Synopsis : Pour échapper à la violence de sa mère et sauver sa jeune sœur d’une existence sans avenir, Rocky est prête à tout. Avec ses amis Alex et Money, elle a déjà commis quelques cambriolages, mais rien qui leur rapporte assez pour enfin quitter Détroit. Lorsque le trio entend parler d’un aveugle qui vit en solitaire et garde chez lui une petite fortune, ils préparent ce qu’ils pensent être leur ultime coup. Mais leur victime va se révéler bien plus effrayante, et surtout bien plus dangereuse que ce à quoi ils s’attendaient…

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Don't breathe de Fede Alvarez - affiche

Don’t breathe de Fede Alvarez – affiche

Trois ans après avoir réalisé le remake d’Evil Dead, Fede Alvarez marque son retour avec un huis clos anxiogène, Don’t Breathe. Si son travail précédent révélait de vraies bonnes idées de mise en scène, il restait toutefois caché dans l’ombre du monument culte de Sam Raimi, également producteur via sa société Ghost House Pictures. C’est l’occasion pour le cinéaste uruguayen de proposer aujourd’hui une œuvre singulière, teintée de références. D’abord à Wes Craven. La trame narrative centrée sur la tentative d’un cambriolage par une bande de jeunes fait en effet écho à Le sous-sol de la peur, jusqu’à un dédoublement de l’horreur qui renvoie au style de La dernière maison sur la gauche. Décidés à dérober le butin d’un vétéran de guerre aveugle, Rocky, Alex et Money vont se rendre compte que leur victime cache un secret particulièrement terrifiant. La proie va se transformer progressivement en chasseur, déterminé à faire payer le prix de leur intrusion à ses assaillants. Interprété avec force par Stephen Lang (Avatar), le personnage aveugle apporte une réelle valeur ajoutée au scénario. Son aura et le mysticisme qui l’entoure permettent de définir une forme horrifique au visage profondément humain. L’autre point fort émane de la performance de Jane Levy, décidément redoutable dans le registre du cinéma de genre, après avoir tenu le rôle principal dans Evil Dead. Sur la base d’un pitch simple, Alvarez parvient à établir un climat de tension efficace tout en dévoilant avec justesse son espace de jeu. La caméra se balade dans les couloirs et les pièces, avec un montage qui favorise les plans-séquences au sur-découpage. Le cinéaste évite de sombrer dans la répétition des gestes en dynamisant intelligemment son récit (le silence absolu, un téléphone qui sonne, les tentatives d’évasion,…).

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Don't breathe

Don’t breathe

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Cette volonté de surprendre le spectateur ne se traduit donc pas par l’exploitation abusive de jump-scares éculés et grossiers mais plutôt par l’exploration constante du décor. Comme cette belle séquence dans le noir quasi totale, mettant à armes égales les jeunes et l’aveugle. Ce home invasion efficace continue donc de dévoiler ses atouts en lorgnant cette fois du côté de la mise en scène de David Fincher dans Panic Room, avec un clin d’oeil au Silence des Agneaux de Jonathan Demme. Le film a cependant tendance à souffrir de la lenteur de son rythme et s’essouffle. L’excellente scène faisant référence à Cujo intervient par exemple trop tardivement et ne parvient pas à redonner l’élan nécessaire au récit. Fede Alvarez propose néanmoins un projet original, sans verser dans la fable moralisatrice qui stigmatise un manichéisme bien trop souvent de rigueur. C’est dans cette logique que s’inscrit le climax particulièrement glauque du film (la découverte d’une pièce mystère). Ici, personne n’en ressort indemne et chacun reste confronter à ses vices. Après avoir tenté l’expérience mitigée du remake, le cinéaste confirme ses capacités à travers un bel exercice de style loin du formatage et du manque d’inspiration qui traduisent bon nombre de productions horrifiques actuelles.

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  • DON’T BREATHE – LA MAISON DES TÉNÈBRES (Don’t Breathe) de Fede Alvarez en salles depuis le 5 octobre 2016.
  • Avec : Stephen Lang, Jane Levy, Dylan Minnette, Daniel Zovatto, Franciska Töröcsik, Katia Bokor, Christian Zagia…
  • Scénario : Fede Alvarez, Rodo Sayagues
  • Production : Sam Raimi, Robert G. Tapert, Joseph Drake, Nathan Kahane, J.R Young
  • Photographie : Pedro Luque
  • Montage : Eric L. Beason, Louise Ford, Gardner Gould
  • Décors : Naaman Marshall
  • Costumes : Carlos Rosario
  • Son : Huba Peter Pongracz
  • Musique : Roque Baños
  • Distribution : Sony Pictures
  • Durée : 1h28

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