Megamind est le superméchant le plus génial de toute l’histoire de l’humanité.
 Et le pire loser aussi…
 Depuis des années, il essaie par tous les moyens de conquérir Metro City. Mais chacune de ses tentatives est mise en échec par l’invincible Metro Man, et tourne à la farce. Jusqu’au jour où Megamind tue Metro Man !
 Mais un superméchant a besoin d’un superhéros pour se sentir exister et avoir un but dans la vie. Megamind a donc l’idée de se fabriquer un nouvel adversaire : Titan, encore plus grand, plus fort et plus héroïque que le précédent.
 Malheureusement, ce dernier trouve que c’est bien plus drôle d’être un méchant…
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Après Shrek 4 et Dragons, DreamWorks Animation nous ravit une fois de plus cette année avec Megamind qui s’attache ici à donner la part belle au super vilain. Le réalisateur Tom McGrath et les scénaristes Alan Schoolcraft et Brent Simmons – qui signent ici leur premier scénario produit – construisent une narration classique du point de vue du méchant et colle au piquet le super héros légendaire, impétueux et adulé de tous. Un parti pris original, même si les références émanent essentiellement de celles de Superman. Dans l’élaboration d’un héros extraordinaire atypique, Sony Pictures avait, de son côté, mis en lumière la face cachée d’un super héros alcoolique dans le long-métrage de fiction Hancock de Peter Berg avec Will Smith et Charlize Theron, qui remporta un franc succès au box office mondial.
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Megamind pose un regard sur cette dichotomie entre le redresseur de torts et le criminel cupide assoiffé de pouvoir. Tout en gardant clins d’œil, joutes verbales humoristiques et légèreté, le film animé évite de sombrer dans la parodie pure et dure et présente des personnages déracinés aux méga pouvoirs qui, après avoir été transporté enfants dans une nacelle à travers l’espace, sont las de vivre sur cette planète Terre avec un destin tout tracé. Ils sont en quête d’eux-mêmes et éprouvent de réels sentiments humains, particulièrement Megamind. Ce personnage tout bleu à la tête énorme (Will Ferrell), élevé dans une prison, a le cÅ“ur qui s’enflamme pour Roxanne Ritchi (Tina Fey). Toujours en alerte et sur le terrain pour couvrir les exploits de Metro Man (Brad Pitt), la célèbre et jolie, spirituelle et pragmatique journaliste se fait constamment kidnapper par Megamind qui, par n’importe quel subterfuge prévisible, rêve de détruire son ennemi juré et de mettre la main sur Metro City.
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En supprimant le super héros, le réalisateur et les scénaristes rompent avec l’évidence et installent dans la progression du récit une notion qu’on oublie souvent, celle de l’équilibre basée sur l’idée que « le Bien et le Mal ne peuvent exister l’un sans l’autre ». Ils introduisent alors cette fatalité intrinsèque à l’univers des super héros, et l’arrivée du nouvel adversaire Titan (Jonah Hill) va pousser malgré lui, Megamind à trouver sa voie. De son côté, Nounou, cette créature à tête de poisson – seul souvenir de la planète natale de Megamind – devient comme tout assistant fidèle, dévoué, loyal et intelligent, la conscience du protagoniste. Tous ces personnages hauts en couleurs, qui gravitent autour de ce super vilain à la némésis diabolique, renforcent son désir dans sa quête vers l’amour et la rédemption afin de devenir enfin ce qu’il a toujours été au fond de lui-même.
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McGrath donne de la force et de la profondeur au scénario en puisant dans tous les thèmes traités dans les comics. Hélas, un flux incessant de dialogues et d’explications freinent trop souvent l’élan du film, rythmé à l’opposé par une bande originale pêchue signée Hans Zimmer et complétée par les tubes cultes rock de AC/DC, Michael Jackson ou encore Elvis Presley. Megamind réussit toutefois à rendre les personnages réels et humains dans le décor gigantesque de Metro City – conçu sur l’existence de vraies villes -, le tout sublimé par une palette graphique 3D qui fonctionne plutôt bien et par les voix singulières de Will Ferrell, Brad Pitt, Tina Fey et Jonah Hill.
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‘Megamind’ de Tom McGrath des studios DreamWorks Animation en salles le 15 décembre
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