Larry Crowne : critique

Publié par Nathalie Dassa le 3 juillet 2011

Fraîchement licencié d’un poste qu’il occupait depuis des années, Larry Crowne décide de s’inscrire à l’Université pour reprendre ses études. Ce changement de vie professionnelle prend une tournure plus personnelle lorsqu’il tombe sous le charme de son professeur d’expression orale, Mme Tainot. Belle, cynique, désabusée par le niveau affligeant de ses étudiants et déçue par son mariage, elle est également à un tournant de sa vie… Auront-ils droit à une seconde chance ?

 

♥♥♥

 

Après la comédie musicale That Thing you Do en 1996, dont l’histoire suivait un batteur remplaçant qui propulse un groupe de rock vers la gloire, Tom Hanks passe pour la seconde fois derrière la caméra. Il écrit, réalise, produit et tient cette fois le rôle-titre en choisissant de retrouver ses amis Julia Roberts après La Guerre selon Charlie Wilson et Bryan Cranston après That Thing you Do. Larry Crowne est une comédie romantique fraîche, légère, doucereuse et pleine d’humour qui flirte avec les codes du conte de fées, tout en étant guidée par un souci de sérieux contemporain lié à la crise financière de 2008 et à la récession.

 

Larry Crowne est un ancien militaire de la Navy âgé de 50 ans, licencié par les dirigeants d’un supermarché Umart au motif que leur employé, pourtant affable, consciencieux et dévoué depuis des années, ne pourra plus progresser car il n’a pas suivi un cursus universitaire. Divorcé avec un prêt conséquent sur sa maison et une voiture chère en essence, il prend la décision de retourner sur les bancs de l’école, d’investir sur un scooter et de reprendre ses études sur les conseils d’un couple d’amis, voisins et brocanteurs, incarnés par Cédric the Entertainer (Be Cool) et Taraji P. Henson (Benjamin Button). C’est alors qu’il fait la connaissance de deux femmes qui vont bouleverser sa vie et les leurs : Talia, jeune étudiante, belle et pleine de vie et leader d’un groupe d’exclus qui roulent en scooter, va établir une relation d’amitié/flirt ambiguë en relookant radicalement son physique et redécorant son intérieur, et Mercedes Tainot, son professeur d’expression orale, incarnée par la pétillante et sexy Julia Roberts, dont il va tomber amoureux. Mariée à un écrivain publié à compte d’auteur (Bryan Cranston) qui occupe son temps à regarder les sites porno, elle noie dans l’alcool ses désillusions et son cynisme sur son métier et sa vie pour ne pas avoir à assumer son mariage en déclin.

 

 

Larry Crowne raconte ainsi l’histoire d’une seconde chance, celle de pouvoir reconstruire une vie conforme aux attentes d’un individu en quête d’un meilleur avenir dans sa réinvention personnelle pour être enfin reconnu à sa juste valeur. Si Tom Hanks et sa scénariste gréco-canadienne Nia Vardalos (Mariage à la grecque) donnent à ce récit une vision très édulcorée du contrecoup psychologique de ce personnage, avec des scènes parfois trop mielleuses et guimauve, ils posent néanmoins un regard touchant et attachant sur les rejetés et marginaux de l’Amérique, en se dégageant d’un propos dramatique. Optimistes et sans cesse en mouvement et en action, tous les personnages sont dans la construction et la concrétisation de leur avenir.

 

 

Si le duo Julia Roberts/Tom Hanks fonctionne bien, les jeux de l’actrice et de Bryan Cranston – qui, pour le rôle s’est fait une cure de jouvence pour lui faire face – renvoient respectivement au naturel de Pretty Woman et au côté barré de Hal dans Malcom, et ajoutent au charme de cette déconnexion du couple. Pour cette seconde réalisation Tom Hanks filme son sujet, en réflexion depuis longtemps, de manière convaincante et dynamique via des split-screen, des plans fixes, au travers d’un judas ou encore derrière le phare arrière d’une voiture, avec des répliques plutôt cocasses, le tout rythmé par une bande son composée par James Newton Howard (Pretty Woman, La Guerre selon Charlie Wilson).

 

 

‘Larry Crowne’ de Tom Hanks en salles 6 juillet 2011, avec Tom Hanks, Julia Roberts, Bryan Cranston, Pam Grier, George Takei, Gugu Mbatha-Raw, Wilmer Valderrama. Scénario : Tom Hanks, Nia Vardalos. Production : Tom Hanks, Gary Goetzman. Production Exécutive : Philippe Rousselet. Musique : Jmaes Newton Howard. Costumes : Albert Wolsky. Décors : Victor Kempster. Distribution : SND. Durée : 1h39.
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