Karen Traynor (Meryl Streep), et en tomber amoureux. Cette passion inattendue risque de faire valser l’équilibre stable qu’il a établi dans sa vie et sa carrière. La vie privée d’un sénateur n’est pas l’œuvre la plus connue de Schatzberg, à qui l’on doit deux chefs-d’œuvre, L’épouvantail et Panique à Needle Park. Il livre une réalisation solide sur un scénario de Alan Alda lui-même -son premier qu’il signe pour le cinéma-, mais qui reste en deçà du brio des deux œuvres précitées. On sent un peu le travail de commande derrière cette histoire qui mêle mélodrame et politique. La principale qualité de La vie privée d’un sénateur vient de ses interprètes. À commencer par Alan Alda, qui compose un personnage d’homme politique intègre pris dans les contradictions de son milieu. Il va faire l’expérience du mensonge, des coups bas et de la trahison ; le prix à payer pour arriver à la victoire. Des choses, dont le monde est désormais habitué depuis les affaires ayant touché la politique américaine et mondiale. Mais nous sommes en 1979, peu avant le mandat Reagan, et le film se nourrit surtout de l’influence du clan Kennedy et de sa famille dans le portrait de Joe Tynan, sa femme et ses enfants.
Jerry Schatzberg insiste sur les moments intimes de leur vie, entre complicités et conflits. Les comédiens sont tous remarquables. Barbara Harris (Nashville, Complot de famille) incarne une épouse aimante qui se retrouve au cœur d’un dilemme lorsqu’elle réalise que son époux n’est pas forcément l’homme irréprochable qu’elle pensait. Elle est remarquable dans le rôle d’une femme à la fois forte et fragile, prête à exploser. On retrouve également une jeune Meryl Streep dans la peau de la maîtresse du sénateur. Elle sortait du tournage de Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino et était très éprouvée par la mort de son compagnon et partenaire de jeu, l’acteur John Cazale qui venait de décéder d’un cancer. Sur le tournage, Meryl Streep doit refaire plusieurs prises avant de trouver le ton juste, et ne pas se laisser submerger par le chagrin. On devine une fragilité qui confère à son personnage une dimension touchante. Une empathie immédiate s’installe et l’on comprend pourquoi Joe en tombe amoureux instantanément. La première scène du baiser est très belle, toute en délicatesse et peut rivaliser avec les meilleures scènes du genre.
Au casting des seconds rôles, outre l’expérimenté second couteau Rip Torn (Men in Black) qui joue le sénateur Kittner, on retrouve Melvin Douglas dans la peau du vieux sénateur Birney, atteint de sénilité. Il est l’une des grandes figures d’Hollywood qu’on a pu voir par le passé dans des classiques, comme Le plus sauvage d’entre tous, Ninotchka, Bienvenue Mister Chance ou Le fantôme de Milburn. Enfin, saluons la bande originale composée par Bill Conti, célèbre pour le thème de la saga Rocky avec Sylvester Stallone. Il compose ici une musique très loin de ses partitions habituelles, mais qui souligne parfaitement l’ironie et l’émotion de ce joli drame politique sur fond d’histoire d’amour adultère. La vie privée d’un sénateur n’a pas été un grand succès lors de sa sortie. Cette belle édition proposée par Elephant Films tombe donc à pic pour (re)découvrir ce drame méconnu de Jerry Schatzberg.
Test bonus : La copie restaurée en HD est propre, sans cependant atteindre l’excellence. Il y subsiste encore quelques petites tâches, surtout au début, mais tout s’améliore ensuite. Le son est également clair et est proposé uniquement en version originale sous-titrée français. La vie privée d’un sénateur est présenté par Jean-Pierre Dionnet qui livre une fois de plus des informations intéressantes avec son sens des bonnes phrases. L’édition propose ensuite une galerie photos et les bandes annonces.
- LA VIE PRIVEE D’UN SENATEUR (The Seduction of Joe Tynan)
- Sortie vidéo : 17 janvier 2018
- Version restaurée haute définition
- Format / Produit : Combo Blu-ray/DVD et DVD simple
- Réalisation : Jerry Schatzberg
- Avec : Alan Alda, Barbara Harris, Meryl Streep, Rip Torn, Melvin Douglas,…
- Scénario : Alan Alda
- Production : Martin Bregman, Louis A. Stroller
- Photographie : Adam Holender
- Montage : Evan Lottman
- Décors : Alan Hicks
- Costumes : Jo Ynocencio
- Musique : Bill Conti
- Édition vidéo : Elephant Films
- Tarif : 16,99 € (DVD) – 19,99 € (Combo)
- Sortie initiale : 17 août 1979 (USA) – 19 septembre 1979 (France)