Marvel Renaissance - faux journal Heroes Tribune

Marvel Renaissance – faux journal Heroes Tribune

 UNE ÉPOPÉE PLEINE DE SUSPENSE

 

 

CC : L’orientation du thriller économique via la bande son et l’illustration (faux journaux papiers, dessins animés des réunions avec les banquiers) a-t-elle été liée au refus de Marvel ou fut-ce un choix délibéré?

PR : Il a fallu trouver des nouveaux ressorts scénaristiques et visuels. L’idée du faux journal est venue de Philippe très en amont. On l’avait mis un peu de côté et suite au refus de Marvel, on l’a exploité. Mais personnellement le parti pris forcé de ne pas avoir d’extraits de films me convient assez bien. On évite la main mise du studio.

PG : Les séquences animées étaient aussi dans nos intentions avant même que Marvel nous claque la porte au nez. On souhaitait avoir deux ou trois passages dans le film qui nous permettraient de donner une couleur comic books à ces réunions. On voulait des séquences pensées comme des dessins de tribunaux.

 

CC : Comment s’est fait votre choix pour votre illustratrice Alexe ?

PG : Je l’ai trouvé sur Twitter et j’ai découvert le reste de son travail sur son Facebook professionnel. Alexe a beaucoup travaillé sur la BD Lancelot. Elle a également collaboré sur la BD Hero Corp. En regardant plus ses planches et ses reufs, j’ai vite vu qu’elle était très familière d’un univers entre les comic books et l’heroic fantasy avec une petite touche féminine. Potentiellement, elle avait le profil. Quand je lui ai demandé de participer au projet, elle a bien sûr été très enthousiaste. On lui a donc demandé de nous dessiner une scène autour d’une table avec différents protagonistes à la manière des Douze Hommes en Colère. Ses premiers essais nous ont complètement convaincus. Les réseaux sociaux servent parfois à quelque chose. Nous avons pu également rentrer en contact Mark Millar sur Twitter.

 

CC : Et votre superviseur musical Thomas Cappeau ?

PR : Le travail sur la musique comme sur le montage et la photographie s’est fait par l’intermédiaire d’Empreinte Digitale, le producteur du film. Toutes les équipes ont travaillé sur le projet avec nous. Thomas Cappeau s’est chargé de tous les documentaires chez Empreinte. C’était un avantage de l’avoir sur place comme les autres d’ailleurs. Je voulais à l’origine Didier Leglise qui avait travaillé sur mon premier documentaire Marvel 14 mais c’était malheureusement compliqué.

PG : Thomas convenait tout à fait au projet car il est complètement en phase avec l’univers culturel dont on parle. Il nous a fait de belles propositions à partir des grandes lignes données. Il a parfaitement su sentir la bonne musique, la bonne atmosphère au bon moment.

PR : Notre première direction était d’avoir une musique de super héros comme Avengers, Dark Knight, un thème pour le générique pour ensuite le décliner dans différentes séquences comme celles plus juridiques à la manière des Hommes du Président, JFK, La Nuit des Juges.

 

Iron Man 3DES COUPES DRASTIQUES POUR UN MONTAGE SUR-MESURE

 

 

CC : Pour parvenir au format 52 minutes, le processus de coupes a dû être titanesque. Quelles ont été vos méthodes de travail pour gérer ces nombreuses heures d’interviews et de rushes supplémentaires ?

PR : Nous avions au préalable six semaines de montage. Au bout des deux premières semaines, on détenait un canevas qui fonctionnait plutôt bien mais qui durait 3 heures. Au bout de quatre semaines, on avait un format de 2 heures mais on avait perdu le fil conducteur de la narration. On a voulu ensuite absolument mettre en parallèle deux intervenants dont un n’a finalement pas été gardé dans le documentaire, c’est Adi Granov. Le choix a été dur car on souhaitait mettre en parallèle son travail sur Iron Man – de la bande dessinée au design de l’armure dans le film -, et celui de Louis Leterrier sur Hulk. Ces deux films étaient importants car ils mettaient en place toute la stratégie qui emmenait à Avengers. Malheureusement cette intention ne fonctionnait pas du tout. Et surtout pas autant que le trio d’artistes James Palmiotti, Mark Millar et Mark Waid qui étaient dans le cœur du problème de la banqueroute. Adi Granov est arrivé bien après. On n’arrivait pas à créer les passerelles entre lui et le trio qui avait participé à l’essor et à la renaissance de Marvel. Du coup, le montage ne fonctionnait plus du tout. Et puis notre producteur exécutif a débloqué la situation avec une idée de structure qui est dans le montage final.

PG : Ce fut un processus très douloureux car on a du abandonner 8 intervenants. Pour moi, c’est surtout Adi Granov qui a été le plus difficile. C’est un artiste connu et reconnu. Certains thèmes ont du être abandonnés à cause de ce format de 52 minutes.

