Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur l’épisode douloureux du Vel d’Hiv. En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille qui avait 10 ans en juillet 1942. Ce qui n’était que le sujet d’un article devient alors, pour Julia, un enjeu personnel, dévoilant un mystère familial. Comment deux destins, à 60 ans de distance, vont ils se mêler pour révéler un secret qui bouleversera à jamais la vie de Julia et de ses proches ? La vérité issue du passé a parfois un prix dans le présent…

.

.

Gilles Paquet-Brenner adapte, dans ce sixième long-métrage, le best-seller éponyme de Tatiana de Rosnay, Sarah’s Key, son premier roman écrit en anglais, qui traite de la Shoah. Touché par le livre qui a réveillé des souvenirs de sa propre histoire, le cinéaste – d’origine juive – a été le premier à prendre contact avec l’auteure qui a accepté de lui céder les droits. A l’arrivée, le cinéaste signe un film, coécrit avec l’écrivain Serge Joncour, fidèle au roman et pédagogique qui offre une réflexion sur la responsabilité, la résilience et la culpabilité, afin que les jeunes générations prennent connaissance et conscience de cet épisode mal connu afin de ne jamais oublier.

.

Avec une filmographie chaotique (U.V, les deux opus Gomez & Tavares), Gilles Paquet-Brenner a eu des difficultés à se faire accepter en tant que réalisateur et à trouver des financements. C’est la pugnacité et la fidélité de son producteur, Stéphane Marsil, qui lui ont permis d’aller au bout du projet. A l’instar de La Rafle de Rose Bosch, Elle s’appelait Sarah est le second film cette année qui aborde la rafle du Vél’ d’Hiv les 16 et 17 juillet 1942, l’une des pages les plus sombres de l’histoire de France. Mais ici, Gilles Paquet-Brenner réalise une œuvre de fiction dans laquelle s’entrecroisent deux destins, à 60 ans d’intervalle. Il réussit à faire passer le spectateur d’une époque à l’autre sans jamais le perdre et ce, en dépit des différences d’atmosphères prégnantes de ces périodes. Inspiré par M. Klein de Joseph Losey, Gilles Paquet-Brenner réalise que la structure du vélodrome Jacques Anquetil de Vincennes est parfaitement adaptée. Le travail de Mac Guff, qui s’est attelé à reconstituer à l’écran l’espace du Vél’ d’Hiv dans lequel ont été tournées les scènes vues et vécues au travers de Sarah, rend compte de l’atmosphère étouffante et insupportable.

.


Dans sa construction scénaristique et grâce aux jeux des acteurs, Paquet-Brenner évite l’écueil du pathos. Kristin Scott Thomas (césarisée Meilleure Actrice pour Partir, Il y a longtemps que je t’aime) qui incarne Julia Jarmond est très proche du profil charismatique et moderne du personnage. Son jeu tout en retenue est authentique, parfaitement crédible en journaliste obstinée à la recherche de la vérité quelles qu’en soient les conséquences. Mélusine Mayance (Sarah) affirme déjà une maîtrise certaine de son jeu, avec ses grands yeux bleus qui expriment à la fois toute l’innocence de l’enfance et la soudaine maturité acquise face aux évènements vécus. Niels Arestrup – césarisé Meilleur Acteur dans un second rôle pour Un Prophète – au physique rude, sévère, distant qui cache une grande bonté et beaucoup de courage, est une fois de plus d’une grande justesse. Michel Duchaussoy, Frédéric Pierrot, Dominique Frot ou encore Gisèle Casadesus contribuent à la réussite de ce film de mémoire. Pour la première fois dans une œuvre de fiction, on découvre le Mémorial de la Shoah, dont la mission est d’ « échapper aux chiffres et aux statistiques pour redonner un visage et une réalité à chacun de ces destins ».

.

Présenté au 35ème festival de Toronto (du 9 au 19 septembre), Elle s’appelait Sarah a été acquis pour les Etats-Unis par la Weinstein Company. Le film clôturera hors compétition le 58ème festival de San Sebastian (du 17 au 25 septembre).

.

par GGJ

.

.

‘Elle s’appelait Sarah’ en salles dans l’hexagone le 13 octobre.

.

.

Commentaires

A la Une

Cannes 2024 : Le Studio Ghibli sera récompensé d’une Palme d’or d’honneur

Pour la première fois de son histoire, le comité d’organisation du Festival de Cannes va décerner une Palme d’Or d’honneur collective à un studio de cinéma. Un choix audacieux pour …

Y a-t-il un flic : Pamela Anderson rejoint Liam Neeson dans le remake 

Le projet de remake de la saga Y a-t-il un flic va raviver la nostalgie de nombreux fans, avec l’arrivée de l’icône Pamela Anderson aux côtés de Liam Neeson.

Cannes 2024 : La Quinzaine des cinéastes dévoile sa sélection officielle

La 56e sélection de la Quinzaine des cinéastes se révèle avec des films indépendants, engagés et atypiques à travers le globe.

Cannes 2024 : La sélection de la Semaine de la Critique

La Semaine de la Critique, qui aura lieu entre le 15 et le 23 mai, a dévoilé sa sélection qui vise toujours à mettre en avant les premiers et seconds longs-métrages.

Cannes 2024 : La sélection officielle dévoilée

La sélection officielle de cette 77e édition du Festival de Cannes promet d’être intéressante. Un nouveau film de Yórgos Lánthimos avec Emma Stone, le retour de la saga Mad Max, un projet de Francis Ford Coppola vieux de presque 40 ans, et bien d’autres surprises…

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 S.O.S FANTOMES : LA MENACE DE GLACE 308 185 1 308 185
2 KUNG FU PANDA 4 300 396 3 1 460 893
3 GODZILLA X KONG : LE NOUVEL EMPIRE 245 400 2 688 104
4 NOUS, LES LEROY 204 366 1 204 366
5 DUCOBU PASSE AU VERT ! 163 343 2 394 526
6 LA MALEDICTION : L'ORIGINE 104 374 1 104 374
7 DUNE DEUXIEME PARTIE 92 500 7 3 957 190
8 LE MAL N'EXISTE PAS 69 187 1 69 187
9 PAS DE VAGUES 63 322 3 328 687
10 ET PLUS SI AFFINITES 58 491 2 208 240

Source: CBO Box office

Nos Podcasts