Ziegfeld Follies de Vincente Minnelli (1946)
Cette suite de quatorze sketches sophistiqués, comprenant des numéros musicaux mélangés à d’autres (comiques), illustre les multiples facettes du grand Florentz Ziegfeld auquel le film rend hommage.
Si on attribue la paternité de Ziegfeld Follies à Vincente Minnelli, il ne réalise pourtant que quatre des sketches musicaux dont « Bring on the Beautiful Girls », « This Heart of Mine », « Limehouse Blues » et le mythique « The Babbit and the Bromide ». Il supervise également la mise en scène du numéro « A Great Lady has an Interview » de Judy Garland.
William Powell (incarnant Florentz Ziegfeld), Lucile Ball, Cyd Charisse, Esther Williams, Lucille Bremer, Lena Horne… Le film a pour ambition de rassembler toutes les plus grandes stars de la MGM dans un véritable « panier d’étoiles », prouvant que les acteurs sont avant tout des produits commerciaux au service du studio. Ce feu d’artifices présenté sous forme de show typique de Broadway est certes une tentative de rassemblement des vedettes (normalement cantonnées dans un sous-genre), mais ce choc de générations encourage plutôt la rivalité au sein même de la Metro-Goldwyn-Mayer. En effet, Minnelli a plus de mal à mettre en scène et à dépoussiérer le « vétéran » Fred Astaire, alors démodé, et se tourne vers Gene Kelly, le « novateur », nettement mis en valeur dans ses films suivants (Le Pirate, Un Américain à Paris, Brigadoon). Symboliquement, ils combinent leur talent et dansent ensemble pour la première et dernière fois dans The Babbit and the Bromide qui oppose leurs styles respectifs et si caractéristiques.
Le film dont les chorégraphies sont signées Robert Alton, Eugène Loring et Charles Walters, marque dans une apothéose osée et kitsch, la place que la firme du lion tient dans le domaine du film musical.