Sortie DVD/ Roar de Noel Marshall: critique

Publié par Franck Brissard le 4 novembre 2015

Synopsis : Madeleine emmène ses enfants dans la jungle africaine pour aller voir son mari Hank, dont elle est depuis longtemps séparée. Hank est un scientifique excentrique qui s’est toujours battu pour la défense d’espèces en danger, et vit dans un ranch où, entouré de lions, tigres et panthères, il passe son temps à soigner les indigènes.

 

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Roar - jaquette

Roar – jaquette

« Le film le plus dangereux jamais réalisé » scandait l’affiche à sa sortie en 1981 et maintenant la jaquette du DVD. Les prises de vues de Roar, réalisé par Noel Marshall, ont été effectuées sur cinq années et ont nécessité un budget de 17 millions de dollars et l’aide de 150 fauves. L’histoire du tournage est d’ailleurs plus intéressante que ce drame d’aventure, même si le résultat final demeure ahurissant. Il est vrai que ce seul et unique long métrage de Noel Marshall, habituellement producteur (notamment derrière L’Exorciste), est très impressionnant : nous pouvons y découvrir le réalisateur, sa femme Tippi Hedren et sa fille Melanie Griffith, déambuler au milieu de plusieurs dizaines de lions, tigres, panthères, léopards, pumas et guépards. En 1970, l’actrice révélée par Alfred Hitchcock dans Les Oiseaux, tourne Satan’s Harvest de et avec George Montgomery qui se déroule en Afrique. Les prises de vues sont difficiles et éprouvantes, Tippi Hedren se retrouve face à un lion, ce qui provoque un tournant dans sa vie. Elle décide alors, avec son mari Noel Marshall, de tourner un film sur ce sujet, Roar, entourée de fauves dans leur milieu naturel. Ce n’est que le début d’une grande aventure qui va s’étaler sur plusieurs années. Imaginez un remake des Oiseaux avec Hedren où les volatiles seraient remplacés par des fauves ; voilà à quoi ressemble Roar. S’ils souhaitent d’abord travailler avec des animaux sauvages dressés à Hollywood, l’histoire, centrée sur une quarantaine de lions déambulant dans la même maison, obligent les comédiens et la production à avoir recours à leurs propres bestiaux. Ainsi, le couple sauve et élève des jeunes félins dans leur propriété californienne, principalement rescapés des zoos et du monde du cirque, où ils grandissent en toute liberté. Certains dorment même avec le couple.

 

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Comme la « famille » s’agrandit, Tippi Hedren achète un ranch où d’autres félidés, et même des éléphants, y sont recueillis. Le duo hypothèque leurs biens pour accomplir ce projet tourné dans leur ranch. Merveilleusement photographié par Jan de Bont, Roar est une Å“uvre unique. Un carton d’introduction indique que l’écriture et la réalisation reviennent de droit aux animaux non dressés et en totale liberté devant la caméra. Le nom des fauves apparaît au générique à l’instar du reste du casting humain, essentiellement constitué de la famille Marshall. Rétrospectivement, Roar apparaît comme étant un immense et dangereux caprice. Entre les morsures (38 points de suture à la tête pour Hedren, 50 pour Mélanie Griffith), les blessures diverses et les fractures (Hedren se casse une jambe en tombant d’un éléphant), plus de 70 accidents de tournage sont recensés, y compris Jan de Bont scalpé par un fauve lui valant 120 points de suture au cuir chevelu.

 

Noel Marshall souhaite tourner cette fiction comme un documentaire et s’en remet totalement à ses compagnons poilus imprévisibles. Chaque séquence est donc improvisée, cela se ressent fortement. Si certaines scènes, filmées à l’aide de quatre voire huit caméras, s’étirent parfois en longueur, d’autres ont l’air particulièrement découses avec un montage très cut. Le tournage connaît ensuite d’autres difficultés, notamment un incendie qui ravage une partie du ranch, ainsi qu’une inondation suite à la rupture d’un barrage. Celui-ci détruit les décors et tue malheureusement plusieurs lions. Les années passent, les millions de dollars s’envolent. Mais persuadés du succès de Roar, Hedren et Marshall parviennent à boucler le tournage en 1980. Cette production insensée sort enfin sur les écrans l’année suivante, à l’exception des Etats-Unis en raison d’une brouille financière avec les distributeurs américains. C’est un échec commercial cuisant, probablement l’un des plus importants de l’industrie cinématographique ; Roar ne rapporte que 2 millions alors qu’il en a coûté 17. Aujourd’hui, ce drame d’aventure est devenu un véritable objet de curiosité, une folie impensable à concrétiser. Si l’histoire est prétexte à valoriser les animaux alors que les acteurs se débattent souvent face caméra pour éviter de se faire dévorer et lacérer, l’investissement de l’équipe est de tous les instants. Les passionnés des fauves en auront donc ici pour leur argent.

 

 

 

Roar de Noel Marshall

Roar de Noel Marshall

TEST DVD : Hélas, aucun supplément disponible dans cette édition ni même de bande-annonce. Rimini nous permet néanmoins de revoir Roar dans un nouveau master Haute Définition. Le menu principal propose de visionner le film dans sa version française de 84 minutes ou dans sa version originale de 90 minutes. Dans les deux cas, la copie est vraiment bien nettoyée et dépourvue de scories. Si quelques fourmillements et décrochages sur les fondus enchaînés subsistent, la stabilité est de mise, les couleurs sont éclatantes, le grain respecté et le cadre large bien détaillé. Du point de vue acoustique, la piste française s’en sort étonnamment mieux avec des dialogues plus aérés et un coffre plus puissant. La version anglaise est propre, mais certains échanges demeurent aléatoires et le volume tend à varier au cours d’une même séquence.

 

 

 

  • ROAR écrit et réalisé par Noel Marshall, disponible en DVD depuis le 20 octobre 2015.
  • Avec : Tippi Hedren, Noel Marshall, Melanie Griffith, John Marshall, Jerry Marshall, Kyalo Mativo, Frank Tom, Rick Glassey…
  • Production : Tippi Hedren, Noel Marshall
  • Photographie : Jan de Bont
  • Montage : Jan de Bont, Jerry Marshall
  • Décors : Joel Marshall
  • Costumes : Rita Riggs
  • Musique : Dominic Frontiere, Terrence P. Minogue
  • Editeur : Rimini Editions
  • Tarif : 14,99 €
  • Durée : 1h33
  • Date de sortie initiale : 12 novembre 1981 (Australie)

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