Un petit garçon découvre qu’il possède des pouvoirs surnaturels et qu’il n’est pas né sur Terre. Plus tard, il s’engage dans un périple afin de comprendre d’où il vient et pourquoi il a été envoyé sur notre planète. Mais il devra devenir un héros s’il veut sauver le monde de la destruction totale et incarner l’espoir pour toute l’humanité.

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Man of Steel Superman affiche

C’est un oiseau ? C’est un avion ? Man of Steel est ce qui s’appelle un super-reboot en bonne et due forme qui remplit totalement son super-contrat en la matière. DC Entertainment et Warner Bros ont décidemment pris le parti de donner un ton résolument grave et sérieux dans l’adaptation sur grand écran de leurs super héros, et oppose sacrément leur force à l’univers plus léger de Marvel. Car s’il s’agit de replonger dans la mythologie de l’Homme d’Acier et d’explorer la genèse de ce personnage fondateur, crée par Jerry Siegel et Joe Shuster depuis sa première apparition dans Action Comics de 1938, autant employer les grandes manœuvres. Et c’est excellemment bien démontré ici. On sort complètement du cadre raté de Superman Returns de Bryan Singer qui faisait justement l’erreur de vouloir ressembler à l’œuvre mythique de Richard Donner et à ses suites. Man of Steel, qui bâtit ses nouvelles fondations solides en mêlant essentiellement les deux premiers volets de Superman, repense totalement son héros originaire de Krypton dans toute sa conception, son costume et son intériorité en prenant de grandes libertés sur l’histoire, l’action, les personnages et la bande son. Si celles-ci sont appréciables pour la plupart, précisons cependant que certaines, dont une en particulier, tendent à la trahison pure (pour ne pas dire, dure) et simple. On fronce particulièrement les sourcils sur toute la partie religieuse à tendance christique qui dénature les origines de notre cher et tendre Kal-El déraciné, à l’image de ses créateurs immigrés juifs. Car si Superman est issu de l’Ancien Testament, il n’a rarement – voire jamais – représenté une quelconque dimension religieuse dans les comics ou au cinéma. Pourquoi donc le stigmatiser dans son élévation ? La question reste entière. Cette symbolique divine beaucoup trop chrétienne perd de son sens ici, même si Zack Snyder décrit son sauveur miraculeux de l’Humanité comme un ‘Moïse et Jésus Christ réunis’. 

 

Man of Steel1

 

Cependant on ne peut que se soumettre à l’évidence. La collaboration entre le réalisateur Zack Snyder, le scénariste David S. Goyer et le producteur Christopher Nolan est d’une efficacité remarquable, si ce n’est détonante. Tous trois conçoivent une œuvre de super héros de science-fiction extraordinaire et correctement structurée qui transcende littéralement nos pupilles et mérite amplement les 125 millions de dollars déjà récoltés ce week-end au box office américain depuis sa sortie ce vendredi 14 juin. Si certains défauts sont inévitables, les 2h20 défilent agréablement en dépit d’une 3D pas vraiment efficace. L’une de ses plus grandes forces émane de son acteur anglais de 30 ans, Henry Cavill, qui parvient majestueusement à reprendre le digne flambeau de Christopher Reeve, qui avait sensiblement le même âge lorsqu’il a endossé justaucorps, collant et cape au cinéma en 1979. C’était l’un des plus grands défis dans cette relecture contemporaine post 9/11. Qui pouvait avoir l’étoffe de représenter ce personnage emblématique le plus populaire au monde, tant par son charisme et sa retenue que par ce qu’il dégage ? Man of Steel plonge davantage dans la psyché de notre homme originaire de Krypton, montré ici comme un véritable freak de la société pendant sa jeunesse dans une petite bourgade du Kansas. Sa relation avec Loïs Lane est également plus mature et plus authentique en faisant sauter les verrous du secret de l’identité. Cette reporter célèbre du Daily Planet tout aussi mythique dans le monde, jouée ici par Amy Adams, n’est peut-être pas aussi irrésistible que Margot Kidder, mais sa nouvelle caractérisation a l’avantage de transformer ce personnage féminin en véritable alliée de Superman bien plus fort et plus imposant.

