La musique et le cinéma est l’une des plus belles histoires durables ! Deux expositions se tiendront d’ailleurs en parallèle dans la capitale parisienne. Si on vous avait parlé de la première édition du festival de Jazz au Cinéma, qui se déroulera du 12 au 14 avril dans tout le réseau MK2, l’exposition/événement Musique & Cinéma : le mariage du siècle ? démarre dès demain, à savoir du 19 mars au 18 août 2013 à La Cité de la Musique. Nous avons eu le privilège ici de pouvoir la découvrir en avant-première lors d’une visite privée en compagnie du commissaire de l’exposition N.T. Binh, à l’origine de l’idée et de sa conception impressionnante sur deux étages.
Le public pourra apprendre au cours de cette exposition, riche, ludique et interactive, mise en valeur par la scénographie superbe et créative de Clémence Farell, l’histoire détaillée de la bande originale et son rôle au cinéma sur plus d’un siècle – du muet au parlant – à travers toutes les étapes de la fabrication d’un film : du scénario jusqu’à la postproduction. L’exposition prend vie au rez-de-chaussée, comme sur un plateau de cinéma où les différentes thématiques sont présentées avec des extraits de films et de musiques, des témoignages de compositeurs et de cinéastes, des documents musicaux (partitions originales, manuscrits de compositeurs, dessins et storyboards), des photos, des affiches ou encore des instruments emblématiques…
Après ce premier parcours, on poursuit vers un espace dédié à l’écoute de bandes originales mythiques. Grâce à l’interactivité, le visiteur a la possibilité de participer à la création d’une bande sonore de Sur mes lèvres, Gainsbourg : vie héroïque et Mesrine : l’instinct de Mort. Il pourra remplacer « une musique existante par une autre qui avait été rejetée par le cinéaste, en supprimant la musique, ou au contraire, en ne laissant qu’elle et en éliminant tous les autres sons ». La visite se termine dans la grande salle de projection dotée de trois écrans où est diffusée une vingtaine d’extraits de scores mythiques d’une minute environ chacun, des plus grands classiques du cinéma (Lawrence d’Arabie, Les 7 Mercenaires, On connaît la chanson, Amélie Poulain…).
Les musiques les plus marquantes des plus grands films sont au rendez-vous telles 2001 : L’odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick ou encore Le Rideau Déchiré d’Alfred Hitchcock. Et le public pourra ainsi enfin écouter respectivement les partitions rejetées d’Alex North et de Bernard Herrmann par leurs cinéastes. N.T.Binh explique : « Herrmann était très attaché au symphonisme du cinéma classique. Or il y a eu une vague de musique pop avec des chansons pour faire vendre, et Hitchcock lui a demandé de changer de style pour Le rideau déchiré. Il a refusé et Hitchcock l’a viré. Herrmann ne s’en est jamais remis, il a fait une profonde dépression ».
Scindés en trois grandes parties – avant, pendant et après dans la réalisation d’un film -, les différents thèmes tournent autour de la musique comme source originelle dans un scénario, des musiciens de plateau au temps du muet, des documentaires rock comme Woodstock de Michael Wadleigh, des acteurs interprétant des chanteurs/musiciens à l’écran, du choix des musiques originales ou préexistantes, du travail sur le montage et le mixage. L’exposition s’attarde également sur les relations de tandems mythiques tels Alfred Hitchcock/Bernard Herrmann, Federico Fellini/Nino Rota, Tim Burton/Danny Elfman, Sergio Leone/Ennio Morricone, Jacques Audiard/Alexandre Desplat, Steven Spielberg/John Williams. Ce dernier a d’ailleurs eu droit à un concert hommage par le London Symphony Orchestra ce vendredi 15 mars à la salle Pleyel.
Si l’exposition fait une large place à la bande originale américaine, française et italienne, les visiteurs peuvent également découvrir les musiques des films les plus emblématiques d’Asie et d’ailleurs. Elle s’ouvre aussi à tous les courants musicaux comme les musiques du monde, le classique ou le RAP. Elle propose enfin aux visiteurs d’écouter via un juke-box jusqu’à 40 chansons de films (de As Time goes by pour Casablanca à Porque te vas pour Crias Cuervos en passant par What a feeling pour Flashdance).
Tous les passionnés de musiques de films, dont la toute première est apparue en 1908 composée par Camille Saint-Saëns pour le court-métrage L’ASSASSINAT DU DUC DE GUISE, auront ainsi le plaisir de réentendre des morceaux légendaires ou de revoir des extraits de ces films mythiques qui ont bercé des moments de notre vie.