Parti pour une randonnée en solitaire dans les gorges de l’Utah, Aron Ralston, jeune alpiniste expérimenté, se retrouve bloqué au fond d’un canyon isolé lorsqu’un rocher s’éboule, lui emprisonnant le bras. Pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, il est en proie à des hallucinations avec pour seule compagnie le souvenir des siens. 
Cinq jours plus tard, comprenant que les secours n’arriveront pas, il va devoir prendre la plus grave décision de son existence…

.

.

Le synopsis et la bande-annonce laissaient présager le meilleur. Le réalisateur britannique oscarisé de Slumdog Millionaire accomplit ici une très belle réussite cinématographique sur la plus extraordinaire des thématiques : la survivance. Adapté de l’œuvre autobiographique d’Aron Ralston, Plus fort qu’un roc (Between a Rock and a Hard Place) parue en France en 2005 aux Editions Michel Lafon, 127 Heures retrace l’histoire vraie de cet alpiniste âgé de 27 ans le 26 avril 2003, qui lors d’une randonnée en solitaire dans les gorges de l’Utah, est resté coincé pendant cinq jours au fond d’un canyon, le bras bloqué sous un rocher, avec pour seul espoir de survie, s’amputer lui-même le bras avec un canif.

.

Après le bourdonnement incessant de la grande ville de Mumbaï, Danny Boyle plonge cette fois en plein cœur de l’espace infini, silencieux et rocailleux des grands canyons avec un défi scénaristique de taille ; mettre en scène un unique personnage à l’écran, immobilisé dans un espace exigu. Un principe qui renvoie à l’œuvre conceptuelle Buried de Rodrigo Cortés ou encore au survival d’aventure Seul au Monde de Robert Zemeckis, adaptation revue et corrigée de Robinson Crusoe, avec Tom Hanks comme seul acteur devant la caméra.

.

.

A l’instar de La Plage, le cinéaste nous fait découvrir – grâce à de superbes travellings – les magnifiques paysages désertiques que ce jeune risque-tout shooté à l’adrénaline, traverse sur son mountain bike. Mais 127 Heures invite avant tout le spectateur à s’interroger sur le facteur humain et sa capacité à parvenir à faire un tel choix pour rester en vie, face à une situation ultime et désespérée. Adepte des expériences visuelles, Boyle nous transporte alors dans une aventure humaine percutante pour nous faire vivre et ressentir pleinement les instants les plus ultimes du personnage via ses soliloques enregistrés face caméra vidéo, ses hallucinations, ses flashbacks et son imagination devenue son unique espace de liberté. Le cinéaste enchaîne ainsi les différentes prises de vues et cadrages au plus près de l’acteur utilisant triptyque, gros plans, mouvements en steadicam, effets caméras vidéo…

.

Aron Ralston

.

Grâce au jeu magistral de James Franco – plongé dans les conditions les plus éprouvantes – qui transmet toute la puissance physique et mentale du caractère invulnérable et jusqu’au-boutiste d’Aron Ralston, le film garde une tension et une dynamique permanentes. Avec peu d’eau et peu de nourriture, les heures défilent sur sa montre jusqu’à l’instant fatidique. Entouré de deux directeurs de la photo avec lesquels il a travaillé respectivement sur 28 semaines plus tard et sur Slumdog Millionaire, Boyle magnifie son film, empreint de lumière d’une grande intensité, de rayons de soleil et des couleurs chaudes de la roche rouge, du ciel et des eaux bleu turquoise. Il réussit avec toute l’ingéniosité qui caractérise sa filmographie et avec une réalisation toujours énergique, à suivre de manière totalement introspective l’évolution de ce jeune homme hors du commun, confronté à sa propre mort coincé dans cette faille qui devient alors sienne.

.

.

Ce récit saisissant coécrit avec Simon Beaufoy, gratifié de l’Oscar du Meilleur Scénario pour Slumdog Millionaire, s’allie harmonieusement avec la bande son atmosphérique pêchue et entraînante, signée A.R Rahman, également oscarisé Meilleure Musique et Meilleure Chanson pour Slumdog Millionaire. Le score récurrent intitulé Libérationen écoute sur Deezer ici – exprime toute l’endurance et la force de ce personnage. 127 Heures est un témoignage visuel coup de poing, un véritable combat pour la vie d’un jeune passionné qui repousse sans cesse les limites, en prenant la décision – totalement acculé – de s’amputer pour continuer à vivre…

.

.

‘127 Heures’ de Danny Boyle en salles le 23 février 2011

.

.

.

Articles sur le même thème

  1. James Franco et Anne Hathaway animeront la 83e cérémonie des Oscars
  2. 127 Hours de Danny Boyle : nouveau trailer

.

Commentaires

A la Une

A complete unknown : Timothée Chalamet devient l’icône folk Bob Dylan dans ce premier trailer

Dans ces premières images, James Mangold nous entraîne dans les années 60 pour découvrir l’ascension de Bob Dylan, figure centrale… Lire la suite >>

Joker – Folie à deux : un nouveau trailer déjanté

La nouvelle bande-annonce du Joker : Folie à deux a déjà dépassé les millions de vues en moins de 24… Lire la suite >>

Michael Mann lance un site dédié au processus de création de tous ses films

The Michael Mann Archives a été lancé le 16 juillet dernier, et le premier film accessible aux abonnés est aussi… Lire la suite >>

Spermageddon : un film d’animation norvégien prometteur

Originals Factory a acquis les droits de distribution en France de cette comédie musicale animée autour du sexe, qui sera… Lire la suite >>

The Substance : le film de body horror avec Demi Moore se dévoile dans un teaser intriguant

Le nouveau film de Coralie Fargeat verra s’affronter Demi Moore et Margaret Qualley autour de cette fameuse substance.    … Lire la suite >>

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 LE COMTE DE MONTE-CRISTO 992 295 4 4 531 945
2 MOI, MOCHE ET MECHANT 4 785 787 2 2 185 956
3 VICE-VERSA 2 575 629 5 6 872 252
4 TWISTERS 290 884 1 290 884
5 UN P'TIT TRUC EN PLUS 255 666 12 8 388 607
6 LE LARBIN 114 953 1 114 953
7 SANS UN BRUIT : JOUR 1 64 880 4 805 262
8 LONGLEGS 47 710 2 117 561
9 HORIZON : UNE SAGA AMERICAINE, CHAPITRE 1 46 839 3 239 854
10 SANTOSH 43 680 1 43 680

Source: CBO Box office

Nos Podcasts