Le réalisateur et photographe américain Larry Clark s’expose au Musée d’Art Moderne à Paris du 8 octobre 2010 au 2 janvier 2011. Cette première rétrospective, jugée trop explicite, sera interdite aux moins de 18 ans.
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Habitué et nourrisseur des commissions depuis des années au travers de sa filmographie, le réalisateur et photographe américain Larry Clark – 67 ans, originaire de Tulsa dans l’état de l’Oklahoma – est passé une nouvelle fois sous le couperet de la censure. L’exposition Kiss the past hello, dédiée à ses photographies, du 8 octobre 2010 au 2 janvier 2011, retraçant 50 années de création à travers plus de 200 tirages d’origine sur fond de sexe, de drogue et de violence, sera interdite aux mineurs au Musée d’Art Moderne à Paris.
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Tout comme son œuvre cinématographique, l’univers photographique de Clark reste résolument tourné vers les dérives et la déchéance de l’adolescence embourbée dans l’Amérique profonde. Kids (censuré aux Etats-Unis) suit un ado en recherche de jeunes femmes vierges à New York, afin de pouvoir avoir des relations sexuelles non protégées sans risque, Ken Park expose une jeunesse américaine de classe moyenne trompant son ennui avec du sexe, de la violence et de la perversion (interdit d’abord aux moins de 16 ans en France, il écopa du sceau 18 le privant de diffusion en télévision) et Bully, tiré de faits réels sur le meurtre d’un adolescent par ses amis, sont à l’évidence des « constats d’impuissance sur la descente aux enfers des teenagers américains ».
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Cette décision, certes rarissime dans les musées, va encore priver les adolescents – cœur de cible – de l’accès au travail talentueux de Larry Clark. Cette interdiction est le signe distinctif d’une époque qui souffre des faits divers de pédophilie… « Selon Fabrice Hergott – directeur du Musée d’Art Moderne – le service juridique de la Ville de Paris a brandi la loi de mars 2007 sur la protection de l’enfance », a révélé Le Monde. Pour l’adjoint à la Culture, l’exposition présente « un risque de conflit avéré » de plaintes ou de réactions des autorités religieuses. Le catalogue de l’exposition sera, en revanche, édité à Londres, sans censure.
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Le Musée d’Art Moderne présentera des clichés noir et blanc, des portraits de nouveaux-nés et d’animaux réalisés par sa mère photographe dont il était l’assistant, des images mythiques de Tulsa (1971) et Teenage lust (1983), des grands formats en couleur de la série Los Angeles 2003-2010 ainsi que The Perfect Childhood (1993) et punk Picasso (2003), issus de la culture de la rue et du rock. Mais également des séries de clichés des années 1990 et 2000 dans lesquels Clark révèle le quotidien d’adolescents – des skateboarders de New York au ghetto latino de Los Angeles – en quête d’eux-mêmes, expérimentant drogues, sexe et armes à feu.
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Autour de l’exposition : Rencontre avec Larry Clark le 8 octobre au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris / Rétrospective des films de Larry Clark en sa présence à la Cinémathèque française, du 8 au 11 octobre / Leçon de cinéma le 9 octobre.
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Toute l’info : Musée d’Art Moderne de Paris
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