Synopsis : Corée. Années 1930, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche Japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l’aide d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d’autres plans pour Hideko…

 

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Mademoiselle de Park Chan-wook - affiche

Mademoiselle de Park Chan-wook – affiche

Après Thirst, Ceci est mon sang (Prix du Jury, 2009) et le perturbant thriller néogothique Old Boy (Grand Prix, 2004), Park Chan-wook revient en compétition au festival de Cannes. Le cinéaste talentueux de la nouvelle vague du cinéma sud-coréen offre aujourd’hui un thriller érotique, inspiré du roman Du Bout des Doigts de la Britannique Sarah Waters. Si ce dernier se situait à l’époque victorienne, il est transposé ici durant la colonisation japonaise des années 1930. Mademoiselle procure un sentiment mitigé, qui reste néanmoins positif. Manipulation, perversion, vengeance, inceste, duperie, sadomasochisme et critique sociale, les grandes obsessions de Park chan-wook sont à nouveau explorées. Si on se laisse rapidement et aisément transporter par la mise en scène toujours méticuleuse, appliquée et tournoyante, le cinéaste de Stoker ne propose finalement rien de vraiment nouveau. Les rebondissements et autres retournements de situations, quand ils ne sont pas prévisibles, ne surprennent que très rarement. À la fois film puzzle et Å“uvre primale, Mademoiselle se construit de la même manière que ses prédécesseurs dans cette histoire d’amour triangulaire ; Park Chan-wook s’amuse toujours autant à manipuler son audience. La noirceur est donc toujours aussi présente, avec cependant davantage d’humour, mais le déroulement de l’intrigue, scindé en trois parties sous différents points de vue, perd quelque peu en profondeur et en intensité au fil des révélations successives. Pourtant, l’éveil à la féminité, exerçant un pouvoir émancipateur et salvateur à travers cette romance saphique entre une servante (Kim Tae-Ri) et une riche héritière japonaise (Kim Min-Hee) est bien développé et mis en valeur. Le cinéaste et son coscénariste parviennent à insuffler encore une fois une belle attractivité émotionnelle, même si les personnages manquent parfois de caractérisation. Mais Mademoiselle tire surtout son épingle du jeu visuellement : les costumes, les décors et la photographie, magnifiée par son chef opérateur habituel, dégagent toujours autant cette beauté esthétique et artistique intrinsèque. Certains plans extérieurs sont d’ailleurs souvent picturaux. Le tout gagne une certaine envolée grâce à la musique envoûtante et entêtante de son compositeur attitré. Park Chan-wook ne se réinvente donc pas dans cet exercice de subterfuge et de transgression, mais il confirme ici sa maitrise des éléments sonores et visuels qu’il parvient toujours à distiller dans une atmosphère raffinée et dérangeante.

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  • MADEMOISELLE (The Handmaiden / Agassi) réalisé par Park Chan-wook en salles le 5 octobre 2016.
  • Avec : Kim Min-hee, Kim Tae-ri, Ha-jung-woo, Cho Jin-woong…
  • Scénario : Chung Seo-kuyng, Park Chan-wook
  • Production : Park Chan-wook, syd Lim
  • Photographie : Chung Chung-hoon
  • Montage : Kim Sang-bum, Kim Jae-bum
  • Décors : Ruy Seong-hee
  • Costumes : Cho- Sang-Kyung
  • Distribution : The Jokers / BAC Films
  • Durée : 2h25

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