Entrée en lice du quatrième et dernier film français de la Compétition, Un Couteau dans le cœur de Yann Gonzalez avec Vanessa Paradis.
La réalisatrice libanaise Nadine Labaki, également actrice, était venue à Cannes en 2011 avec Et maintenant on va-ou ? une comédie dramatique sur les tensions religieuses au Liban. Elle accède cette année à la Compétition avec Capharnaüm dans lequel elle se penche sur l’enfance maltraitée à travers le périple de Zain, 12 ans, en procès contre ses parents pour l’avoir mis au monde alors qu’ils n’étaient pas capables de l’élever. Avec ce film à mi-chemin entre le documentaire et la fiction, la réalisatrice poursuit son exploration de la société libanaise.
Quatrième film français de la Compétition et très attendu, Un Couteau dans le cœur de Yann Gonzalez se focalise sur Anne, interprétée par Vanessa Paradis, une productrice de pornos gays au rabais, à Paris, au cours de l’été 1979. Lorsque Loïs (Kate Morane), sa monteuse et compagne, la quitte, elle tente de la reconquérir en tournant un film plus ambitieux avec son complice de toujours, le flamboyant Archibald (Nicolas Maury). Mais un de leurs acteurs est retrouvé sauvagement assassiné et Anne est entraînée dans une enquête étrange qui va bouleverser sa vie. La Semaine de la Critique avait projeté en 2013 Les rencontres d’après minuit. C’est la première fois que le réalisateur figure en compétition.
La sélection Un Certain Regard a pris ce jeudi la direction de l’Est, avec tout d’abord une escale en Allemagne, par le biais de In my room, quatrième long métrage de Ulrich Kölhler formé à l’École de Berlin, comme Maren Ade, remarquée en 2016 par Toni Erdman. Le film s’intéresse à Armin, un cameraman qui commence à avoir passé l’âge : celui de sortir tard le soir comme celui de la fille qui lui plaît. Il n’est pas vraiment heureux mais ne peut pas s’imaginer vivre autrement. Un matin il se réveille : si le monde extérieur semble inchangé, il n’y a plus la moindre trace de vie humaine…
La deuxième étape d’Un Certain Regard conduisait au Kazakhstan avec La Tendre indifférence du monde du cinéaste Adilkhan Yerzhanov. L’histoire est celle de la belle Saltanat qui est contrainte à la mort de son père de quitter la vie tranquille de son petit village pour la grande ville où elle est promise à un riche mariage. Criblée de dettes, sa mère attend son aide en prison. Son ami d’enfance, le loyal Kuandyk, l’accompagne et veille amoureusement. Les espoirs de Saltanat sont vite balayés lorsqu’elle découvre que les hommes de la ville ne tiennent pas parole. Quand Kuandyk essaie d’obtenir de l’argent par d’autres moyens, les problèmes empirent. Un film dont les sources d’inspiration sont, déclare le réalisateur dans un entretien au Festival de Cannes : « le peintre Henri Rousseau, Albert Camus, Pierrot Le Fou et Peter Weir » et pour lequel « La pierre angulaire de toute la structure repose sur l’image et la lumière. Ce concept, c’est la tendre indifférence du monde (…). L’image raconte, le récit est silencieux ».
En Séance spéciale était présenté Libre de Michel Toesca qui a suivi pendant près de trois ans son ami Cédric Herrou, agriculteur, habitant comme lui La Vallée de la Roya, du sud de la France frontalière avec l’Italie. Le jour où il a croisé la route des réfugiés, il a décidé, avec d’autres habitants de la vallée, de les accueillir. De leur offrir un refuge et de les aider à déposer leur demande d’asile. Mais en agissant ainsi, il est considéré hors la loi…
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