Cinquante éditeurs vidéo français s’unissent et appellent à sauver le secteur. Le marché de la copie physique (DVD, Blu-ray, Ultra HD) ayant été touché de plein fouet par la crise due à la pandémie.
Chaînon souvent oublié de l’industrie audiovisuelle, les éditeurs vidéo se portent mal et le font savoir. Dans un appel relayé le 3 juin par UFO Distribution et signé par cinquante noms français de l’édition vidéo nationale, le secteur alerte sur ses difficultés qui pourraient mettre en péril un pan essentiel du patrimoine cinématographique et audiovisuel.
Parmi eux, des noms bien connus du paysage filmique français, tels que Diaphana, Ad Vitam, Bac Films, Carlotta, Pyramide, The Jokers ou encore Rezo Films. Tous réclament une aide pour sauver le support physique de l’industrie (DVD, Blu-ray et Ultra HD), faisant valoir les atouts de la filière qui assure « après la salle de cinéma […] une nouvelle visibilité aux Å“uvres (retombées presse, communications, réseaux sociaux), qui rayonne sur les autres médiums à venir comme la TV ou la VOD/SVOD, qui bénéficient de cette exposition préalable. », et ce « même à l’heure du tout-numérique », précise le texte.
Un medium menacé de perdre, selon les chiffres avancés, « 30 à 40% de sa valeur commerciale », en plus des pertes considérables subies par le marché, conséquences de la crise due au Coronavirus. Les principaux acteurs du secteur de la vidéo physique en France réclament donc par cet appel un budget spécifique assorti d’un plan de sauvegarde mobilisant ses points de vente, de promotion et de diffusion comme les festivals – pour la plupart interdits jusqu’à mi-juillet -, les bibliothèques – dont beaucoup ferment leurs portes -, et les centres commerciaux – qui rouvrent à peine -, afin de relancer et préserver la filière.
Nombre de cinéphiles et professionnels défendent corps et âme la copie physique – jugée plus qualitative par ses apports comme les sous-titres, les commentaires et les bonus proposés – contre les plateformes de SVOD, deux filières de diffusion qui, comme le précise le document, ne devraient pas se confronter mais se compléter, sinon coexister.
Des idées notamment soutenues par le cinéaste Bertrand Tavernier, dont les propos sur la vidéo physique sont cités en conclusion à l’appel. Le cinéaste témoigne : « Durant ce moment de confinement, je dois dire que les DVD ont été une aide inappréciable. Se frotter aux grands films, les revoir dans de bonnes conditions, dans des transferts excellents, des copies magnifiquement restaurées produits par de nombreuses sociétés françaises ces dernières années de Gaumont à Carlotta, de Pathé à Doriane Films, Rimini, Coin de Mire, Wild Side, Tamasa, m’a valu des soirées passionnées. […] ces DVD rendent encore plus vivants et nécessaires des films pourtant si vivants. ».