Un braqueur s’évade de prison pour traquer son ancien codétenu, un tueur en série qui a entrepris de lui coller ses crimes sur le dos. Une policière de la Brigade des Fugitifs se lance à la poursuite du braqueur, devenu bien malgré lui l’ennemi public numéro 1. Quand chacun des protagonistes aura été au bout de lui-même, qui sera le chasseur, et qui sera la proie ?

 

♥♥♥

.

Ca dépote dans le paysage cinématographique français ! Le thriller d’action nerveux et physique s’impose et ça fait plaisir. Après Ne le dis à personne de Guillaume Canet, Taken de Pierre Morel et A bout portant de Fred Cavayé, La Proie devrait s’inscrire sur la liste des productions shootées à l’adrénaline. Si le long-métrage d’Eric Valette monte dans le train à pleine vitesse, son rythme est néanmoins moins effréné que celui de ses confrères. Cependant, la dynamique du film repose sur la performance d’un Albert Dupontel, charismatique et littéralement habité par le rôle, qui a réalisé la plupart des cascades et entraine le public dans une cavalcade haletante : le saut du périphérique parisien sur un quai de gare et du quai sur un train en marche, l’escalade sur la façade d’une villa, la course poursuite sur le périphérique et le plongeon d’une dizaine de mètres dans le vide en se défenestrant avec ‘un flic’, c’est bien lui qui les exécute. Ce quadragénaire – qui excella dans Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief – n’a peur de rien, va au bout de lui-même et on l’aime pour ça. A l’instar d’un Matt Damon qui effectuait également la plupart des cascades dans la trilogie Jason Bourne (toute proportion gardée), l’engagement aussi fort des acteurs français – à la manière d’un Bebel – dans les productions hexagonales font vraiment plaisir à voir et serait à multiplier à l’envi. C’est une des raisons pour laquelle La Proie d’Eric Valette – qui, malgré le bon Maléfique, a pourtant connu une carrière en dent de scie dans l’hexagone et outre-Atlantique – tient la distance et est à encourager fortement.

.

.

Si la construction de certains rôles secondaires reste en surface ou frôle le non sens et la bizzarerie, freinant quelque peu la cadence de cette chasse à l’homme, les deux principaux personnages face à Dupontel redonnent le tempo. Stéphane Debac – vu dans L’affaire Villemin, L’ivresse du Pouvoir ou encore dans Phénomène de Shyamalan – sait jouer sur l’ambigüité de son personnage et se révèle au spectateur en psychopathe pédophile, impassible et propret avec ses polos sur les épaules. Sa compagne (Natacha Régnier), une femme-enfant effacée, soumise et paumée, est tout aussi convaincante. De son côté, Alice Taglioni – qui marque son retour sur grand écran après la tragédie de son compagnon, Jocelyn Quivrin – est ici à contre-emploi de ses précédents rôles et interprète tout en intériorité une femme flic de la Brigade des Fugitifs, de manière crédible et touchante. Sans oublier les participations de Sergi Lopez, un ex gendarme à la poursuite du serial killer qui a tué sa femme, et de la belle et douce italienne Caterina Murino (vue dans Casino Royale) dans le rôle de l’épouse du braqueur.

.

.

Dès la scène d’évasion de cet homme qui possède un joli butin bien planqué, mais semble voué à faire confiance aux mauvaises personnes, le spectateur est embarqué dans une traque sans merci pour retrouver femme et enfant. Si la structure narrative est parfois décousue, ce trio de personnages fonctionne de manière efficace sur l’échiquier du scénario, écrit par Laurent Bossi (également coproducteur) et Laurent Turner. La Proie, qui plante son action en grande partie dans un décor de province, se place certes dans la trajectoire d’A bout portant, mais parvient à trouver sa propre identité, avec une bande son rythmée et bien collée à la psychologie du personnage de Dupontel.

 

.

.

‘La Proie’ d’Eric Valette, en salles le 13 avril avec Albert Dupontel, Alice Taglioni, Stephane Debac, Natacha Régnier, Zinedine Soualem, Caterina Murino, Sergi Lopez, Serge Hazanavicius. Scénario : Luc Bossi et Laurent Turner. Production : Philippe Besnier, Luc Bossi avec Brio Films, StudioCanal, TF1 Films Production. Distributeur : StudioCanal. Durée : 1h42.

.

.

.

Articles sur le même thème

  1. ‘A bout portant’ : brillant polar shooté à l’adrénaline
  2. L’Assaut : un docu-fiction sous tension
  3. 127 heures : véritable plaidoyer pour la vie
  4. True Grit : les frères Coen ou l’art de se réapproprier le western
  5. Machete : coup de machette sur les politiques d’immigration

.

Commentaires

A la Une

A complete unknown : Timothée Chalamet devient l’icône folk Bob Dylan dans ce premier trailer

Dans ces premières images, James Mangold nous entraîne dans les années 60 pour découvrir l’ascension de Bob Dylan, figure centrale… Lire la suite >>

Joker – Folie à deux : un nouveau trailer déjanté

La nouvelle bande-annonce du Joker : Folie à deux a déjà dépassé les millions de vues en moins de 24… Lire la suite >>

Michael Mann lance un site dédié au processus de création de tous ses films

The Michael Mann Archives a été lancé le 16 juillet dernier, et le premier film accessible aux abonnés est aussi… Lire la suite >>

Spermageddon : un film d’animation norvégien prometteur

Originals Factory a acquis les droits de distribution en France de cette comédie musicale animée autour du sexe, qui sera… Lire la suite >>

The Substance : le film de body horror avec Demi Moore se dévoile dans un teaser intriguant

Le nouveau film de Coralie Fargeat verra s’affronter Demi Moore et Margaret Qualley autour de cette fameuse substance.    … Lire la suite >>

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 LE COMTE DE MONTE-CRISTO 992 295 4 4 531 945
2 MOI, MOCHE ET MECHANT 4 785 787 2 2 185 956
3 VICE-VERSA 2 575 629 5 6 872 252
4 TWISTERS 290 884 1 290 884
5 UN P'TIT TRUC EN PLUS 255 666 12 8 388 607
6 LE LARBIN 114 953 1 114 953
7 SANS UN BRUIT : JOUR 1 64 880 4 805 262
8 LONGLEGS 47 710 2 117 561
9 HORIZON : UNE SAGA AMERICAINE, CHAPITRE 1 46 839 3 239 854
10 SANTOSH 43 680 1 43 680

Source: CBO Box office

Nos Podcasts