A l’origine il y avait quatre projets de biopic sur Martin Luther King, le révérend baptiste et défenseur de la cause des noirs, assassiné le 4 avril 1968 à Memphis (Tennessee). A ce jour seul l’un d’entre eux – actuellement sans titre – commence à se préciser sérieusement, grâce à l’association de deux studios DreamWorks et Warner Bros.
Le studio Dreamworks, avec les producteurs Sam Nappi, Suzanne de Passe et Madison Jones, a acquis en mai 2009 les droits de la biographie du leader du mouvement pour les droits civiques, et s’est assuré la coopération des ayants droits. Il a également obtenu l’accès à la propriété intellectuelle du leader pacifiste, dont le fameux discours I Have a Dream. Warner Bros, de son côté, a travaillé activement sur le biopic avec Kario Salem (Score) au scénario. Celui-ci a effectué environ trois ans et demi de recherches et d’interviews pour alimenter son sujet. Malheureusement tout ce travail a été rejeté par les ayants droits, qui se sont révélés très critiques sur un script peu flatteur pour MLK. Les deux studios ont donc décidé de s’unir, afin de produire un hommage à cette figure emblématique de la non violence et Kario Salem est en discussions, pour une réécriture en complète collaboration avec les ayants droits. Sam Nappi, Suzanne de Passe et Madison Jones sont toujours producteurs et Dexter King, Bernice King et Martin Luther King II sont producteurs exécutifs. Warner Bros cofinancera et distribuera le long métrage sous le label Disney Touchstone.
Cependant, d’autres projets rencontrent des difficultés. Il y a un peu moins d’un mois, Universal a décidé d’abandonner Memphis le film de Paul Greengrass, qui relate les derniers jours et l’assassinat de MLK. Les héritiers n’ont pas apprécié le scénario, qui évoque une relation adultérine et la complicité de Young dans la réservation d’une chambre d’hôtel et la fourniture d’un alibi. Selon une interview à Deadline d’Andrew Young, ami du leader noir, celui-ci confirme avoir contacté Universal et avoir exercé des pressions pour réfuter ces faits : « Ce n’est que pure fiction : il y a des témoignages dans les auditions du congrès, de la falsification, voire de la fabrication de certaines informations par le FBI. Je me demande pourquoi inventer une telle histoire quand la vérité est si forte ? Mon seul souci est d’honorer le message de Martin Luther King : comment changer le monde sans tuer personne ». Le studio dément avoir subi des pressions et justifie l’abandon du projet par un problème de timing.
Le projet de Lee Daniels, Selma a eu également à subir la désapprobation des ayants droits et Andrew Young, réputé pour être très protecteur avec la réputation de MLK, a élevé les mêmes objections pour la même raison d’infidélité. Le réalisateur de Precious, avec derrière lui la Weinstein Company, et l’acteur David Oyelowo attaché au rôle, aborde dans son film le ‘Bloody Sunday’, le 7 mars 1965, à Selma dans l’Alabama, où 600 marcheurs manifestant pour les droits civiques ont été attaqués par la police locale et d’état, à coups de matraques et de gaz lacrymogènes.
Mais en dépit de ces obstacles, ces deux réalisateurs n’ont pas renoncé à leurs projets et sont toujours à la recherche des fonds. Scott Rudin et Paul Greengrass gardent espoir de sortir leur film Memphis pour 2012.
HBO projette également de faire l’adaptation de la trilogie écrite par l’historien Taylor Branch, qui a reçu le Prix Pulitzer de l’Histoire pour le premier volume Parting the Waters, dans une minisérie de 7h, qui couvrira toute la carrière de Martin Luther King, depuis ses tout débuts jusqu’à sa mort.
GGJ
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