Série The Fades : critique

Publié par Philippe Tessier le 29 avril 2012

Paul Roberts, 17 ans, est hanté par d’effroyables cauchemars que ni son thérapeute, ni son meilleur ami, Mac, ne peuvent expliquer. Il est contacté par un homme, Neil Valentine, qui lui explique qu’il est un « angélique », c’est-à-dire qu’il est en mesure de voir des fantômes, appelés « The Fades ». Avec ses nouveaux pouvoirs et son entourage, Paul va devoir livrer un combat sans merci contre les forces du mal.

 

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Régulièrement, il nous arrive d’Outre-Manche des séries et des mini-séries tout à fait étonnantes qui ont la particularité d’avoir un scénario brillant et une interprétation impeccable. Et The Fades, diffusée sur la BBC en septembre 2011, ne déroge certainement pas à la règle. Créée et écrite par Jack Thorne, cette série de 6 épisodes de 52 minutes raconte l’histoire d’un jeune adolescent prénommé Paul qui est capable de voir les esprits des morts, les Fades. Ombres errantes que normalement nul ne peut voir, sentir ou toucher, les fades souffrent car ils n’ont pu accéder au Paradis et sont condamnés à observer les vivants que leur désespoir les a conduits à haïr. Seulement voilà, Paul est hanté par un cauchemar qui ressemble bien à une vision de l’Apocalypse, les Fades sont de plus en plus nombreux et il semblerait que certains aient acquis la capacité d’entrer en contact avec le monde physique. Le jeune homme va alors se retrouver pris au milieu d’un conflit entre les morts et un mystérieux groupe d’individus, les Angéliques. A partir d’une histoire à priori assez classique, The Fades s’avère passionnant autant pour l’intrigue prenante et menée tambour battant que pour ses personnages tous extrêmement attachants et intéressants. A commencer par le duo formé par Paul (Ian de Caestecker) et Michael (Daniel Kaluuya), deux adolescents un peu nigauds et qui sont eux-mêmes des sortes de fantômes pour leurs camarades et notamment pour les filles, leur préoccupation du moment.

 

 

Combattre les morts ne s’avère pas chose facile et cela est parfaitement illustré par les Angéliques qui sont presque aussi torturés que leurs adversaires, à l’image de Neil (brillamment interprété par Johnny Harris) qui va prendre Paul sous son aile pas si protectrice que ça. C’est un personnage d’autant plus intéressant que les scénaristes ne le ménagent pas, il souffre, perd tout ce qui compte pour lui et sait qu’il ne peut l’emporter sans prendre des mesures parfois regrettables. Ici, il n’y a pas véritablement des bons et des mauvais, juste des gens qui souffrent et qui font tout ce qu’ils pensent devoir faire pour échapper à leur calvaire. Comme le dit Neil quand Paul lui demande si les Fades sont les esprits de gens mauvais : « Bons, mauvais… pourquoi croit-on que la mort est juste ? La mort est aléatoire comme la vie. La vie a la famine, la maladie, la merde quotidienne. Et la mort est du même genre… ». Face au tourment des Fades, il est difficile de ne pas comprendre pourquoi ils veulent tant revenir parmi les vivants même si la méthode utilisée est des plus… épouvantables. Une image revient souvent dans la série où l’on voit ces pitoyables spectres rester immobiles sur les toits des immeubles car la « matière organique les brûlent » et ils se réfugient donc en hauteur pour échapper à tout contact. C’est une image forte qui illustre parfaitement l’enfer qui est désormais le leur.

 

 

 

Bien entendu, c’est une histoire qui parle aussi de problèmes beaucoup plus terre à terre : l’envie d’exister, de ne plus être une ombre dans la vie des autres. Cela s’applique aux Fades, totalement impuissants dans leur état actuel, mais aussi à Paul et surtout à Michael qui lance à son ami : « Tout le monde se fout de ce qu’on fait. On est les impurs, les indésirables, les invisibles de cette école. » A l’instar des Fades par rapport aux vivants, Michael, amoureux de la sœur de Paul, sait qu’il n’existe pas pour elle et même si c’est traité sur un ton plutôt léger, cela revient à peu près au même et la souffrance tout aussi difficile à supporter. La série évolue donc avec cette ambiance très particulière que l’on retrouve assez souvent dans les séries britanniques qui parviennent à mêler les sujets les plus sombres à une certaine légèreté de ton tout en parlant du quotidien. Malheureusement, The Fades n’a pas su trouver son public. Comme bon nombre d’excellentes séries traitées de manière légèrement décalée, elle ne connaîtra pas de seconde saison et c’est bien dommage même si ces six épisodes peuvent constituer une histoire qui se termine.

Philippe Tessier

 

 

 

Mini-série britannique THE FADES créée par Jack Thorne de 6 épisodes de 52 minutes et diffusée sur BBC Three le 21 septembre 2011, avec Ian de Caestecker, Daniel Kaluuya, Johnny Harris, Lily Loveless, Tom Ellis, Jenn Murray, Joe Dempsie, Natalie Dormer.

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