PR : De par son origine serbo-croate, Adi Granov nous apportait également un aspect intéressant dans le documentaire car Marvel ne fait pas uniquement appel à des artistes américains. Il nous a raconté son enfance, sa passion pour les comics et comment il est arrivé à travailler pour Marvel et sur Iron Man.

 

HulkCC : Qu’allez-vous faire de tout ce surplus riche ?

PR : On aimerait bien faire une version longue ou des petits modules même si ce n’est pas envisageable.

PG : Tout est possible. Il est vrai qu’on ne veut pas que toute cette matière prenne la poussière chez Empreinte Digitale. Il faut qu’on en discute avec nos producteurs. On va déjà attendre la diffusion de Canal+…

PR : Et les réactions probables de Marvel pour une version en anglais avec pour objectif de présenter le documentaire dans les festivals aux Etats-Unis ou au Canada.

 

CC : Comment avez-vous convaincu Canal+ Création Originale ?

PG : Il faut saluer la conviction et la persévérance d’Eric Laroche, le numéro 2 du pôle cinéma chez Canal+ car Marvel Renaissance est diffusé dans une case cinéma. Il a été notre interlocuteur privilégié chez Canal+ pour défendre le projet auprès d’Arielle Saracco, directrice de la Création Originale. Ce qui leur a plu, c’est que notre documentaire était le premier à aborder les super héros sous un angle économique et financier et pas seulement sous un angle historique comme beaucoup d’autres l’ont déjà fait avant et très bien. Ce n’est pas un documentaire de geek, même si on espère qu’il plaise à ce cœur de cible. Marvel Renaissance parle également de l’Amérique, du capitalisme, des conflits d’égos avec plusieurs degrés de lecture pour toucher le téléspectateur lambda. Mais aussi comment l’esthétique super héros a envahi la vie des gens.

 

CC : Vous évoquez aussi au travers d’Avi Arad et ce passage sur son ‘accent’, cette belle idée forte de conquête par ces immigrés aux Etats-Unis à l’instar des grands fondateurs des studios hollywoodiens

PG : Il y a un parallélisme en effet. Il existait toute une partie où Avi Arad nous parlait de son enfance en Israël, ses racines, ses influences de lecture. C’est un passionné de récits mythologiques et historiques comme ceux d’Alexandre le Grand et Napoléon par exemple. Il transmettait cette part de rêve américain lié au fait que c’est un immigré comme Isaac Pelmutter. Ce sont des self made men.

 

Inside JobCC : A combien s’élève le financement de ce projet ?

PG : Le projet tourne autour de 150 000 euros.

 

CC : Qu’avez-vous tiré comme expérience de cette coréalisation ?

PR : Ce qu’on a vraiment compris sur ce film et qu’on savait déjà plus ou moins, c’est la nature du sens des images à l’écran. On a collaboré avec une équipe qui se posait toujours la question sur chacune des images exploitées dans un cadre précis. Nous avons a filmé avec deux appareils photos 5D en HD et une Sony qui permettait de faire le son et des plans de coupes.

PG : Comme notre référence est Inside Job, on se dirigeait souvent vers cette idée d’élégance visuelle et de mouvements avec des cadrages qui attirent l’attention.

PR : Le cadrage est évoqué aussi dans le sens ‘environnement’. Lorsqu’on a filmé Harvey Miller en interview, on le voit assis au bout d’une table de salle de conférence de son cabinet d’avocat avec la skyline de Manhattan derrière lui. On est tout de suite plongé dans le thriller financier et juridique comme dans un épisode de Damages.

 

CC : Quels sont vos futurs projets ?

PG : Je vais reprendre ma vie de journaliste en presse écrite tout en développant une autre idée de documentaire dans la pop culture. C’est au stade de l’écriture pour le moment. Je vais essayer d’exploiter le petit buzz autour de Marvel Renaissance pour parler de mon projet.

PR : J’ai plusieurs projets dont un documentaire aussi dans la pop culture américaine que j’ai très envie de concevoir maintenant. Je ne peux pas en dire davantage mais j’ai envie de retourner aux Etats-Unis et refaire un tournage là-bas. J’ai aussi une idée de série TV, de long et de court métrage.

 

 

  • MARVEL RENAISSANCE coécrit et coréalisé par Philippe Guedj et Philippe Roure sur Canal+ le vendredi 7 mars 2014 à 23h15.
  • Production : Thierry Tripod et Raphaël Rocher
  • Photographie : Vincent Gonon
  • Illustration : Alexe
  • Montage : Dorian Tabone
  • Musique : Thomas Cappeau
  • Diffusion : Canal+
  • Durée : 52 minutes

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