The ballad of Genesis and Lady Jaye retrace l’histoire hors du commun de l’artiste Breyer P-Orridge Genesis et de sa femme et partenaire artistique, Lady Jaye Breyer P’Orridge, qui par amour ont décidé tous deux de se fondre en une seule entité. Artiste majeur de l’avant-garde new-yorkaise de ces 30 dernières années, considéré comme l’un des pères de la musique industrielle, Breyer P-Orridge Genesis a défié les limites de l’art et de la biologie. En 2000, il débute une série d’opérations (plastiques) afin de ressembler trait pour trait à sa femme, une performance risquée, ambitieuse et subversive.

 

♥♥♥

 

La cinéaste française Marie Losier installée à New York, qui s’est faite connaître en réalisant plusieurs documentaires courts sur des artistes de la scène underground, signe ici un premier long-métrage arty qui tisse le portrait poétique, tendre et sensible d’un couple hors norme. Munie de sa caméra Bolex 16mm, Marie Losier a suivi pendant 7 ans Genesis P-Orridge, figure phare de la contre-culture des années 80, artiste transgenre, performer et pionnier de la musique industrielle (Coum Transmission, Throbbing Gristle, Psychic TV), et Lady Jaye Breyer, sa femme et partenaire artiste. Après avoir fait la tournée des festivals et remporté plusieurs récompenses, The Ballad of Genesis and Lady Jaye a pris la direction des salles françaises et immortalise sur grand écran leur histoire d’amour passionnelle et fusionnelle. Ce duo incroyable a repoussé les limites en accomplissant une improbable performance artistico-corporelle, qui s’est arrêtée avec le décès brutal de Lady Jaye en 2007. Ils ont décidé de s’unir par le corps, en enchaînant plusieurs opérations de chirurgie esthétique, pour se fondre en une seule entité et ainsi créer un troisième être, reflet éternel de leur amour absolu. Cette nouvelle forme prend le nom de Pandrogyne, ainsi baptisée par Genesis P-Orridge, car le concept puise sa source dans l’idée du cut-up littéraire, créé par ses amis Brion Gysin et William S. Burroughs. Cette technique consiste à prendre des fragments de plusieurs écrits différents et de les rassembler pour ne plus former qu’un seul et même texte, sorte de nouvel esprit n’appartenant à personne.

 

 

Ce sujet délicat à traiter aurait pu vite sombrer dans l’écueil d’une monstrueuse parade bogdanovienne. Mais au résultat, il n’en est rien. Marie Losier nous plonge dans le doux cocon familial et relationnel de ce couple en suivant Genesis P-Orridge, qui a poursuivi sa transformation en mémoire de Lady Jaye. Débarrassée de ses oripeaux de schéma classique du documentaire, qui introduirait des interviews successives face caméra, tout en gardant cet esprit de films new-yorkais d’avant-gardes et expérimentaux, Losier nous renvoie une œuvre souvenirs via une multitude de collages parfois trop désordonnés (images d’archives, photos, vidéos) reconstituant cependant, dans une certaine continuité narrative, l’univers de l’artiste-narrateur – entre religion, queer, musique et beat generation – et le portrait émouvant de ces deux amants libres. Si la cinéaste y ajoute des excentricités artistiques propres à son style qui viennent surcharger le quotidien de ce couple emblématique qui n’en a vraisemblablement pas besoin, The Ballad of Genesis and Lady Jaye est une ode à l’amour dont Lady Jaye reste la muse fantômatique, mystérieuse et silencieuse, rythmée par une bande audio envoûtante tirée des morceaux des groupes de Genesis P-Orridge.

 

 

 

‘The Ballad of Genesis and Lady Jaye’ écrit, réalisé et monté par Marie Losier en salles le 26 octobre avec Genesis Breyer P-Orridge, Lady Jaye Breyer P-Orridge. Production : Martin Marquet, Marie Losier et Steve Holmgren. Mixage son et Composition : Bryin Dall. Musique : Bryin Dall, PTV3 et Edward O Dowd et Genesis Breyer P-Orridge. Distribution : Epicentre Films. Durée : 1h12.

.

 

 

 

Articles sur le même thème

  1. I’m still here : critique
  2. Faites le Mur : la révélation d’un OFNI signé Bansky (critique)
  3. Cleveland vs Wall Street : critique
  4. Wishful Drinking : la Princesse Leia décape sur HBO !
  5. When you’re strange : critique

 

Commentaires

A la Une

Beetlejuice Beetlejuice : Michael Keaton de retour dans la peau du bio-exorciste dans une première bande d’annonce

Il aura fallu attendre plus de 35 ans, mais voici enfin Beetlejuice Beetlejuice. La suite du classique de Tim Burton, avec Michael Keaton dans le rôle-titre, se révèle dans une première bande d’annonce.

Alien – Romulus : Le retour de la saga Alien dévoile sa première bande-annonce courte mais prenante

Alien – Romulus marque un retour aux sources avec ce septième opus, dont l’histoire se déroule entre les deux premiers volets de la franchise de science-fiction horrifique.

Furiosa : L’histoire se dévoile un peu plus dans une nouvelle bande d’annonce

La sortie de Furiosa : Une Saga Mad Max approche à grands pas et une nouvelle bande d’annonce nous laisse entrevoir un peu plus l’histoire.

Carrousel Studios : Omar Sy, Louis Leterrier et Thomas Benski lancent une société de production

Cette nouvelle société de production, cofondée par le trio, développera et produira des films et séries pour le marché mondial et s’entourera de talents émergents et confirmés. 

Scream 7 : Neve Campbell fera son grand retour dans le prochain opus de la saga horrifique

Neve Campbell absente du sixième opus retrouvera également le scénariste Kevin Williamson qui réalisera ce septième volet de la franchise.

Nos vidéos

Box OFFICE France

Titre Cette sem. Nbr Sem. Cumul
1 DUNE DEUXIEME PARTIE 560 780 3 2 945 105
2 UNE VIE 176 881 4 1 209 828
3 IL RESTE ENCORE DEMAIN 145 340 1 145 340
4 HEUREUX GAGNANTS 136 628 1 136 628
5 BOLERO 89 612 2 267 336
6 MAISON DE RETRAITE 2 86 021 5 1 397 402
7 BOB MARLEY : ONE LOVE 77 941 5 1 787 658
8 COCORICO 68 696 6 1 810 401
9 14 JOURS POUR ALLER MIEUX 58 195 2 184 873
10 SCANDALEUSEMENT VOTRE 51 921 1 51 921

Source: CBO Box office

Nos Podcasts