La 64e édition du Festival de Cannes, qui s’est déroulée du 11 au 22 mai 2011 et a offert cette année une sélection de films d’une qualité exceptionnelle, a dévoilé son palmarès.

 

 

Lors de la cérémonie de clôture, le Président du jury Robert De Niro, a été accueilli par une standing ovation et … quelques instants plus tard par un éclat de rire, lorsque dans un français hésitant et après avoir appelé à tour de rôle les membres du jury, l’acteur a confondu ‘champignons’ et ‘compagnons’, en évoquant ses collègues jurés. Il a donc dévoilé les récipiendaires de cette édition 2011 du Festival de Cannes. La maîtresse de cérémonie, Mélanie Laurent, a rappelé l’absence des deux cinéastes iraniens Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof [ce dernier a reçu le prix de la Mise en Scène dans la section Un Certain Regard pour Be Omid E Didar (Au Revoir)].

 

C’est la consécration pour Terrence Malick et son cinquième film, The Tree Of Life qui, hué par les festivaliers lors de sa projection, reçoit la Palme d’Or. CineChronicle n’était pas à Cannes cette année, mais a vu cette œuvre sortie dans les salles françaises et le réalisateur, réputé pour son exigence, offre ici une véritable leçon de cinéma. Ce palmarès distingue également deux films français. La réalisatrice et actrice Maïwenn Le Besco voit ses efforts et ceux de son équipe pour monter Polisse, largement récompensés par un Prix du Jury. Très émue, elle a remercié chaque juré séparément et a demandé aux membres du film présents dans la salle, de la rejoindre sur scène pour la photo. Jean Dujardin triomphe, dans sa troisième collaboration avec Michel Hazanavicius The Artist, en décrochant le Prix d’Interprétation Masculine. CineChronicle suivait avec beaucoup d’intérêt cette aventure qui nous propulse de nouveau au temps du muet et ne peut que se réjouir de cette distinction (voir notre article). Les frères Dardenne, déjà multi récompensés par deux Palmes d’Or et un Prix du Scénario, reçoivent cette fois le Grand Prix du jury pour Le Gamin au Vélo, ex-aequo avec le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan pour Once Upon A Time In Anatolia. Enfin, même si Lars Von Trier a créé la polémique sur la Croisette avec ses propos, il semble qu’il soit le réalisateur avec lequel il faut tourner pour obtenir un trophée. Après Charlotte Gainsbourg en 2009 dans Antichrist, cette année c’est Kirsten Dunst qui obtient le Prix d’Interprétation pour Melancholia.

 

 

PALMARÈS 2011


  1. La Palme d’Or a été remise par Jane Fonda, en l’absence de Terrence Malick, à Bill Pohlad (l’un des producteurs) pour The Tree of Life
  2. Le Grand Prix du jury a été décerné ex-aequo par Emir Kusturica à :
  3. – Bir Zamanlar Anadolu’da (Once Upon A Time In Anatolia) de Nuri Bilge Ceylan
  4. – Le Gamin au Vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne
  5. Le Prix du Jury est attribué à Polisse, troisième long-métrage de Maïwenn Le Besco
  6. Le Prix de la Mise en Scène va au réalisateur danois Nicolas Winding Refn pour Drive
  7. Le Prix du Scénario remis à Footnote de Joseph Cedar
  8. Le Prix d’interprétation féminine récompense Kirsten Dunst pour Melancholia de Lars Von Trier
  9. Le Prix d’interprétation masculine est attribué à Jean Dujardin pour The Artist de Michel Hazanavius.
  10. La Palme d’Or du court métrage est revenue à Cross Country de l’ukrainienne Maryna Vroda.
  11. La Caméra d’Or a été remise à Pablo Giorgelli pour son premier film Las Acacias

 

D’autres trophées avaient été décernés auparavant, dans la sélection Un Certain Regard, présidé par Emir Kusturica, avec deux films récompensés ex-aequo :

  1. Le film sud coréen Arirang écrit, réalisé, filmé, monté, et joué par Kim Ki-duk. « Arirang est une histoire dans laquelle Kim Ki-duk joue trois rôles. A travers Arirang, je franchis une colline de ma vie. A travers Arirang, j’essaie de comprendre l’Homme, je remercie la nature et j’accepte ma condition actuelle ».
  2. Le film allemand Halt Auf Freier Strecke (Stopped on Track) réalisé par Andreas Dresen et coécrit par le cinéaste et Cooky Ziesche. Frank, la quarantaine, en bonne santé, vient d’apprendre qu’il a une tumeur inopérable au cerveau, et qu’il ne lui reste que quelques mois à vivre. C’est un choc dans sa vie apparemment tranquille, avec un emploi stable et une maison récemment achetée en banlieue. Une histoire sur la manière dont la mort célèbre la vie.

