Résumé : Steve McQueen est une icone, et ce n’est pas pour rien qu’il a été surnommé » the king of cool » : sportivité, élégance, charisme, il avait tout pour lui. Mais avant d’être le symbole de cette élégance, Steve McQueen est surtout un pilote et un pilote de très bon niveau, aussi bien en auto qu’à moto. Son palmarès est d’ailleurs là pour le démontrer, avec plus de 20 participations dans des championnats nationaux et internationaux couronnées par plusieurs victoires et une très belle deuxième place au 12 Heures de Sebring, sur une Porsche 908. À moto, il fait partie de l’équipe américaine pour l’épreuve d’enduro des ISDT ayant lieu en Allemagne en 1964. Bref, Steve est un vrai pilote et, quand il parle de sport mécanique, il sait de quoi il parle. C’est aussi le très grand acteur que l’on connaît… Pourtant, il ne tournera qu’une trentaine de films, mais quels films ! Les sept mercenaires, La grande évasion, Le kid de Cincinnati, L’affaire Thomas Crown, Bullit, Le Mans (bien sûr !), Papillon et bien d’autres grand succès.
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Ce monumental album ravira les inconditionnels de Steve McQueen. Cheveux blonds, teint hâlé, yeux clairs, regard perçant, attitude décontractée et codes vestimentaires marqués, plus que l’acteur, c’est l’icône qui intéresse Guillaume Evin, journaliste indépendant, écrivain, et spécialiste de James Bond à qui l’on doit notamment L’Encyclopédie 007 (Hugo Image, 2015). L’approche générale se réclame de la tradition : biographie introductive assez fournie revenant sur les différentes étapes de la carrière et de la vie de la star. De son enfance malheureuse à ses relations amoureuses souvent tumultueuses en passant par sa passion immodérée pour les mécaniques et son approche ambiguë de son métier d’acteur. La filmographie est complète comprenant ses différentes apparitions à la télévision, ses premiers rôles de figuration (Marqué par la haine de Robert Wise, son hypothétique apparition dans L’invraisemblable vérité de Fritz Lang), ainsi qu’un certain nombre d’anecdotes concernant ses grands rôles au cinéma (l’importance du caractère behavioriste de son personnage des 7 Mercenaires ; sa relation orageuse avec John Sturges sur le tournage de La grande évasion ; sa préparation intense pour Bullitt ; sa détermination à tout épreuve pour interpréter le rôle-titre de L’affaire Thomas Crown ; sa réelle implication dans le combat contre un incendie survenu dans les studios de la MGM au moment du tournage de La tour infernale). Enfin et surtout… beaucoup d’images. Celles-ci constituent donc le cœur de l’ouvrage. Profitant du grand format qui leur a été alloué, les photographies permettent d’appréhender les différents moments d’une vie entre intimité et tournages, promotions de films et plaisir évident pris sur différents parcours de course. Les fanatiques de la star y trouveront donc leur compte, tandis que les amateurs pourront profiter d’une entrée en matière assez solide. On regrettera néanmoins que l’analyse de Evin ne s’oriente jamais vers la question de l’acteur à proprement parler. Car si la persona publique et médiatique de McQueen est étudiée dans le détail, ses spécificités stylistiques restent souvent en berne. Si l’influence exercée par les figures de Sanford Meisner et de Lee Strasberg est mentionnée, aucune analyse de jeu et de séquence ne vient vraiment attester de la présence de ces préceptes (pourtant cruciaux) dans les apparitions de l’acteur au cinéma. De la même manière, le comparatif avec Marlon Brando aurait mérité une plus ample exploration. Reste que dans l’ensemble le présent ouvrage atteint son but, proposant un tour d’horizon relativement exhaustif du mythe McQueen.
- STEVE MCQUEEN. KING OF COOL
- Auteur : Guillaume Evin
- Éditions : Hugo Image
- Date de parution : 11 octobre 2018
- Format : 223 pages
- Tarif : 35 €