À l’occasion du quarantième anniversaire de Grease, qui sera projeté à Cannes Classics en version restaurée au 71e Festival de Cannes, en présence de John Travolta, et de sa nouvelle édition 4K disponible dans les bacs, CineChronicle vous propose un top 25 des meilleures comédies musicales de tous les temps.
Hollywood et notamment les studios MGM en tête, avec la puissante et brillante Unité Freed, sont le berceau de la comédie musicale, genre typiquement américain. Grâce aux progrès techniques constants apportés par le cinéma sonore, les États-Unis misent sur la comédie musicale pour divertir un public qui a besoin de s’évader, de rêver à un lendemain meilleur et de s’échapper du quotidien.
D’abord dite « classique », elle connaît un essor pendant la Grande Dépression de 1929. La comédie musicale permet également à la MGM de devenir la première puissance économique hollywoodienne, alors que la guerre déchire l’Europe (pendant la Seconde Guerre mondiale, les vedettes made in Hollywood, notamment Judy Garland et Betty Grable, devront se produire pour les troupes au front).
Pensés à l’époque comme une véritable stratégie commerciale, les films musicaux sont la clé du succès pour les nababs qui se reposent sur l’envie de rire des spectateurs. Il s’agit de plaire et de divertir tout en se pliant aux règles de censure strictes ; celles du code Hays appliqué depuis 1934. Le studio « fidélise » son public en lui donnant à voir non seulement un genre de films qu’il aime, appuyé par la mise en scène sophistiquée de la star, mais aussi grâce à l’esthétique flamboyante de la Metro, laquelle inspirera un grand nombre de réalisateurs. Caractérisée par des numéros de danse et des mises en scène toujours plus grandioses et recherchées (avec notamment le pionnier Busby Berkeley, maître de la caméra mobile, elle se déploie avec les progrès du cinéma en couleurs.
La comédie musicale devient le témoin d’un important savoir-faire artistique dès la fin des années 1930 et confirme les pouvoirs de l’industrie du cinéma de l’époque. On en distingue deux types majeurs : le « straight musical » différent du « backstage musical » (qui propose une réflexion sur le monde de la scène), styles qui vont perdurer jusqu’à une évolution progressive du genre vers la modernité. Il faut cependant préciser que, pendant longtemps, le film musical a été refusé en tant que genre cinématographique à part entière ; les comédiens ne pouvant prétendre à remporter l’Oscar dans les années 1940.
Retour chronologique donc sur vingt-cinq classiques qui ont marqué ce genre indémodable : « 100% all-talking, 100% all-singing, 100% all-dancing ».
Sévan Lesaffre