He is coming. Ce leitmotiv lancinant annonce le retour du grand Nosferatu dans la première bande annonce du remake de Robert Eggers.
Le ton est donné pour le remake de Nosferatu, attendu dans nos salles obscures le 25 décembre 2024, comme un joli cadeau de Noël. L’ambiance est pesante dès les premières images où Lily-Rose Depp en gros plan supplique, « Viens à moi. »
Nosferatu est un grand classique de l’horreur, pierre angulaire du cinéma de vampires, réalisé par l’Allemand Friedrich Wilhelm Murnau en 1922. Une adaptation non officielle du classique littéraire de Bram Stoker, Dracula. Les droits n’ayant pas été acquis, il a fallu changer quelques noms, notamment celui du comte devenu Comte Orlok ou Nosferatu.
Cela n’a pourtant pas suffi. Les ayants droit de Bram Stoker ont attaqué en justice les créateurs du film, poussant à en détruire les copies existantes. Bien heureusement, certaines ont survécu et ont permis la transmission de ce film considéré comme l’un des fondateurs du genre horrifique.
Cette nouvelle adaptation n’est pas le premier remake de l’œuvre. Un autre réalisateur allemand légendaire, Werner Herzog, s’était attelé à la tâche en 1979, avec en vedette l’actrice française Isabelle Adjani. La petite différence est qu’il était cette fois possible d’utiliser le nom de Comte Dracula, même si Herzog a tenu à garder le titre de l’œuvre de 1922.
L’histoire des deux films est donc très proche de celle de Stoker. Un comte roumain cherche à acquérir une propriété dans une petite bourgade. Un agent, Thomas Hutter (ou Jonathan Harker), se rend dans son château en Transylvanie pour acter la vente. Des rumeurs affirment cependant que Monsieur Orlok (ou Dracula) est un vampire.
C’est Robert Eggers, réalisateur américain cette fois, qui se charge du film avec à l’affiche Lily-Rose Depp (Ellen Hutter), Bill Skarsgård (Comte Orlok), Nicholas Hoult (Thomas Hutter) ou encore Willem Dafoe (Professeur Albin Eberhart Von Franz). Après deux réussites dans l’épouvante, The Witch (2015) et The Lighthouse (2019), le metteur en scène semble tout indiqué pour Nosferatu. Il est cependant attendu au tournant tant l’œuvre est culte.
Le pitch de ce nouveau film n’est pas explicite, même après la bande d’annonce. Le visuel du vampire n’est toujours pas dévoilé. La trame, comme le confirme le résumé, semble s’éloigner légèrement du film original en se concentrant sur la relation entre le Comte et Ellen Hutter : « Une histoire gothique d’obsession entre une jeune femme hantée et le vampire terrifiant qui s’est entiché d’elle, provoquant une horreur indicible dans son sillage. »
Les images promettent bien des frissons. La palette de couleurs est pâle, rappelant le noir et blanc de la première version. L’ombre d’une main aux ongles crochus plane au dessus de la ville, comme une peinture expressionniste allemande. Les plans sont rapprochés sur les corps des personnages torturés. Et un mot de conclusion, un nom qui restera en tête, prononcé par un Willem Dafoe dont le visage est piégé dans le cadre : Nosferatu. De quoi nous rendre impatient.
Florian Boulland