Orange Mécanique (A Clockwork Orange) de Stanley Kubrick (1971)
Dans ce classique d’anticipation, on suit les activités du gang mené par Alex DeLarge, sociopathe obsédé par la violence et la musique de Beethoven.
À priori, une adaptation de ce roman d’Anthony Burgess ne semblait donc pas destinée à être mise en musique par un compositeur de musique électronique. D’autant que Kubrick avait l’habitude de préférer utiliser de la musique classique plutôt que de solliciter des compositeurs.
Après un premier refus de la part de Roger Waters pour l’usage du Atom Heart Mother des Pink Floyd, Kubrick se retrouve convaincu par le travail de Wendy Carlos. L’artiste avait fait parvenir quelques maquettes au réalisateur, basées sur son album joué sur synthétiseur Moog, un instrument révolutionnaire pour l’époque.
La B.O qui en résulte est un savant mélange entre extraits d’œuvres classiques, destinées à mettre en avant la fascination du personnage pour ce genre, et reprises modernisées. On retrouve notamment des reprises de Beethoven retravaillées à l’aide de vocoders et d’effets numériques.
Le film marque les esprits, par sa représentation particulièrement crue de la violence pour l’époque. Au Royaume-Uni, la polémique est si grande que face aux nombreuses menaces, Kubrick obtient lui-même de la part de Warner Bros la déprogrammation du film en salle. Cette censure se terminera avec la mort du réalisateur, en 1999, et la ressortie du film en VHS et DVD.
Ailleurs en Europe, Orange Mécanique est primé plusieurs fois : Prix Pasinetti à la Mostra de Venise, Ruban d’argent du meilleur réalisateur étranger en Italie, Golden Spotlight en Allemagne, Récompense spéciale de l’Union de la critique de cinéma en Belgique. Aux États-Unis, le film reçoit le Prix Hugo de la meilleure œuvre dramatique, ainsi que les NYFCC Awards du meilleur réalisateur et du meilleur film.
Le film reçoit également quatre nominations aux Oscars, trois aux Golden Globes et sept aux BAFTA 1973, dont celui de la meilleure bande-son.