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Martin Scorsese poursuit sa lutte ardue avec la World Cinema Foundation, qui a pour vocation de sauvegarder le patrimoine cinématographique mondial dans les pays en voie d’émergence.
Chaque année, Martin Scorsese profite du Festival de Cannes pour présenter les avancées conséquentes de la World Cinema Foundation depuis sa création en 2007. Ces dernières années, les films se détériorent et de nouvelles problématiques viennent avec les questions de technologie. Cette association, à but non lucratif, arbore sa troisième année sous de bons auspices. Sept films ont été restaurés et d’autres sont en cours, par le Service des Archives du Cinéma de Bologne en Italie. Elle regroupe aujourd’hui plus d’une quinzaine de réalisateurs internationaux, des ayants droits, des financiers majeurs tels Georgio Armani et Cartier…
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L’arrivée de nouveaux partenaires en 2009 permettent de rendre les films accessibles à travers le monde : The Auteurs, cinémathèque virtuelle et réseau social qui rassemble les cinéphiles du monde entier, et B-Side, fournisseurs d’accès qui facilite la construction du site de la Fondation et contribue à coordonner le réseau de distribution des films.
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De son côté, la cinémathèque virtuelle Criterion a donné son accord pour distribuer ses titres sur DVD. Aux États-Unis, l’accent est mis principalement sur certains genres (le réalisme, la nouvelle vague française) ; à noter aussi qu’il est difficile d’acquérir les droits des films provenant d’Afrique, d’Amérique Latine, d’Asie et d’Europe Centrale. Deux cent festivals, dont le Festival de Cannes, collaborent avec la Fondation et permettent d’établir des contacts essentiels et décisifs.
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L’important pour la Fondation est d’avoir accès à des films qui ont été négligés. Les œuvres complètes telles Greed d’Erich Von Stroheim de 1925, The rogue song, premier film parlant de Laurel & Hardy ou encore Mickey & Nicky de la scénariste et réalisatrice Elaine May ont été soit tronquées, soit perdues ou détruites : « Si on arrive à toucher une personne sur cent, une personne sur mille, on aura réussi » précise Martin Scorsese « La restauration de ces films est importante à condition que le public puisse les voir ! ».
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Depuis le 15 mai 2009 – date de la conférence de presse au Festival de Cannes – les quatre films restaurés et projetés à Cannes Classics sont disponibles gratuitement à l’échelle planétaire : The Red Shoes de Michael Powell et Emeric Pressburger (1948), The mummy de Shadi Abdel Salam (Egypte, 1969), A Brighter summer day d’Edward Yang (Taïwan, 1991) et Redes d’Emilio Gomez Muriel (Mexique, 1936).
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Un résultat révolutionnaire !
(archive©ND – article paru sur scénaristes.biz en 2009)