Décès de Olivia de Havilland : retour sur sa carrière en 10 films

Publié par Joanna Wadel le 28 juillet 2020
Olivia de Havilland

Olivia de Havilland

Considérée comme la dernière légende vivante de l’âge d’or d’Hollywood, à 104 ans, l’actrice Olivia de Havilland était devenue la doyenne de la profession. La star d’Autant en Emporte le vent s’est éteinte dans son sommeil, dans la nuit de samedi à dimanche 26 juillet, à son domicile parisien. Une triste nouvelle annoncée à la presse par son agent Lisa Goldberg. Voici 10 films qui ont marqué sa carrière.

 

 

 

Olivia de Havilland

Olivia de Havilland

Née à Tokyo en 1916, Olivia de Havilland grandit en Californie après la séparation de ses parents, et fait ses premiers pas sur les planches en 1933 dans une pièce adaptée d’Alice au pays des Merveilles de Lewis Carroll. Sœur de Joan Fontaine, autre légende d’Hollywood avec qui elle entretient une rivalité dès l’enfance, cette dernière lui fera face dans la course aux Oscars de 1942 – que Fontaine remporte pour sa performance dans Soupçons d’Alfred Hitchcock.

 

Elle enchaîne plusieurs grands succès à la fin des années 1930 (Les Aventures de Robin des Bois, Autant en Emporte le vent), et finit par gagner sa première statuette en 1947 pour À chacun son destin, mélodrame historique de Mitchell Leisen – elle sera lauréate d’un second Oscar en 1950 pour L’Héritière de William Wyler.

 

Engagée, de Havilland se mobilise pour l’émancipation des acteurs à Hollywood, militant pour la fin des contraintes qui leur imposait d’accepter tout rôle sous peine d’être suspendus par leur studio. La jeune femme obtient gain de cause en justice dans les années 1940 face à Warner Bros qui allège les conditions des contrats.

 

Première femme à présider le jury du Festival de Cannes en 1965, se consacrant au petit écran à partir de 1980, elle aura traversé le XXe siècle et marqué le septième art en jouant dans 49 films aux côtés de grandes stars comme Bette Davis, Robert Mitchum ou encore Frank Sinatra. Sa longévité est d’autant plus exceptionnelle que l’une des autres doyennes du cinéma, la comédienne Renée Simonot, mère de Catherine Deneuve et doubleuse française de Havilland, demeure encore en vie à l’âge de 108 ans.

 

 

Le Songe d’une nuit d’été de William Dieterle et Max Reinhardt (A Midsummer night’s dream, 1935)

 

Adapté de la comédie éponyme de William Shakespeare, Le Songe d’une nuit d’été narre les déboires amoureux de deux jeunes couples dans la Grèce antique, dont Hermia (Olivia de Havilland) et Lysandre (Dick Powell). Le film de 1935 fait suite à la pièce éponyme portée par la même distribution, et mise en scène par Dieterle la même année à l’Hollywood Bowl. Cette première performance héritée des planches contribue à lancer la carrière de Havilland, sur le point d’accéder à la postérité.

 

 

 

Les Aventures de Robin des bois (The Adventures of Robin Hood, 1938)

 

Le classique Warner de Michael Curtiz et William Keighley reprend la légende du célèbre voleur, – en réalité Robin de Locksley, œuvrant pour rendre le trône à Richard Cœur de Lion parti en Croisade – avec dans les rôles principaux Errol Flynn (Robin) et Olivia de Havilland (Lady Marian). Les deux stars, s’étaient déjà donné la réplique dans Capitaine Blood (1935), autre opus de Curtiz. Ils formeront un couple mythique à l’écran, comme l’exigeait la production qui a mis un point d’honneur à inclure le personnage de Marian (inexistant dans les récits d’origine) dans le scénario.

 

 

 

Autant en Emporte le vent (Gone with the wind, 1939)

 

Impossible d’évoquer la carrière de Olivia de Havilland sans citer le film qui la propulsera au rang de star. Le grand classique de Victor Fleming, George Cukor et Sam Wood est l’adaptation du roman de Margaret Mitchell paru en 1936. Une grande fresque romantique située en Géorgie au cœur de la guerre de Sécession où Scarlett O’Hara (Vivien Leigh), jeune fille de bonne famille sudiste, se retrouve confrontée aux affres du conflit. Aux côtés de Clark Gable dans le rôle du fougueux Rhett Butler, Olivia de Havilland campe la douce Melanie Hamilton, fiancée puis épouse d’Ashley Wilkes (Leslie Howard), le cousin de Scarlett dont cette dernière est follement éprise. En dépit d’une réalisation houleuse (les réalisateurs se sont succédé), d’un sujet et d’un casting prêtant à controverse, Autant en emporte le vent restera l’un des plus grands succès de tous les temps. Seule membre de la distribution encore en vie, Olivia de Havilland sera invitée à s’exprimer dans Melanie Remembers, un documentaire de Turner Classic Movies sur ses souvenirs du tournage pour le 65e anniversaire du film culte qui lui a valu une nomination aux Oscars.