 

Le Prix Spécial du jury a été remporté par le film russe Elena d’Andrey Zvyagintsev. Elena et Vladimir forment un couple d’un certain âge, issus de milieux sociaux différents, qui se sont  rencontrés tard dans la vie et chacun a un enfant d’un précédent mariage. Vladimir est un homme riche et froid, Elena une femme modeste et docile. Le fils d’Elena, au chômage, demande sans cesse de l’argent à sa mère. La fille de Vladimir, jeune femme négligente et un peu bohème maintient son père à distance. Suite à un malaise cardiaque, Vladimir, hospitalisé réalise qu’il pourrait mourir prochainement et décide que sa fille héritera de toute sa fortune. Mais la femme au foyer timide et soumise va élaborer un plan pour offrir à son fils et ses petits-enfants une vraie chance dans la vie.

 

Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof a reçu le Prix de la Mise en Scène pour Be Omid E Didar (Au Revoir), qui raconte l’histoire d’une jeune avocate en quête d’un visa lui permettant de quitter l’Iran (voir notre article).

 

Le film sud-africain – pour la première fois en langue afrikaans à Cannes – Skoonheid (Beauty), d’Olivier Hermanus a été distingué par la Queer Palm seconde édition, prix indépendant du Festival de Cannes et récompense destinée à honorer une œuvre pour sa contribution aux questions de sexualités et de genre et ses qualités artistiques. Ce prix ‘gay’ avait été remis l’année dernière à Kaboom de Gregg Araki (voir notre article). François se déteste. Convaincu que sa vie est gâchée, il est pris de court quand une rencontre fortuite bouleverse son existence propre et rangée. Christian, 23 ans, est le fils d’un vieil ami. De l’avis de tous, il est l’incarnation parfaite du beau jeune homme dans la fleur de l’âge. François s’en trouve secrètement désarmé, consumé par une passion dévorante et une convoitise malvenue. S’étant toujours appliqué à se complaire dans le dégoût de lui-même, le voilà qui laisse sortir des émotions contenues depuis toujours, tentant désespérément d’obtenir de la vie ce qu’il a toujours désiré : le bonheur.


Le Prix du jury œcuménique a été remis à This Must Be The Place, le premier film en anglais du réalisateur italien Paolo Sorrentino (Prix du Jury en 2008 pour Il Divo), avec Sean Penn dans le rôle d’une ancienne rock star, qui à 50 ans et dans un look digne de Cure, part à la recherche d’un ancien nazi pour venger son père (voir notre article).

 

Deux mentions spéciales ont également été attribuées à :

  1. Et maintenant on va où ? écrit, réalisé et interprété par la cinéaste libanaise Nadine Labaki. Des femmes chrétiennes et musulmanes vont unir leurs forces pour protéger leurs familles et leur village des menaces extérieures.
  2. Le Havre, écrit et réalisé par le finlandais Aki Karausmäki. Un ancien écrivain s’est exilé au Havre où il exerce le métier de cireur de chaussures. Son univers est composé du bistro du coin, de son travail et de sa femme Arletty. Il va trouver un jour brusquement sur son chemin un enfant africain émigré.

 

En marge du Festival, les droits du troisième long métrage de Maïwenn Le Besco, Polisse, ont été achetés par Sundance Selects pour une distribution aux USA. La réalisatrice va donc poursuivre sa route du succès outre atlantique. Sundance Selects, nouveau label créé en 2011, offre une plateforme de distribution en salles et en VOD pour toutes les catégories de films indépendants mondiaux dont les documentaires. Cette enseigne (voir le site) a également acquis les droits de l’Apollonide, Souvenirs de la Maison Close de Bertrand Bonnello, et Le Gamin au Vélo des frères Dardenne.

 

Le film de Xavier Durringer, La Conquête, sur l’ascension de Nicolas Sarkozy jusqu’à l’élection présidentielle de 2007, a conquis également les américains, Music Box Films ayant racheté les droits pour une distribution aux Etats-Unis. Selon Deadline, le film rappelle Primary Colors de Mike Nichols avec Emma Thompson et John Travolta, sur la campagne de l’élection de Bill Clinton.

 

Cette brillante 64e édition s’est clôturée par le film de Christophe Honoré Les bien-aimés avec Catherine Deneuve et Chiara Mastroiani, une saga sur les trajectoires sentimentales d’une mère et de sa fille des années 60 à aujourd’hui.

 

GGJ

 

 

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