Après Chanel, Gainsbourg et Tati, la régie publicitaire de la RATP récidive et fait maintenant disparaître la cigarette de la main d’Annie Girardot de la couverture du Point en affichage métro. Pathétique !
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Métrobus, régie publicitaire de la RATP, continue de ‘sévir’ en suivant sa propre interprétation de la loi Evin de 1991, relative à la lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme et ce, en dépit de l’avis rendu en 2009 par l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP). L’actrice française Annie Girardot, dont les obsèques ont eu lieu vendredi 4 mars, fait la Une du magazine Le Point avec une photo sur laquelle elle pose avec une cigarette à la main. Métrobus n’a pas raté l’occasion de continuer ses actions ridicules en faisant disparaître l’objet du ‘délit’ dans ses affichages, sans tenir compte de ce que l’ARPP avait décidé, à savoir que ses services « pourraient, désormais, ne plus déconseiller la représentation, dans des campagnes publicitaires, de produits de consommation du tabac (pipe, cigare ou cigarette) ». Cependant, les documents concernés doivent remplir les critères suivants : « les campagnes doivent émaner d’annonceurs qui n’ont aucun lien avec l’industrie ou la distribution du tabac, et avoir une finalité culturelle ou artistique ». De plus les personnes représentées « doivent être disparues, ou figurer dans des œuvres d’art, partie intégrante d’une promotion publicitaire pour une manifestation artistique », et les produits de consommation du tabac doivent être « inséparables de l’image et de la personnalité de la personne disparue qui y figure ».
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Lorsqu’en 2009 Métrobus avait remplacé la pipe de Tati par un pauvre moulinet sur l’affiche choisie par la Cinémathèque Française extraite de Mon Oncle pour l’exposition Jacques Tati, deux temps, trois mouvements, Roselyne Bachelot, alors ministre de la santé, avait déclaré : « on frôle le ridicule avec cette histoire » et Claude Evin, auteur de la loi avait précisé sur France Info : « la loi que j’ai fait adopter a pour objet d’interdire la propagande et la publicité directe ou indirecte. […] On n’est pas dans cette situation. Il s’agit d’un patrimoine culturel qui s’inscrit dans notre culture cinématographique […] cette polémique risque d’affaiblir le message de la lutte contre le tabagisme ». La Société des Réalisateurs français (SRF) et le Syndicat Français de la Critique du Cinéma (SFCC) sont aussi rapidement montés au créneau dénonçant « une atteinte à l’intégrité et à l’esprit de l’oeuvre de Jacques Tati ». Peu de temps après, les affiches films de Coco avant Chanel d’Anne Fontaine avec Audrey Tautou et de Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar avec Eric Elmosnino ont été les victimes de la décision de Métrobus qui aujourd’hui persiste et signe dans la connerie face aux autres afficheurs.
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Par GGJ
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