Le lundi 22 juin 2015, CineChronicle était convié par les chaînes OCS et Canalsat à une soirée exceptionnelle pour découvrir les premiers épisodes des nouvelles séries True Detective (saison 2), Ballers et The Brink, diffusées le soir même sur OCS City, toujours 24 heures après HBO. Retour sur nos impressions.
La soirée s’est ouverte par la présentation de la première saison de Ballers, toute nouvelle série se déroulant dans l’univers du football américain. En tête du casting, le désormais bankable Dwayne Johnson (actuellement à l’affiche de San Andreas), qui passe au petit écran.The Rock s’avère très à l’aise dans la peau de Spencer Strasmore, une ancienne gloire reconverti en manager financier pour les nouveaux et anciens champions. L’univers très bling-bling et le ton comique de la série, créée par Steve Levinson et produite par Mark Wahlberg (No Pain no Gain) en association avec le réalisateur Peter Berg (Battleship, Friday Night Live), assure un spectacle de qualité sans donner l’impression d’être la série de l’année.

Colin Farrell dans True Detective / © 2015 Home Box Office, Inc. All Rights Reserved. HBO® and all related programs are the property of Home Box Office, Inc.
Après cette sympathique mise en bouche, l’événement de la soirée a été bien sûr la projection du premier épisode très attendu de la saison 2 de True Detective. La série, créée et produite par l’écrivain et scénariste Nic Pizzolato, avait laissé les téléspectateurs sous le choc. La première salve était en effet remplie de morceaux de bravoure, comme ce long plan-séquence terminant l’épisode 4, véritable uppercut de mise en scène quasi inédit dans la fiction télévisuelle. Elle bénéficiait également d’une enquête policière avec des personnages charismatiques, des éléments forts et des lieux imaginaires comme Le Roi en jaune, L’étoile noire, Le masque livide ou Carcosa, directement inspirés de l’univers fantastique de Robert W. Chambers et de H. P. Lovecraft. Elle offrait ainsi une intrigue très prenante, située au cœur de la Louisiane, entre 1995 et 2012. L’investigation sur le meurtre atroce d’une jeune femme, menée par Rust Cohle (Matthew McConaughey) et Martin Hart (Woody Harrelson), progressait vers les ténèbres les plus sombres de l’âme humaine, avant de revenir à la lumière dans une conclusion bouleversante et profondément humaine.

Vince Vaughn dans True Detective / © 2015 Home Box Office, Inc. All Rights Reserved. HBO® and all related programs are the property of Home Box Office, Inc.
Difficile donc de renouveler l’exploit après un tel chef-d’œuvre télévisuel à l’imagerie très cinématographique. Pourtant, cette seconde saison de True Detective, se déroulant cette fois dans une grande banlieue de la Californie, parvient à dégager de belles promesses. Ce premier épisode semble de prime abord moins percutant mais tout aussi passionnant. Après un génial générique sur le titre Nevermind du grand Leonard Cohen, en forme de clin d’œil graphique à celui de la première saison, l’enquête démarre sur la découverte du corps d’un politicien corrompu. Cette affaire va ouvrir une boîte de Pandore pleine de corruption politiques et financières. Dans une atmosphère nocturne et urbaine, ce premier aperçu de 50 minutes offre surtout aux téléspectateurs la possibilité de faire connaissance avec les différents protagonistes, comme les officiers de police Ray Velcoro (Colin Farrell), Ani Bezzerides (Rachel McAdams) et Paul Woodrugh (Taylor Kitsch), chargés de l’enquête. Mais aussi Frank Semyon (Vince Vaughn), un chef d’entreprise d’une société de transports en commun doublé du chef de la mafia locale. Des personnages qui semblent autant hantés par un passé trouble et douloureux que les deux flics de la Saison 1. Sans apparaître aussi forte que la précédente, cette saison 2 réserve ainsi de belles promesses, habitée par une noirceur mélancolique, marque de fabrique des univers fictionnels de son créateur. Cary Fukunaga a laissé ici la caméra à Justin Lin (Fast & Furious 5 et 6). Point ou très peu d’action dans ce premier épisode, mais une réelle atmosphère néo-noire avec des personnages complexes et une intrigue qui donne rapidement envie de découvrir la totalité des huit épisodes.
La soirée s’est terminée avec la présentation de la première saison de la nouvelle série américaine The Brink, centrée sur les conflits gouvernementaux à l’aube d’une Troisième Guerre mondiale qu’il faut à tout prix arrêter. Et pour ce faire, rien de tel que de compter sur un trio de bras cassés. L’épisode-pilote s’ouvre ainsi sur Walter Larson, un ministre des Affaires Etrangères davantage porté sur le sexe et la boisson que sur ses responsabilités, superbement incarné par Tim Robbins. On se concentre ensuite sur le pilote de chasse Zeke Tilson (Pablo Schreiber) qui aime planer dans tous les sens du terme, et Alex Talbot, campé par l’inénarrable Jack Black, un fonctionnaire de l’ambassade des Etats-Unis envoyé à Islamabad. Il se révèle gaffeur et totalement incompétent dans son domaine. Cette série de HBO, créée par le scénariste et producteur Roberto Benabib (Ally McBeal) et le réalisateur Jay Roach (Austin Power, Game Change), adopte le ton satirique qui fonctionne complètement.
Ainsi, ces trois nouvelles créations originales HBO parviennent à montrer de plus belle la vivacité de la fiction télévisuelle, alors que la production cinématographique ne cesse de s’appauvrir, artistiquement parlant, en livrant des remakes sans âmes, issus des succès hollywoodiens des années 1980-90.
Trailer de Ballers
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Trailer de True Detective (saison 2)
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Trailer de The Brink
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