Si Judi Dench est clairement la protagoniste de Chronique d’un scandale, la présence de Cate Blanchett reste prédominante dans ce thriller psychologique adapté du roman éponyme de Zoë Heller. Dans la peau de Sheba Hart, une professeure d’art londonienne qui va vivre une relation interdite avec un élève âgé de 15 ans, l’Australienne s’en sort haut la main dans le face-à-face qui l’oppose à sa partenaire, à la fois terrifiante et pathétique en Barbara Covett, une vieille enseignante esseulée et manipulatrice.
Surtout, Cate Blanchett fait preuve d’un certain courage dans ce rôle troublant et plutôt casse-gueule montrant les divers visages de son scandaleux personnage. Si elle apparaît excessivement douce et rayonnante dans les scènes familiales et amicales, c’est pour mieux rester en phase avec ce côté pathétique, mélancolique et terriblement instable qu’elle manifeste par la suite dans des séquences très intenses. Coutumière des portraits de femmes fortes mais comédienne versatile, elle montre ici qu’elle sait également jouer des êtres fragiles en plein désarroi, et n’a pas volé sa troisième nomination à l’oscar en 2007, en tant que meilleur second rôle.
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