Parce qu’il achète la maquette d’un bateau appelé la Licorne, Tintin, un jeune reporter, se retrouve entraîné dans une fantastique aventure à la recherche d’un fabuleux secret. En enquêtant sur une énigme vieille de plusieurs siècles, il contrarie les plans d’Ivan Ivanovitch Sakharine, un homme diabolique convaincu que Tintin a volé un trésor en rapport avec un pirate nommé Rackham le Rouge. Avec l’aide de Milou, son fidèle petit chien blanc, du capitaine Haddock,un vieux loup de mer au mauvais caractère, et de deux policiers maladroits, Dupond et Dupont, Tintin va parcourir la moitié de la planète, et essayer de se montrer plus malin et plus rapide que ses ennemis, tous lancés dans cette course au trésor à la recherche d’une épave engloutie qui semble receler la clé d’une immense fortune… et une redoutable malédiction. De la haute mer aux sables des déserts d’Afrique, Tintin et ses amis vont affronter mille obstacles, risquer leur vie, et prouver que quand on est prêt à prendre tous les risques, rien ne peut vous arrêter…
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L’un des grands rêves de Steven Spielberg a pris enfin corps à l’écran, devant une nuée de journalistes présents, ce mercredi 12 octobre au matin, à l’unique projection presse des aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne à l’UGC Normandie. Verdict. LE film le plus attendu de cette année remplit dignement ses objectifs et dépasse même nos attentes. Pour ceux qui ne sont pas spécialement des aficionados (comme moi en l’occurrence) des bandes dessinées de l’intrépide reporter belge – véritable globe trotter – créé dans l’imaginaire de George Rémi alias Hergé à la fin des années 1920, le Maître des Maîtres signe un pur chef d’œuvre d’aventures et d’action plein d’humour dans la lignée des trois premiers Indiana Jones. L’animation en 3D et performance capture, conçue par l’équipe experte Weta, est impressionnante et d’une netteté exceptionnelle, précise, détaillée, sophistiquée avec un réalisme bluffant. Les aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne est un formidable spectacle cinématographique familial et intemporel qui démarre sur les chapeaux de roue dès le générique, renvoyant aussitôt à celui d’Attrape moi si tu peux (Catch me if you Can) sur un rythme jazzy. Dès lors, Steven Spielberg, Peter Jackson et l’équipe de scénaristes Steven Moffat (Doctor Who), Edgar Wright (Shawn of the Dead) et Joe Cornish (Attack the Block) enchaînent les péripéties et les rebondissements, entrainant le public dans une narration visuelle simple, trépidante et respectueuse de l’univers d’Hergé, issu des albums Rackham le Rouge et Les Secrets de la Licorne. C’est avec beaucoup d’émotion et d’habileté que le cinéaste consacre, dans la séquence d’ouverture, un magnifique hommage à l’auteur sous forme de passation, dans une scène se déroulant sur un marché aux puces, où le spectateur découvre le créateur – qu’on ne distingue pas immédiatement – dessiner un portrait de Tintin comme il l’a toujours imaginé.
La réussite de ce premier volet tintinophile émane également de la puissance de Spielberg à savoir fondre son univers en faisant plusieurs clins d’œil, comme la scène du requin en référence aux Dents de la Mer ou encore à celle incroyable du duel des grues entre le Capitaine Haddock et le diabolique Sakharine, qui renvoie à Star Wars et à son amitié avec George Lucas. Car rappelons que ces deux génies se sont régulièrement fait des clins d’œil dans leur filmographie respective. Quant à la dramatisation des personnages, Tintin – avec toute l’admiration que lui porte le cinéaste –, joué par Jamie Bell, reste fidèle à ce qu’on connaît de ce jeune héros à la mèche rebelle, volontaire et plein de fougue, accompagné de son fidèle fox-terrier Milou, qui dénoue les mystères sur la base de quelques indices. On retrouve également les détectives Dupond et Dupont (Simon Pegg et Edgar Wright) et leurs maladresses, mais deux autres protagonistes principaux sont particulièrement bien caractérisés. Le Capitaine Haddock – vieux loup de mer bourru avec ses expressions colorées et inventives et son amour pour le whisky – devient ici dans sa quête aux souvenirs, un véritable personnage dramatique qui gagne en profondeur grâce à l’expertise du jeu contrasté d’Andy Serkis. Et Ivan Ivanovitch Sakharine – dont les traits ne sont pas sans rappeler un certain cinéaste bien connu de tous – qui devient ici, interprété par Daniel Craig, un descendant de Rackam le Rouge et parfait antagoniste de prestige, puissant et retors.
A l’arrivée, entre les prouesses technologiques de Weta, la conception visuelle des personnages, les décors intérieurs (cargo, appartement de Tintin) et les paysages exotiques, panoramiques et vertigineux à couper le souffle (mer, désert, ville, bled…) et la bande son classico-jazzy stimulante et immersive de l’iconique John Williams, ce premier volet augure ce que l’on pressent depuis un certain temps déjà. A l’instar de George Lucas, James Cameron ou encore du petit ‘nouveau’ JJ Abrams, l’alliance de ces deux génies du cinéma contemporain – Spielberg et Jackson – confirme avec Les aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne que nous sommes à l’aune de l’ère où le virtuel et le réel se confondront tellement au point de ne plus pouvoir distinguer le vrai du faux.
‘Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne’ de Steven Spielberg en salles le 26 octobre, avec les voix et les corps d’Andy Serkis, Jamie Bell, Daniel Craig, Nick Frost, Simon Pegg, Toby Jones, Mackenzie Crook, Daniel Mays, Gad Elmaleh, Joey Starr. Scénario : Steven Moffat, Edgar Wright, Joe Cornish d’après l’oeuvre de Hergé. Production : Peter Jackson, Steven Spielberg, Kathleen Kennedy. Musique : John Williams. Montage : Michael Kahn. Superviseur Effets Visuels : Joe Letteri, Scott E. Anderson. Superviseur Animation : Jamie Beard. Distribution : Sony Pictures. Durée : 1h47.
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