Masterclass de Paul Hirsch au Grand Action

Publié par Camille Carlier le 22 novembre 2017
Paul Hirsch

Paul Hirsch

Alors qu’il vient de recevoir un Prix pour l’ensemble de sa carrière au festival Camerimage, le monteur Paul Hirsch a poussé sa tournée européenne jusqu’au Grand Action à Paris le dimanche 19 novembre à l’occasion d’une masterclass.

 

 

 

Masterclass Paul Hirsch - Grand Action

Masterclass Paul Hirsch – Grand Action

La salle du Grand Action était comble pour recevoir celui qui, en près de cinquante ans de carrière, a collaboré avec quelques-uns des plus grands noms d’Hollywood. De Brian De Palma à John Hughes, Mikael Salomon, Brad Bird ou George A. Romero, Paul Hirsch a toujours tenté de servir son réalisateur.

 

« Je fais des choix en tant que monteur, je propose parfois et le réalisateur est d’accord ou non. S’il y a un problème, je trouve une solution. Mais le réalisateur est roi » a-t-il expliqué à Pierre Filmon, réalisateur du documentaire Close Encounters with Vilmos Zsigmond et projectionniste de ce cinéma d’art et d’essai, situé au 5 rue des Écoles dans le 5e arrondissement de Paris, qui animait la masterclass.

 

Une rencontre qu’encadraient les projections de Obsession de Brian De Palma (1976), qu’aucun studio ne voulait au départ, et Chute libre (Falling Down) de Joel Schumacher, sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes en 1993.

 

Michael Douglas - Chute Libre

Michael Douglas – Chute Libre

 

Brut de montage

 

Outre une carrière importante dans les hautes sphères hollywoodiennes et d’une distinction aux Oscars pour Star Wars – Un Nouvel Espoir dans la catégorie meilleur montage, aux côtés de Marcia Lucas et Richard Chew, Paul Hirsch semble avoir conservé simplicité et honnêteté.

 

C’est presque avec minimalisme qu’il s’est exprimé sur son métier et sa manière de travailler, tout en livrant quelques anecdotes. Sur Obsession et le thème initial de l’inceste, il a expliqué avoir proposé la modification d’un passage entre Cliff Robertson et Geneviève Bujold qui joue sa fille, pour en faire une scène de rêve dans laquelle l’action n’est que suggérée et non vécue par les protagonistes. Il en a profité pour évoquer les scènes manquantes du film au regard du script initial de Paul Schrader, auteur du scénario de Taxi Driver. « Paul avait écrit trois parties, une dans le passé, une dans le présent et une supprimée dans le film qui se déroule dans le futur. Je crois encore aujourd’hui qu’il est triste de son absence et souhaite produire une nouvelle version pour y incorporer cette partie ».

 

Au moment de présenter Chute Libre, il a exprimé son affection particulière pour un film définit comme « prophétique » de l’Amérique actuelle sous Trump. « Le personnage joué par Michael Douglas aurait très bien pu faire partie de l’électorat de Trump. C’est un film intéressant parce qu’on ne peut pas s’identifier au héros ».

 

Cliff Robertson - Obsession

Cliff Robertson – Obsession

 

« Star Wars ? Jamais entendu parler ! »

 

Paul Hirsch a durant plus d’une heure répondu aux questions d’un auditoire qui souhaitait comprendre la relation que le monteur peut entretenir avec l’équipe, qu’il s’agisse des comédiens ou bien du compositeur de la musique originale. L’homme de 72 ans a alors livré une anecdote sur le grand Bernard Hermann, compositeur ici d’Obsession nommé aux Oscars en 1977, qui aurait fondu en larmes à la première projection du film et aurait avoué être tombé amoureux de Geneviève Bujold. « Bernard souhaitait voir les images avant de composer pour le film et un jour il s’est mis à rire en l’imaginant. Pourquoi ? Parce qu’il pouvait déjà entendre la musique dans sa tête. Nous, nous devions attendre six semaines ».


Paul Hirsch a ensuite détaillé sa manière de travailler. Il préfère réaliser un premier montage seul, en totale autonomie avant de le montrer au réalisateur, quitte à devoir enlever un tiers du film par la suite, comme ce fut le cas pour Un ticket pour deux de John Hughes, soit 28 jours de tournage. Hirsch en a profité pour donner quelques astuces de montage qui peut améliorer le jeu d’un acteur. « Le monteur peut prendre la meilleure prise d’un acteur qui aura réalisé une dizaine de versions de sa réplique ». Il a recommandé l’utilisation du champ-contrechamp dans l’influence ou le renfort du ton de la scène et donne pour exemple le jeu minimaliste de Robert Duvall dans Chute Libre pour lequel le montage réalisé permet une mise en relief de l’émotion.

 

Paul Hirsch, c’est encore aujourd’hui cette apparente loyauté aux désirs du réalisateur pour lequel il travaille, quand bien même il pourrait imposer ses choix, fort de son expérience après tant d’années. « Finalement le monteur est comme la reine d’Angleterre, il n’a pas de pouvoir mais il a de l’influence », avant de conclure « mais finalement, celui qui a le vrai mot de la fin, c’est le projectionniste ». Un humour mordant qui ne se tarit pas, comme lorsque, interrogé sur le premier film de la galaxie lointaine, très lointaine, il coupe son interlocuteur par un « Star Wars ? Jamais entendu parler ! ».

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