Jack, jeune fermier orphelin, ouvre par inadvertance la porte entre notre monde et celui d’une redoutable race de géants. Il ne se doute pas qu’il a ranimé une guerre ancienne… Débarquant sur Terre pour la première fois depuis des siècles, les géants se battent pour reconquérir leur planète. Luttant à la fois pour le royaume, son peuple et l’amour d’une princesse courageuse, il affronte des guerriers invincibles dont il s’imaginait qu’ils n’existaient que dans les contes. L’occasion, pour lui, de devenir une légende à son tour.

 

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Il est des films dont il faut profiter en salles durant les vacances de Printemps pour prendre un bon bol d’air frais et d’aventure. Jack le Chasseur de Géants, inspiré des contes anglais Jack le tueur de géants et Jack le haricot magique, a sans nul doute sa place sur la liste. Les grands enfants familiers du conte, les plus de 12 ans férus d’action et autres fans d’heroic fantasy devraient aisément trouver leur plaisir de cinéma avec le dernier film de Bryan Singer. Mieux vaut pour cela oublier la bande-annonce, qui ne dévoile ni les nuances ni les niveaux de lecture du voyage. Assez fidèle à la légende, cette parenthèse enchantée a même un certain charme malgré ses défauts, grâce à un bon casting et à un imaginaire dépaysant. Et pour cause : un haricot magique de 8 kilomètres de haut va conduire Jack, jeune fermier orphelin, entre ciel et terre au pays des géants, Gantua. C’est que Jack est tombé amoureux d’Isabelle, princesse et héritière du trône de Cloister. Avec l’aide des soldats du roi Brahmwell, dont le brave Elmont, il devra libérer sa bien-aimée retenue prisonnière tout là-haut par les gigantesques créatures. Oh, petit détail : les géants en question adorent la chair humaine et sont bien décidés à revenir sur terre pour se remplir la panse, prendre le pouvoir et rappeler aux hommes leur existence après des siècles d’absence. Jack et ses alliés se battront donc aussi pour sauver Cloister des terribles monstres dirigés par Fallon, l’horrible général à deux têtes.

 

 

Diantre, tout cela promet bien des rebondissements ! C’est d’ailleurs l’un des grands mérites de cette épopée divertissante : ne pas se prendre au sérieux et filer à toute vitesse, mis à part une légère baisse de rythme dans le dernier quart d’heure. Surtout, Jack le Chasseur de Géants comporte évidemment sa dose de spectaculaire, à laquelle des images saisissantes rendent justice hormis quelques boursouflures et accélérations pas très heureuses. Singer et son équipe se sont par ailleurs bien gardés de trop en faire avec la 3D, les odieux anthropophages étant déjà effrayants par nature et incroyablement expressifs grâce au dispositif de motion capture – la dernière génération de simulcam – déjà utilisé dans l’Avatar de James Cameron. Quant à l’attaque finale contre le château, la bague synonyme de pouvoir et l’alliance de décors naturels et d’effets numériques, rappellent évidemment Le Seigneur des Anneaux. Certes, le dernier-né du réalisateur de Usual Suspects et de la saga X-Men n’affiche pas l’ambition ni la majesté de la trilogie de Peter Jackson. Mais les valeurs communes de leurs héros respectifs, comme le courage et la loyauté, parleront à beaucoup, de même que les souvenirs d’enfance cauchemardesques et le désir de merveilleux.

 

 

Les personnages, ou plutôt les acteurs, ne manquent pas non plus de saveur. L’excellent Stanley Tucci, dans la peau de Roderick l’odieux fiancé d’Isabelle décidé à trahir son roi, propose un cabotinage savoureux. L’adorable Ewan McGregor offre à l’élégant et vaillant Elmont cette empathie qui n’appartient qu’à lui. Dommage, par contre, que Singer et ses scénaristes n’aient pas davantage tiré profit du couple central. Le côté rebelle et déterminé d’Isabelle – qui à la fin arbore une armure qu’elle n’utilisera jamais à bon escient – et le caractère un peu efféminé et acrophobe de Jack font d’eux un couple dont l’aspect atypique n’est pas assez exploré. Leurs interprètes, Nicholas Hoult – le Hank McCoy X-Men – et Eleanor Tomlinson, les rendent toutefois attachants, évitant la niaiserie que certains pourraient redouter. Enfin, une touche d’humour apporte un piquant bienvenu à l’entreprise, même si elle hésite parfois un peu trop entre frayeur et second degré, notamment dans les instants culinaires des terribles géants. De bonne facture, Jack le Chasseur de Géants jouit également d’un effet ‘‘poupées russes’’ assez amusant. Le film démarre ainsi par un conte dans le conte, pour finir sur un lien établi entre la fiction et une réalité contemporaine, alors que l’univers dépeint pendant près d’1h50 n’est pas historiquement identifiable malgré une inspiration médiévale qui le rapproche du conte originel. Le choix est curieux mais se justifie d’une certaine façon. A chacun sa vérité, à condition de ne pas oublier que Jack et ses haricots ont pris racine en Angleterre.

 

 

 

JACK LE CHASSEUR DE GEANTS (Jack the Giant Slayer) de Bryan Singer en salles le 27 mars 2013 avec Nicholas Hoult, Eleanor Tomlinson, Stanley Tucci, Ian McShane, Bill Nighy, Ewan McGregor. Scénario : Darren Lemke, Christopher McQuarrie, Dan Studney, sur une histoire de Darren Lemke et David Dobkin. Producteurs : Neal H.Moritz, David Dobkin, Bryan Singer, Patrick McCormick, Ori Marmur. Producteurs exécutifs : Thomas Tull, Jon Jashni, Alex Garcia, Toby Emmerich, Richard Brener, Michael Disco, John Rickard. Image : Newton Thomas Sigel, ASC. Musique : John Ottman. Décors : Gavin Bocquet. Montage : John Ottman, A.C.E. Bob Ducsay. Costumes : Joanna Johnston. Distribution : Warner Bros. France. Durée : 1h50.

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