La La Land de Damien Chazelle (2016)
Sebastian (Ryan Gosling), est passionné de jazz. Pianiste dans des clubs miteux, il joue pour assurer sa subsistance tandis que Mia (Emma Stone) sert des cafés entre deux auditions. Tout comme chez Cukor ou Donen, leur rencontre hasardeuse et leur amour fusionnel seront contrariés, mis à l’épreuve par le monde du spectacle. Carrière et succès deviennent des obstacles à la relation, l’enchantement devient alors un drame inévitable et aboutit à la séparation.
La La Land de Damien Chazelle (Whiplash, First Man) est le résultat de l’équilibre parfait entre l’amour du genre musical du réalisateur et son désir de modernité. Tournée en CinémaScope dans un Los Angeles contemporain, cette love story virevoltante et colorée rend hommage à l’âge d’or de la comédie musicale et à l’Hollywood des années 1940 et 1950, tout en créant une nostalgie de l’Amérique et de la musique des années 1960.
Truffé de références cinématographiques (le lampadaire auquel se suspend Gene Kelly dans Chantons sous la pluie, le Rick’s Café de Casablanca, les décors peints d’Un Américain à Paris, le ciel étoilé de Moulin Rouge, les chorégraphies de West Side Story, les costumes rétro de Grease…), il met en lumière une réflexion sur l’artiste comme le proposait autrefois le backstage musical.
Cette mise en scène fataliste du couple (ici, c’est le personnage de Keith incarné par John Legend qui campe un rôle similaire à celui de Libby (Jack Carson) dans Une Etoile Est Née) rappelle l’intrigue d’autres films musicaux comme The Artist (2011) ou encore New York, New York de Scorsese : face à leurs carrières, Francine et Jimmy feront le choix de se séparer, l’une pour se lancer dans la chanson et l’autre pour ouvrir un club de jazz.
Le méta-cinéma est au coeur de La La Land. L’intrigue en elle-même, fondée sur le parallélisme entre les deux personnages principaux, fait écho aux chefs d’oeuvre hollywoodiens tels qu’Une Etoile est Née (1954) ou Chantons sous la pluie (1952).