 

Man of Steel

 

Le second atout se situe au niveau du scénario, simple mais plutôt efficace, qui manipule intelligemment les ellipses dans la première partie, saupoudrée de quelques flashbacks sur la jeunesse du Clark Kent sans devoir s’y replonger complètement. A l’instar de THE DARK KNIGHT RISES (notre critique), David S. Goyer réussit une nouvelle fois à moderniser les thématiques récurrentes et à redonner souffle aux valeurs universelles – espoir, tolérance, vérité et justice – de notre super héros lumineux légendaire, plongé dans la noirceur d’un récit plus ancré dans la réalité contemporaine. Si l’on peut reprocher un montage maladroit et saccadé, une surenchère dans les effets spéciaux et visuels avec une succession de scènes d’action qui ne sont pas toujours très lisibles dans le second acte, Man of Steel est redoutable dans sa pulvérisation totale de la ville prenant carrément le dessus face à Avengers, Transformers 3 et à 2012 réunis. Snyder magnifie les duels aériens époustouflants entre Superman et le Général Zod avec ses sbires où se mêlent les avions de l’armée américaine. On salue particulièrement la super-rapidité et la super-agilité des mouvements de ces kryptonniens en plein vol. D’ailleurs, Michael Shannon s’en sort parfaitement dans le rôle de Zod déployant plus en profondeur toute la hargne de son désir de conquérir la Terre – par la terraformation -, là où Terrence Stamp ébauchait les capacités de cet adversaire dans les deux premiers opus de Superman. L’évolution des personnages a fait considérablement son chemin en 35 ans livrant à la nouvelle génération des super vilains bien plus tourmentés, perfides et radicaux, sensiblement à l’image d’un monde plus cynique.

 

Man of Steel

 

Snyder, Goyer et Nolan ont non seulement réussi à créer un casting fabuleux autour de Kal-El/Clark Kent avec ses deux pères universels – Russell Crowe (Jor –El) et Kevin Costner (Jonathan Kent) -, et ses deux mères – Ayelet Zurer (Lara Lor-Van) et Diane Lane (Martha Kent), mais en plus chaque acteur parvient à dégager à l’écran une telle sérénité naturelle sur leur visage, que Man of Steel prend encore une autre dimension bien plus consistante et personnelle. Vingt-quatre heures après l’avoir vu en projection, l’œuvre de Snyder laisse encore planer ce sentiment fort où tout peut vraiment (re)commencer avec notre super héros fondateur dans l’imagerie collective. Car ce symbole d’espoir de l’Humanité depuis 75 ans évolue admirablement, dans son nouvel environnement au milieu de décors à la fois épurés, à l’agonie et évanescents de l’univers imaginaire de Krypton et denses de la ville de Métropolis. L’incarnation d’Henry Cavill devient parfaitement iconique, transcendée par la photographie d’une belle intensité qui joue admirablement avec cette dualité entre ombre et lumière éblouissante, et cette texture de blockbuster où se fondent des images magnifiques contemplatives et décadrées très malickiennes. Si chacun a sa propre explication du dénouement qu’on aime particulièrement ici, Man of Steel prend un superbe nouvel envol avec la partition de Hans Zimmer, certes moins marquante que celle de THE DARK KNIGHT RISES (notre critique) mais tout aussi engageante notamment dans le thème de notre nouvel Espoir. On est ravis que le second opus de MAN OF STEEL, toujours sous la plume de David S. Goyer, soit déjà en traitement dans les hautes sphères hollywoodiennes…

 

 

 

MAN OF STEEL de Zack Snyder en salles le 19 juin avec Henry Cavill, Amy Adams, Russell Crowe, Ayelet Zurer, Kevin Costner, Diane Lane, Michael Shannon, Antje Traue, Laurence Fishburne, Christopher Meloni. Scénario : David S. Goyer d’après une histoire de David S. Goyer et Christopher Nolan et des personnages crées de Jerry Siegel et Joe Shuster. Producteurs : Charles Roven, Christopher Nolan, Emma Thomas, Deborah Snyder. Photo : Amir Mokri. Musique : Hans Zimmer. Costumes : James Acheson, Michael Wilkinson. Décors : Alex McDowell. Distribution : Warner Bros. Durée : 2h20.

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