George Romero, cinéaste légendaire et père de la saga des zombies, est décédé à l’âge de 77 ans ce dimanche 16 juillet 2017 des suites d’un cancer du poumon.
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C’est une profonde et triste nouvelle! George Andrew Romero, maître du genre, nous a quittés ce dimanche 16 juillet 2017 à Toronto, après une « lutte brève mais déterminée d’un cancer du poumon », a déclaré son manager, Chris Roe, dans un communiqué, en précisant qu’il « écoutait le score de L’Homme Tranquille (The Quiet Man), l’un de ses films préférés de tous les temps » avant d’ajouter qu’il laissait derrière lui « une famille aimante, beaucoup d’amis et un héritage cinématographique qui a persisté et continuera de persister ».
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George A. Romero, né le 4 février 1940 à New York dans le Bronx de parents cubains et lituaniens, a co-écrit et réalisé La Nuit des Morts-Vivants (Night of the Living Dead) en 1968. Ce film à petit budget d’environ 100 000 $, tourné en noir et blanc et centré sur un personnage afro-américain (Duane Jones), encore jamais vu à l’écran, est devenu culte au fil du temps, imposant son sceau dans le cinéma d’horreur.
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UN GENRE RÉINVENTÉ
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La Nuit des Morts-Vivants a donné ainsi une dimension nouvelle au genre, tout en injectant en toile de fond une critique sur le racisme et la société américaine, alors en pleine guerre du Vietnam. La Bibliothèque du Congrès aux États-Unis a introduit en 1999 La Nuit des Morts-Vivants dans le Registre National des films considérés comme « culturellement, historiquement ou esthétiquement importants ».
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Dix ans plus tard, Romero réalise Zombie (Dawn of the Dead), sa première suite centrée sur un groupe de survivants réfugiés dans un centre commercial. Ce chef-d’œuvre de la saga, au budget un peu plus conséquent, se révèle également une critique politique et une véritable charge contre la société de consommation. Cette réussite, on la doit aussi à sa mythique quote Quand il n’y a plus de place en Enfer, les morts reviennent sur Terre (When there’s no more room in hell, the dead will walk the earth) et au talentueux Tom Savini en charge des maquillages et des effets spéciaux, qui incarne également un petit rôle.
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À sa sortie en 1978, cette pépite gore, où le sang gicle et les cervelles explosent, a reçu les éloges du critique de cinéma Roger Ebert qui l’a qualifié, selon Fox News, de « l’un des meilleurs films d’horreur jamais réalisés et, en tant que résultat inattendu, l’un des plus effrayants. Il est horrible, écoeurant, dégoûtant, violent, brutal et épouvantable. Il est aussi… brillamment conçu, drôle et sauvagement impitoyable dans sa vision satirique sur la société de consommation américaine ».
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UNE FRANCHISE ‘DEAD’ POPULAIRE ET ÉTENDUE
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De ces deux véritables joyaux centrés sur ces créatures lentes, putrides, affamées et toujours plus supérieures en nombre à mesure des épisodes, sont nées d’autres suites : Le Jour des morts-vivants en 1985 (Day of the Dead), où le groupe de survivants est retranché dans un camp militaire ; Le Territoire des morts en 2005 (Land of the Dead) ; Chronique des morts-vivants en 2007 (Diary of the Dead), qui aborde les nouvelles technologies autour d’étudiants partis tourner un film d’épouvante en forêt ; et Le Vestige des morts-vivants en 2009 (Survival of the Dead).
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Plus récemment, Romero était en quête de financement pour un nouveau volet, Road of the Dead, dont la réalisation avait été confiée à Matt Birman avec qui il a déjà collaboré. Si ce projet aboutit après son décès, le récit suivra cette fois des zombies capables de conduire des véhicules.
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Il y a eu également des remakes, des déclinaisons et autres influences qui se sont imposés dans la mémoire collective, comme L’Armée des Morts, World War Z, The Walking Dead, Shaun of the Dead. Du côté des livres, il existe entre autres l’ouvrage Politique des Zombies : L’Amérique selon George A. Romero par Jean-Baptiste Thoret.
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Outre cet univers si singulier qu’il a codifié, le réalisateur, toujours en marge des diktats hollywoodiens, s’est aventuré un peu ailleurs. Martin réalisé en 1977, repense la thématique du vampire à travers un jeune homme de 17 ans tuant des femmes et hommes pour se nourrir de leur sang. Il questionne encore ici l’individu, ce qu’il est et sa place dans la société « Martin est-il un véritable vampire ou bien un marginal en proie à la folie ? ». Et puis bien sûr l’excellent Creepshow (1982), film d’anthologie entre humour noir et horreur, inspiré de l’esthétique des comics américains, dont le scénario est signé Stephen King.
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HOMMAGES
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Les nombreuses célébrités se sont bien sûr exprimées sur les réseaux sociaux. À commencer d’ailleurs par Stephen King : « Triste d’apprendre que mon collaborateur favori – et vieil ami – George Romero est mort. George, il n’y en aura pas deux comme toi ».
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Sad to hear my favorite collaborator–and good old friend–George Romero has died. George, there will never be another like you.
— Stephen King (@StephenKing) 16 juillet 2017
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Mais aussi John Carpenter : « un grand réalisateur, le père des films d’horreur modernes. Il était mon ami et il me manquera. Repose en paix, George. ».
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George Romero was a great director, the father of modern horror movies. He was my friend and I will miss him. Rest in peace, George.
— John Carpenter (@TheHorrorMaster) 16 juillet 2017
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Ou bien encore Guillermo del Toro : « Romero est mort. Difficile de trouver les mots maintenant. La perte est énorme ».
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Romero has passed away. Hard to find words right now. The loss is so enormous.
— Guillermo del Toro (@RealGDT) 16 juillet 2017
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