Call me by your name de Luca Guadagnino : critique

Publié par Camille Carlier le 26 février 2018

Synopsis: Été 1983. Elio Perlman, 17 ans, passe ses vacances dans la villa du XVIIe siècle que possède sa famille en Italie, à jouer de la musique classique, à lire et à flirter avec son amie Marzia. Son père, éminent professeur spécialiste de la culture gréco-romaine, et sa mère, traductrice, lui ont donné une excellente éducation, et il est proche de ses parents. Sa sophistication et ses talents intellectuels font d’Elio un jeune homme mûr pour son âge, mais il conserve aussi une certaine innocence, en particulier pour ce qui touche à l’amour. Un jour, Oliver, un séduisant Américain qui prépare son doctorat, vient travailler auprès du père d’Elio. Elio et Oliver vont bientôt découvrir l’éveil du désir, au cours d’un été ensoleillé dans la campagne italienne qui changera leur vie à jamais.

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Call me by your name - affiche

Call me by your name – affiche

Call Me By Your Name est doux comme seuls les étés de jeunesse peuvent l’être. De même qu’ils laissent un sentiment de paix et d’excitation éprouvée par la découverte de nouvelles émotions, la dernière œuvre de Luca Guadagnino nous rend nostalgique de moments que nous n’avons pas vécus. Fort de ses nominations aux Golden Globes (meilleurs film, acteur et second rôle) et gagnant du BAFTA du meilleur scénario adapté, Call Me By Your Name est un sérieux prétendant aux Oscars (meilleur film et acteur pour Timothée Chalamet). Adaptation par James Ivory du roman éponyme d’André Aciman paru en 2007, l’œuvre est complète de beauté. Elle conte la passion naissante entre Elio, jeune italo-américain de 17 ans en vacances dans la maison familiale au sud de l’Italie, et Oliver, un Américain qui assiste le père de ce dernier pour préparer son doctorat. L’ensemble donne un film rythmé par les après-midi d’extrême langueur, entre ballade en vélo, bain de soleil et lecture. Le travail du son est admirable, l’effet est immersif ; du gravier qui crisse sous les pneus aux portes qui grincent et se font l’aveu brûlant de cette liaison. Dès le départ, alors qu’il fait ses premières expériences avec une amie d’enfance amoureuse de lui (Esther Garrel), Elio est subjugué par l’éphèbe Oliver, interprété par Armie Hammer avec lequel le réalisateur souhaitait travailler depuis longtemps. Dès lors, la caméra filme l’objet du désir au travers du regard d’Elio – cette beauté sera d’ailleurs souvent mise en parallèle avec les statues étudiées par l’universitaire. L’acteur franco-américain Timothée Chalamet, également au casting de Lady Bird de Greta Gerwing (cinq nominations aux Oscars), incarne avec nonchalance et sensibilité un jeune homme cultivé que ses premiers émois perturbent.

 

Call me by your name

Call me by your name

 

Call Me By Your Name est un film fort et sensuel dont l’érotisme ne vient pas forcément de scène d’union charnelle mais de la tension palpable entre les deux protagonistes. La maisonnée n’est pas dupe, à commencer par les parents d’Elio et surtout le père, incarné par Michael Stuhlbarg, qui perçoit et observe la valse séductrice des jeunes hommes. Comme hommage à son œuvre source, la littérature est présente tout du long, notamment lorsque la mère d’Elio lui conte une œuvre dans laquelle est posée l’interrogation : vaut-il mieux parler ou mourir ? C’est ce qui va faire flancher nos héros et libérer l’action. « Appelle-moi par ton nom et je t’appellerai par le mien » se fait alors déclaration et prière d’amour entre Oliver et Elio, comme une réflexion méditative sur le fait d’aimer et de posséder.

 

Luca Guadagnino a pour l’occasion réuni une équipe avec qui il a l’habitude de travailler. On retrouve au montage, Walter Fasano (A Bigger Splash), et à la photographie, Sayombhu Mukdeeprom (prochainement le remake de Suspiria). Pour Call Me By Your Name, la texture visuelle propose une palette rétro qu’accompagne parfaitement une bande-son très années 80 pour des scènes déjà cultes. D’une piste de danse endiablée sur Love My Way des Psychedelic Furs à la longue prise finale d’un cœur brisé qu’Elio laisse s’exprimer sur Visions Of Gideon de Sufjan Stevens, l’ensemble est entêtant. Call Me By Your Name a quelque chose d’éternel et d’universel. Il prouve que le désir, loin de mener souvent ses héros à leur perte, peut révéler le meilleur chez les individus et les affirmer. Dans un cadre de bienveillance et de profond respect de la nature de chacun. On retiendra d’ailleurs le magnifique monologue de Michael Stuhlbarg, resté inchangé du livre au scénario et qui mérite relecture encore et encore. Véritablement séduit par les personnages, il se murmure que Luca Guadagnino réfléchirait déjà à réaliser un prochain film sur les années qui suivent cette passion estivale, comme c’est le cas dans le livre. 

 

 

 

  • CALL ME BY YOUR NAME
  • Sortie salles : 28 février 2018
  • Réalisation : Luca Guadagnino
  • Avec : Timothée Chalamet, Armie Hammer, Michael Stuhlbarg, Amira Casar, Esther Garrel, Victoire du Bois, Elena Bucci, Peter
  • Spears, Vanda Caprioli,…
  • Scénario : James Ivory, d’après le roman de André Aciman
  • Production : Emilie Georges, Luca Guadagnino, James Ivory, Peter Spears, Rodrigo Teixeira, Marco Morabito
  • Photographie : Sayombhu Mukdeeprom
  • Montage : Walter Fasano
  • Décors : Samuel Deshors
  • Costumes : Giulia Piersanti
  • Musique : Sufjan Stevens
  • Distribution : Sony Pictures 
  • Durée : 2h12

 

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