Jean Dujardin est au casting du prochain film de Roman Polanski sur l’affaire Dreyfus.
Jean Dujardin rejoint le casting de J’accuse (anciennement titré D) de Roman Polanski centré sur l’affaire Dreyfus. Il interprétera le rôle du Général Georges Picquart, protagoniste clé dans le dénouement de cette affaire qui bouleversa les valeurs de la Troisième République et divisa la France en deux camps, les « dreyfusards » et les « antidreyfusards ». Le projet annoncé en 2012 aura donc en vedette l’acteur oscarisé pour The Artist, mais aussi Mathieu Amalric et Olivier Gourmet dont les rôles n’ont pas encore été précisés.
Le réalisateur explique ce choix à Allociné : « Le problème du film, c’est la combinaison entre le casting et le financement. C’est un film cher et les films de cette envergure se font avec une star bankable, comme on dit vulgairement. Et les stars capables de satisfaire les financiers, je ne les vois pas dans le rôle de Picquart, qui est notre personnage principal. »
Pour mémoire, en 1894, le Capitaine Dreyfus, officier juif de l’armée française, est accusé de trahison à l’encontre de la France. Deux ans après sa condamnation à vie au bagne, Georges Picquart découvre un indice disculpant le prisonnier. Il est à son tour condamné, l’affaire est étouffée, l’opinion publique et la presse s’en mêlent et Émile Zola écrit son célèbre « J’accuse ».
Après la sortie de D’après une histoire vraie, dont les retours critiques ont été très mitigés, Roman Polanski réalise à nouveau un film en français et sur un thème qui le touche particulièrement. L’affaire Dreyfus est en effet le témoin d’un antisémitisme caché qui éclate violemment.
Né de parents polonais, Roman Polanski est en 1939, forcé de vivre dans le ghetto de Cracovie. Il échappe à la déportation, tandis que sa mère, enceinte, est déportée à Auschwitz où elle meurt. Le jeune garçon s’enfuit du ghetto et survit clandestinement grâce au marché noir et à la solidarité des personnes rencontrées sur son chemin. Il fréquente beaucoup les salles de cinéma très peu populaires à cette époque. « Je me retrouvais donc souvent dans des salles vides, à regarder des films allemands, les seuls à être projetés : des comédies stupides, des opérettes nullissimes ou des drames de propagande. Je savais que c’était nul, mais être dans la salle me plaisait » déclare-t-il à Christophe Carrière en 2013. Roman Polanski réalise en 2002 le chef-d’œuvre, Le Pianiste, drame de Seconde guerre mondiale et qui remporte sept César, trois Oscars et la Palme d’or au Festival de Cannes.
Pour J’accuse, le réalisateur traite le sujet sous un nouvel angle. Polanski a déclaré en 2012 ; «J’ai longtemps voulu faire un film sur l’Affaire Dreyfus, en traitant le sujet non comme un drame en costumes mais comme une histoire d’espionnage. De cette manière, on peut montrer son absolue pertinence par rapport à ce qui se passe dans le monde aujourd’hui – le spectacle séculaire de la chasse aux sorcières à l’encontre d’une minorité, la paranoïa sécuritaire, les tribunaux militaires secrets, les agences de renseignement hors de contrôle, les dissimulations gouvernementales et la presse enragée. »
Comme pour Le pianiste, l’histoire est adaptée d’un livre. Robert Harris, derrière L’homme de l’ombre porté à l’écran par Polanski dans The Ghost Writer, est l’auteur de l’ouvrage intitulé D, récipiendaire du prix Wlater Scott 2014 récompensant les romans de fiction historique.
J’accuse sera produit par Alain Goldman est distribué par Gaumont. Jean Dujardin, qui a officiellement annoncé un troisième OSS 117, prendra l’affiche le 26 septembre de I feel Good de Gustave Kervern et Benoît Delépine.
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Camélia Benamrane-Benlembarek