 

 

 

À chacun son destin (To each his own, 1945)

 

Une relation troublante entre Miss Josephine Norris (Olivia de Havilland), quadragénaire, et un jeune officier américain dans lequel elle croit reconnaître son fils, abandonné en 1917, dans un Londres en proie aux bombes des Allemands. En 1946, le mélodrame de Mitchell Leisen produit par Paramount aborde le contexte de la Seconde Guerre mondiale encore récente. Pour mener le film, Olivia de Havilland mise sur Leisen, qui l’avait dirigée dans Par la Porte d’or, pour lequel elle fût nommée aux Oscars et battue par sa sœur Joan Fontaine. Un choix judicieux qui lui permettra de remporter l’Oscar de la Meilleure actrice en 1947.

 

A chacun son destin

A chacun son destin

 

La fosse aux serpents (The Snake Pit, 1948)

 

Adapté du roman de Mary Jane Ward, La Fosse aux serpents d’Anatole Livtak complète la filmographie de Havilland avec un rôle de composition, à nouveau complexe, qui lui permet d’étoffer son jeu et lui offrira une nouvelle citation aux Oscars : celui de Virginia, une romancière dépressive internée en hôpital psychiatrique, où elle est diagnostiquée schizophrène. Au fil de son traitement, la jeune femme retrouvera peu à peu la mémoire, et découvrira la part sombre et enfouie de son passé au contact de malades incurables.

 

 

 

L’Héritière (The Heiress, 1949)

 

Olivia de Havilland retrouve le XIXe siècle avec cette romance de William Wyler inspirée de l’œuvre d’Henry James et de la pièce de Ruth et Augustus Goetz. Elle y joue la discrète Catherine Sloper, beau parti de New-York oppressée par son père veuf, riche et tyrannique. Lorsqu’elle se voit courtisée par le séduisant Morris Townsend (Montgomery Clift), le patriarche refuse de lui accorder la main de sa fille, l’accusant de n’être intéressé que par sa fortune. Un canevas romantique qui lui vaudra un second Oscar.

 

 

 

Ma cousine Rachel (My Cousin Rachel, 1952)

 

Autre rôle intriguant pour de Havilland, celui de Rachel, magnétique personnage de la romancière Daphné du Maurier, récemment campé par Rachel Weisz. Olivia de Havilland l’incarne pour Henry Koster alors que le livre paraît en 1951. Aux côtés de Richard Burton qui prête ses traits à Philip Ashley, enquêtant sur la mort mystérieuse de son cousin, l’actrice joue la jeune et séduisante veuve qui détournera le jeune homme de son but premier : éclaircir les zones d’ombres entourant le décès de son parent. Un drame romantique prenant.

 

 

 

Une femme dans une cage (Lady in a cage, 1964)

 

Dans ce thriller, Olivia de Havilland s’offre un nouveau rôle de mère, Cornelia, une femme prise au piège d’une cage d’ascenseur, dont les biens sont convoités par une bande de malfrats. Un scénario de Luther Davis qui permet également au jeune James Caan (Irma la Douce, Le Parrain), de s’illustrer au premier plan.

 

 

 

Chut… Chut Chère Charlotte (Hush… Hush, Sweet Charlotte, 1964)

 

La même année, Olivia de Havilland donne la réplique à Bette Davis. Les deux actrices mythiques d’Hollywood sont réunies par la force des choses alors que Joan Crawford, inoubliable partenaire de Davis dans Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? est contrainte d’abandonner le tournage. Le rôle de Miriam Deering, cousine de Charlotte Hollis (Bette Davis), revient à Olivia de Havilland, après que d’autres valeurs sûres du métier dont Vivien Leigh, Loretta Young, Barbara Stanwyck ou encore Katharine Hepburn ont décliné l’offre. Dans ce thriller horrifique, qui tient également du drame, réalisé par Robert Aldrich (Les Douze Salopards), le duo incarne deux femmes qui entrent en résistance contre la construction d’un segment d’autoroute, et l’expropriation de l’une d’entre-elles. La propriétaire en question, Charlotte Hollis, est encore hantée par le souvenir de l’assassinat de son jeune amant à coups de hache et s’accroche férocement à son manoir de Louisiane. Le concert spectral et anxiogène d’actrices vaudra à Agnès Moorhead (belle-mère dans Ma Sorcière bien-aimée) de remporter un Golden-Globe de la Meilleure actrice dans un second rôle.

 

 

 

L’Inévitable Catastrophe (The Swarm, 1978)

 

L’une des dernières apparitions de l’actrice a lieu dans ce film catastrophe d’Irwin Allen, genre prisé du cinéaste, centré sur une invasion d’abeilles tueuses au Texas provenant d’Afrique. Aux côtés de Michael Caine, Henry Fonda et Katharine Ross, Olivia de Havilland livre l’une des dernières performances de sa vie pour le grand écran. Un second rôle dans un long-métrage mal accueilli au box-office, néanmoins récompensé de l’Oscar des Meilleurs Costumes en 1979. Olivia de Havilland quittera les plateaux de cinéma un an plus tard avec Le Cinquième Mousquetaire de Ken Annakin, où elle campe la Reine mère – titre qu’elle reprendra dans The Royal Romance of Charles and Diana, téléfilm figurant parmi la série petits rôles qu’elle tiendra ensuite sur le petit écran au cours des années 1980.

 

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