Un vieil illusionniste sur le déclin, entre la fin de l’âge d’or du music-hall et le début du rock’n’roll, fait la rencontre d’une jeune fille qui va changer sa vie à jamais…

L'Illusionniste de Sylvain Chomet

Sylvain Chomet fait partie de ces (trop) rares artistes tel Hayao Miyazaki, qui s’attèlent à produire des chefs-d’œuvre animés cousus main au beau milieu de la vague déferlante 3D relief. Sept ans après son travail graphique prodigieux sur Les Triplettes de Belleville (cité à l’Oscar du Meilleur film d’animation et de la Meilleure chanson en 2003), ce faiseur de rêves en 2D, fan des Aristochats et des 101 Dalmatiens, revient avec une histoire attendrissante, d’après un scénario inachevé de Jacques Tati, écrit entre 1956 et 1959.

L’art de ces deux artistes ne pouvait que se rencontrer, tant leurs points communs sont légion, par leur regard sur la vie, les personnages qu’ils créent, les situations burlesques et, l’absence de dialogues qui laisse vivre les émotions par les images et la gestuelle. De cette union est née une perle animée. Mais Chomet nous dévoilait déjà son intérêt pour Tatischeff en incrustant un passage de Jour de fête dans la télévision des Triplettes.

Pourtant, en adaptant un script de cet immense artiste comique, dont l’univers cinématographique est profondément marqué, Chomet aurait pu être gommé ou trahir les intentions de départ (Tati jugeant à l’époque l’Illusionniste comme trop sérieux et trop proche de lui a préféré réaliser Playtime, qui fut sa chute financière). Mais il n’en est rien. Bien au contraire. Ce second film animé – en chantier depuis plus de quatre ans – se dévide à nos yeux comme une pelote de laine vierge. On retrouve Tati sous les traits de l’illusionniste : un grand dégingandé, le pantalon trop court, au regard bienveillant et interrogatif, tentant de redonner une existence à la magie – autrefois son gagne pain – dans une époque désormais vouée à la folie du rock’n’roll.

L'illusionniste de Sylvain Chomet

On ressent le profond respect du cinéaste pour Tati, aussi bien dans les personnages que dans le style visuel. Chomet réussit à lui rendre un brillant hommage – poussant son personnage animé à rencontrer son reflet réel à l’écran extrait de Mon Oncle – sans jamais tomber dans une caricature quelconque de Monsieur Hulot. Tel un jongleur, le cinéaste adapte ses talents, se fond dans le décor et joue avec les techniques de réalisation chères à Tati, favorisant les plans larges aux gros plans, tout en s’appropriant le récit narratif, transporté à Edimbourg (au lieu de Prague, initialement prévu par le scénario).

La rencontre avec Alice – jeune fille éblouie par les tours de passe-passe – va raviver une flamme familiale jadis éteinte. Avec cette relation père/fille aux allures de contes de fées et ce récit sur le temps qui passe, placé à une époque charnière, dont certains artistes ne se sont jamais relevés, Chomet délivre au spectateur une œuvre visuelle à la fois touchante et douceâtre, nostalgique et mélancolique.

Sortie en salles : 16 juin 2010

Commentaires

A la Une

Le calendrier festif de l’épouvante en dix films

Halloween, Krampus, Carrie, Les Dents de la Mer, Serial Mother… Ces films ont un point commun. Tous célèbrent des moments… Lire la suite >>

Jason Bourne : Un nouveau film en préparation pour la saga d’espionnage culte 

Si la présence de Matt Damon est incertaine, le réalisateur Edward Berger, connu pour À l’Ouest rien de nouveau, serait… Lire la suite >>

S.O.S. Fantômes – La Menace de Glace : Première bande-annonce pour le nouvel opus de la franchise culte

Ce nouveau film réalisé par Gil Kenan mettra à nouveau en scène les personnages du film original et les nouveaux… Lire la suite >>

Veteran : Michael Mann prépare un remake du film coréen à succès

Le réalisateur de Heat s’intéresse à un remake du thriller de Ryoo Seung-wan, cinquième plus gros succès local en Corée… Lire la suite >>

They Follow : Près de dix ans plus tard, la suite d’It Follows est enfin annoncée

Le réalisateur américain David Robert Mitchell reviendra derrière la caméra pour ce second opus, titré They Follow, et toujours en… Lire la suite >>

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 HUNGER GAMES : LA BALLADE DU SERPENT ET DE L'OISEAU... 613 191 1 613 191
2 LE GARCON ET LE HERON 211 402 3 1 230 940
3 L'ABBE PIERRE - UNE VIE DE COMBATS 194 933 2 545 497
4 THE MARVELS 183 845 2 552 852
5 FIVE NIGHTS AT FREDDY'S 174 414 2 668 407
6 3 JOURS MAX 116 797 4 1 732 373
7 COMME PAR MAGIE 101 739 1 101 739
8 ET LA FETE CONTINUE ! 78 090 1 78 090
9 SECOND TOUR 73 953 4 938 758
10 KILLERS OF THE FLOWER MOON 68 770 5 1 214 779

Source: CBO Box office

Nos Podcasts