Ce mercredi 8 septembre, jour des enfants, les organisateurs du festival ont concocté un programme riche en ecstasy et en placement de produits à volonté avec deux premiers longs-métrages : The Holy Rollers (Jewish Connection) et The Joneses (La famille Jones). Chroniques
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Holy Rollers : des hassidim dealers de drogue
Kevin Asch était présent au festival pour la projection de son premier long-métrage, Holy Rollers (Jewish Connection), écrit par Antonio Macia. Danny Abeckaser – producteur et acteur dans le film – ainsi que le cinéaste placent l’intrigue au cœur de la communauté hassidim en se penchant sur le fait divers qui a eu lieu à la fin des années 90, où une poignée de juifs orthodoxes recrutés à leur insu, ont acheminé d’Amsterdam à New York un million de pilules d’ecstasy. Incroyable mais vrai ! Au centre de cette histoire, Sam, jeune juif religieux de 20 ans va se trouver devant un choix cornélien : la foi et un avenir tout tracé ou l’appât de l’argent facile dans le monde extérieur. La mise en scène reste classique. En revanche, dommage que Asch n’ait pas approfondi l’opposition entre ces deux univers, en s’arrêtant plus sur ce monde du silence, de l’étude et de la foi, pour ainsi placer le protagoniste au centre de questionnements sur les conséquences morales et spirituelles éventuelles de ses actes. Jesse Eiseinberg, remarqué dans Les Bergman se séparent, Bienvenue à Zombieland et qui fera l’affiche du très attendu The Social Network de David Fincher, tient le rôle principal et se lance dans le trafic de drogue aux côtés de Justin Bartha (le jeune marié dans The Hangover). Holy Rollers a été également projeté en première mondiale à Sundance où il était en compétition officielle. Holy Rollers en salles en février 2011 (voir le trailer).
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The Joneses : original mais plombé par la romance
Derrick Borte est venu présenter son premier long-métrage, The Joneses (La Famille Jones), qui fut également projeté en avant-première au Festival du Film International de Toronto en 2009. Le cinéaste, issu de la publicité, réalise une comédie loufoque bien ancrée dans son époque sur des méthodes innovantes de marketing intrusif via une famille modèle, conçue de toute pièce par une firme, et qui emménage dans une banlieue chic. Avec Demi Moore (sur le tournage du remake US de LOL) et David Duchovny (Californication) à la tête de cette famille, ce concept doublement vendeur devrait rapporter des bénéfices substantiels au big boss, incarné par Lauren Hutton (American Gigolo). Derrick Borte signe un scénario original qui a l’ambition de dépeindre l’American way of life en posant un regard critique sur le consumérisme. Malheureusement, il traite son sujet et ses personnages en surface, avec une réalisation conventionnelle, plaçant en premier plan une romance trop guimauve qui fait perdre au film sa ligne directrice et son étincelle satirique. The Joneses a le mérite d’apporter un peu de légèreté dans cette compétition où sont abordés des sujets à dominante dramatique. The Joneses (La famille Jones) en salles le 17 novembre 2010 (voir le trailer)
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